RTE s'équipe pour intégrer les aléas du vent et du soleil

Le gestionnaire du réseau haute tension se dote d'un outil développé par Areva T&D pour gérer les variations de production de l'éolien et du photovoltaïque.

« Avec les forts coups de vent de ces dernières 48 heures, la production éolienne française a été divisée par trois, passant de 3.000 à 1.000 MW », expliquait hier Dominique Maillard, président du directoire de RTE, la filiale d'EDF en charge du réseau haute tension français. Pour anticiper ces aléas et les déséquilibres qu'ils génèrent sur le réseau, RTE vient de mettre en place un outil de pilotage intelligent. Ce projet, d'un budget global de 2 millions d'euros, s'appuie sur le logiciel E-Terra, développé par Areva T&D, qui permet d'anticiper les variations de vent et de soleil afin de mieux intégrer l'électricité produite par le parc éolien et photovoltaïque. Il est déjà utilisé par les réseaux haute tension irlandais et danois.

Investissements cumulés

Aujourd'hui, ce système, baptisé IPES, relie près de 70 % des sites éoliens français, qui représentent une capacité totale de 4.300 MW. Le gouvernement vise l'installation de 19.000 MW d'ici à 2020, ce qui nécessitera, pour RTE, des investissements cumulés de près de 1 milliard d'euros pour intégrer ce parc. « La prévisibilité est un sujet majeur pour les énergies renouvelables dans les années à venir », a souligné Jean-Louis Borloo, ministre de l'Écologie, en inaugurant le dispositif. Faute d'un tel système, l'Espagne, beaucoup plus équipée en éolien que la France, a été amenée ces derniers temps à limiter la production maximale appelée afin de réduire les risques.

Prévu également pour le parc photovoltaïque, IPES n'équipe actuellement que deux fermes photovoltaïques à Narbonne (7,7 MW) et Vinon-sur-Verdon (4,2 MW). « Marginal aujourd'hui, le photovoltaïque le sera de moins en moins. Ses capacités bondissent de 300 % par an en France et notre objectif est de simplifier encore les formalités afin de ramener le délai de raccordement à deux mois », a déclaré hier le ministre.

Rassurer... à court terme

Quant aux menaces d'insuffisance de la production électrique française en cas d'hiver rigoureux, évoquées ces derniers jours, Dominique Maillard s'est voulu rassurant? à court terme. « C'est seulement à partir d'une température inférieure de 7 °C aux moyennes saisonnières que l'on approche les limites physiques des capacités d'importation du réseau français », a-t-il dit. « Pour décembre, nous n'avons pas d'inquiétude particulière. Méteo France prévoit des températures de saison. Mais souvenons-nous que janvier, comme en 2009, est souvent particulièrement rigoureux. »

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