Les banques françaises confirment leur redressement

La publication par Crédit Agricole d'un profit multiplié par deux a fermé le bal des publications trimestrielles. BNP Paribas a enregistré le plus fort bénéfice du secteur bancaire.
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Le retour à la normale se confirme dans le secteur bancaire hexagonal. À l'exception de la franco-belge Dexia, les grands établissements ont tous publié, à l'occasion de leurs résultats trimestriels, des indicateurs témoignant de la stabilité de leur activité: produit net bancaire stable ou en hausse, résultat net en progression, si l'on exclut les éléments exceptionnels, et, enfin, poursuite du recul du coût du risque.

Une fois encore, BNP Paribas a enregistré les meilleures performances sur les trois premiers mois de l'année. Son bénéfice s'est établi à 2,62 milliards d'euros. Près du triple de celui de Société générale, qui a été pénalisée par une réévaluation de sa dette propre. « La situation des banques françaises est très contrastée », note Christophe Nijdam, analyste chez AlphaValue. « Deux acteurs, Dexia et Natixis, sont encore confrontés à la gestion de leur portefeuille d'actifs toxiques. Crédit Agricolegricole, en revanche, achève son travail de nettoyage de bilan et revient aujourd'hui avec des résultats exceptionnels. »

Sérénité

Les profits de Crédit Agricolegricole SA (CA SA) ont en effet été multipliés par deux, à 1 milliard d'euros, dopés par les performances des caisses régionales. Son produit net bancaire a également affiché la plus forte progression (+10 %) des établissements de crédit hexagonaux. « Pour la première fois depuis 2007, nous n'avons pas d'éléments exceptionnels à signaler au cours de ce trimestre », s'est réjoui Jean-Claude Chifflet, le directeur général de la banque, le 13 mai. Selon le directeur financier de Crédit Agricolegricole, François Badré, la baisse sensible du coût du risque « témoigne de la sortie progressive de la crise ».

Signe supplémentaire de leur sérénité, BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricolegricole et Société Généralecute; Générale ont toutes réaffirmé qu'elles n'auraient pas recours à une augmentation de capital pour répondre aux futures exigences de Bâle III. Un discours accueilli, parfois, avec circonspection par les investisseurs. Société générale, notamment, a souffert en Bourse, après la parution de ses comptes, des doutes pesant sur sa solvabilité.

Le ratio de fonds propres durs (core Tier One) de la banque de La Défense était de 8,8 % au 31 mars. La série de publications trimestrielles a aussi confirmé le virage stratégique pris par plusieurs banques françaises pendant la crise. BPCE, par exemple, a annoncé deux cessions majeures dans l'immobilier, Foncia et Eurosic, dans le cadre de son recentrage sur ses métiers historiques.

Crédit Agricolegricole, pour sa part, poursuit son travail de transformation. Suite à la crise, le groupe avait décidé de réduire la voilure dans ses activités de marché pour donner la priorité à la banque de détail. Au premier trimestre, les revenus de la banque d'investissement ont représenté 16,5 % du produit net bancaire total, contre près de 20 % sur la même période en 2007.

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