Un consortium d'industriels lance une filière photovoltaïque française

PV 20, avec l'aide du CEA et d'Oséo, veut détenir 30 % du marché français d'ici à cinq ans.

« Parce que la France est très en retard dans la fabrication de composants photovoltaïques, nous devons nous lancer avec un produit innovant et différenciant », déclare Loïc de Poix, président du directoire de MPO, leader français du disque optique. Le consortium PV 20, qui regroupe, autour de MPO, des industriels français du photovoltaïque (le fabricant de modules Tenesol, le fabricant de lingots de silicium Emix, l'équipementier Semco), travaille avec l'Institut national de l'énergie solaire (Ines) du CEA au développement de cellules de silicium multicristallin, qui offriront un rendement de 20 %, contre 15,5 % à 16 % aujourd'hui.

« Si la ferme solaire géante de Narbonne avait été construite avec de telles cellules, elle occuperait trois fois moins de terrain », précisent les promoteurs de PV 20. Ces nouvelles cellules pourraient en outre s'adapter aux différents types d'ensoleillement. « Grâce à des innovations et à des gains de productivité sur tous les maillons de la chaîne de fabrication, le coût de revient du kilowattheure produit avec nos équipements sera en 2017 au prix du réseau », affirme Loïc de Poix.

Fort du soutien d'Oséo, qui apporte 10 millions d'euros sur un budget de 24,5 millions, PV 20 vise la mise en oeuvre d'un process industriel en 2011-2012. « Notre objectif à cinq ans est que notre filière industrielle 100 % française détienne quelque 30 % du marché hexagonal des installations photovoltaïques, précise-t-il. Aujourd'hui, sept entreprises françaises seulement sont présentes sur l'amont du solaire, dont quatre ont moins d'un an. Il n'existe pas de fabricant français de cellules ni de fournisseurs de ?wafers? [plaques de silicium]. »

100 mégawatts d'ici à 2011

Le patron de MPO, entreprise familiale (140 millions d'euros de chiffre d'affaires) implantée en Mayenne, qui est passée du pressage du disque vinyle au disque Blu-ray, affirme « être génétiquement habitué aux reconversions industrielles ». Il prévoit de lancer « entre la fin 2010 et le début 2011 » sur son site actuel d'Averton une première ligne de production de 3.000 cellules par heure d'une capacité de 100 mégawatts (MW). Cinq ans plus tard, PV 20 table sur un chiffre d'affaires global de 540 millions d'euros (dont 200 millions pour MPO, 140 millions pour Semco et une centaine de millions pour Tenesol et Emix) en employant 490 personnes. L'objectif est d'atteindre 500 MW d'ici à 2020. « Dans un avenir proche », Loïc de Poix envisage de dupliquer la ligne de production française dans ses deux autres usines, en Espagne et en Thaïlande.

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Commentaire 1
à écrit le 19/02/2010 à 11:37
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c'est un veritable scandale .l'argent des contribuables pour un marché que nous ne maitrisons meme pas .Une nouvelle fois , c'est la fuite en avant , quand d'autres essayent de promouvoir la revitalisation industrielle dans notre pays.

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