Michel Lucas acclamé lors du show annuel du Crédit Mutuel à Strasbourg

Devant les 6.500 sociétaires présents, le patron de la Fédération du Crédit Mutuel Centre Est Europe s'est élevé contre la centralisation de l'épargne issue de livrets réglementés.
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Des dizaines de bus de tourisme ont déversé leur flot de sociétaires, le grand chapiteau d'accueil a été dressé, de larges banderoles hissées. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la tenue de l'assemblée générale (AG) de la Fédération du Crédit Mutuel Centre Est Europe ne passait pas inaperçue dans le parc des expositions du Wacken à Strasbourg vendredi 27 mai. Les 6 .500 sociétaires ont pris place dans le grand hall ; Michel Lucas, leur président, à la tribune. « Je déclare ouverte l'assemblée générale », a assené ce dernier, en présence de Philippe Richert, ministre chargé des collectivités territoriales. Une organisation rodée et ritualisée, jeux de lumière à l'appui, qui ferait plutôt penser à un meeting politique. Ici, pas d'actionnaires qui suivent mollement l'égrenage des résolutions, pas non plus de séance de questions aux dirigeants. Les sociétaires interrogés disent s'y retrouver chaque année pour l'ambiance, pour apercevoir les grandes têtes du groupe, pour échanger avec les autres caisses locales... Et pour la traditionnelle choucroute, qui est même devenue en interne le petit nom de l'AG.

Le vote des quatre résolutions s'est déroulé à main levée sous l'oeil de « scrutateurs », qui n'ont pas eu fort à faire, puisque aucun sociétaire ne s'est manifesté. Michel Lucas fait donc l'unanimité dans son fief, qui rassemble 409 caisses du Crédit Mutuel, 1,7 million de sociétaires et 2,8 millions de clients. Alors que des images de partitions se sont affichées sur les grands écrans, un orchestre a entamé un air de Mendelssohn. « Dans l'interprétation d'une partition, l'essentiel est que l'auditeur entende un ensemble harmonieux », a commenté l'acteur de la dernière publicité du groupe. Un intermède musical en forme de bienvenue aux cinq fédérations qui ont rejoint CM5-CIC le 1er janvier 2011.

16 % de l'épargne absorbés

C'est un Michel Lucas plus vindicatif qui est remonté sur scène. « L'épargne d'une région doit rester à la région. La Caisse des dépôts pompe plus de 16 % de l'épargne que nous collectons et nous ne savons pas pour quel usage. Il va falloir que nous montions au créneau pour arrêter ce phénomène ! » Et les applaudissements de fuser. Le patron du Crédit Mutuel a manisfesté ainsi sa volonté de relancer l'épineux débat sur la centralisation par la Caisse des dépôts d'une partie de l'épargne des livrets réglementés et défiscalisés, dont le livret A. Avant de clore l'AG, Michel Lucas a rendu hommage à Étienne Pflimlin, à qui il a succédé en octobre dernier. La médaille d'or du Crédit Mutuel lui a été remise, et un cadeau personnalisé : une statuette du gardien du trésor de la cathédrale de Strasbourg. Tout un symbole, pour celui qui, à son arrivée en 1984, a comparé le développement du Crédit Mutuel à « la flèche de la cathédrale, présence parmi nous du fier passé dont nous sommes nés, oeuvres d'hommes d'art et de foi ». « Le Crédit Mutuel restera toute ma vie, ma famille. Je suis fier de vous et je vous aime. » Une rapide allocution qui a récolté les plus longs applaudissements de la séance et fait se lever toute la salle.

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