Il s'agit avant tout d'un engagement éthique », prévient d'entrée Raphaël Dinelli. Skipper comptant à son actif plusieurs Vendée Globe, l'homme est aujourd'hui à la tête de la fondation Océan Vital, qu'il a créée il y a trois ans. Si l'objet premier en est la protection des océans et la construction d'un navire océanographe, les moyens pour y parvenir sont multiples. La fondation s'intéresse ainsi à l'habitat bioclimatique, aux missions pédagogiques, à l'océanographie, aux énergies éolienne et solaire.

C'est dans ce dernier cadre que la fondation Océan Vital a récemment promu le fruit de ses recherches en présentant, depuis son laboratoire d'Olonne-sur-Mer, trois applications solaires innovantes. Elles reposent toutes sur une même technique, l'encapsulation de cellules solaires en silicium dans des matériaux composites. « Avec ce procédé, le panneau est souple, il y a gain de poids. 1 m2 pèse 1,6 kilo contre 14 à 18 kilos pour un panneau classique, souligne Raphaël Dinelli. Et ce gain de poids est réalisé en maintenant un haut rendement, de l'ordre de 16 %. »

Trois projets

Le premier projet à en avoir bénéficié est le bateau sur lequel le skipper s'est engagé dans le dernier Vendée Globe. Aujourd'hui, la technique a convaincu des industriels qui ont apporté des fonds. Ainsi, Peugeot est l'un des partenaires mécènes de la fondation. La marque au lion a intégré le système à son concept-car tout électrique, le BB1. La souplesse des panneaux leur permet de s'adapter au toit bombé du véhicule. L'énergie récupérée alimente la ventilation de l'habitacle.

Le deuxième projet est venu de la Vendée, par l'entreprise Fast Concept Car, un constructeur d'autocars. Son PDG, Xavier Ringeard, est d'ailleurs président de la fondation Océan Vital. « Nous avons 23 m2 de toit que nous pouvons couvrir. Avec les panneaux solaires, nous avons pour objectif de réaliser 15 % d'économie de carburant, explique-t-il. L'énergie récupérée alimente le chauffage intérieur, les équipements électriques de confort et la climatisation en été. » Fast Concept Car espère présenter un modèle au salon Autocar Expo qui se tiendra à Nice en octobre prochain, pour une commercialisation prévue au deuxième trimestre 2011. Enfin, le troisième projet concerne les TER, c'est-à-dire les trains régionaux des Pays de la Loire. L'installation de panneaux souples sur le toit de la remorque centrale permettra de couvrir les besoins en éclairage.

Recyclage

Par ailleurs, Raphaël Dinelli a d'emblée intégré la question du recyclage de ses panneaux. Avec l'aide de l'école d'ingénieurs Polytech'Nantes, l'ICAM et le pôle de compétitivité de matériaux composites EMC2, le problème a été résolu par solvolyse. Ce procédé, qui permet la séparation entre les cellules, les fibres et les résines, est cohérent avec l'approche très éthique de la fondation.