Air France vole au secours de la forêt malgache

La compagnie aérienne finance un programme portant sur 515.000 hectares.

La forêt de Madagascar, dont la superficie aurait diminué de moitié en cinquante ans, abrite 250.000 espèces végétales et animales dont 70 % sont endémiques. Une bonne raison pour que la quatrième plus grande île du monde (587.000 kilomètres carrés et 18 millions d'habitants) soit considérée comme l'une des 35 zones à protéger en priorité par le WWF, qui y est présent depuis quarante-cinq ans. Un gage de sérieux aux yeux d'Air France, qui a accepté il y a un an de débourser 5 millions d'euros pour y financer un programme de conservation des forêts, décliné en plusieurs volets.

Idée d'Arthus-Bertrand

Proposé à la compagnie aérienne par le photographe Yann Arthus-Bertrand, fondateur de l'association GoodPlanet, il a été maintenu en dépit des restrictions budgétaires imposées par la crise du transport aérien. Il s'inscrit dans la décision de la compagnie d'élaborer une politique solide de développement durable, à quelques années de l'entrée du secteur dans le système européen d'échange de quotas. À compter de 2013, en effet, pour les vols internes à l'Europe mais aussi pour tous ceux qui en décollent ou y atterrissent, les compagnies devront respecter des plafonds d'émissions au-delà desquels elles devront se fournir sur le marché des quotas.

Si cette action est menée dans le cadre du programme Action carbone créé par GoodPlanet avec l'Ademe ? qui propose notamment aux entreprises de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets dans les pays du Sud ?, ce sont les équipes du WWF qui agissent sur le terrain. Et l'ONG est très claire : pas question de crédits carbone délivrés à l'issue des trois ans. Ce point a même fait l'objet d'un protocole de communication signé par toutes les parties.

Portant sur 515.000 hectares et cinq sites, le programme vise la préservation de 60 à 70 millions de tonnes de CO2 et comporte plusieurs volets : création de nouvelles aires protégées, transfert de gestion de certaines parcelles aux populations locales, restauration de paysages forestiers dégradés et plantation d'arbres pour du bois de feu.

Ce projet pilote vise aussi à valider l'efficacité, le coût et la possibilité de systématiser des techniques et des méthodologies nécessaires au fonctionnement du mécanisme REDD (voir ci-dessus). Par exemple, l'utilisation d'images satellites, complétées par des prélèvements in situ, pour mesurer la quantité actuelle de carbone stocké par la forêt et le suivi de son évolution. Mais il souligne aussi les difficultés de mise en ?uvre auprès de populations souvent plus soucieuses de leur survie que de l'état futur de leurs forêts.

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