Changements en vue pour les banques françaises

La crise de 2011, après celle de 2008, accélère la transformation du secteur, avec une forte réduction des activités à risque.
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Dexia n'est pas la seule banque à devoir réviser son modèle économique. Toutes les banques françaises sont concernées. Comme l'établissement franco-belge, elles engagent toutes une forte réduction de leur bilan. Et comme Dexia - qui pourtant a frôlé la faillite en 2008 - elles nient pour l'heure tout besoin de recapitalisation. Ce qu'a confirmé Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France au « Journal du dimanche », « Il n'y a aucun plan [de recapitlisation des banques]. Et d'ailleurs nous n'en avons pas besoin ». Et de préciser, « la seule chose qui existe est le mécanisme de 2008 d'une société publique qui peut souscrire des titres au capital des banques si elles en expriment le besoin », (lire ci-contre).

Reste que Société Généralecute; Générale comme BNP Paribas ont multiplié début septembre les annonces : arrêt d'activités, cessions d'actifs, réduction de coûts, en particulier dans la branche banque de financement et d'investissement (BFI)... Des annonces interprétées par beaucoup comme une réponse à la pression des marchés alors que les titres bancaires dégringolent en Bourse depuis le début de l'été.

Ce n'est pas l'avis d'Éric Delannoy, vice-président de Weave, cabinet conseil en stratégie opérationnelle, qui estime que ces plans étaient en préparation de longue date. « À la Société Généralecute; Générale, le désengagement de la BFI et le recentrage sur la banque de détail sont programmés depuis l'arrivée de Frédéric Oudéa à la tête de la banque », indique-t-il. De même, il souligne que l'acquisition de Fortis a permis à BNP Paribas d'équilibrer les deux branches BFI et banque de détail. En misant sur l'effet d'annonce de leur transformation, les banques ont voulu rassurer les investisseurs, elles ont manqué leur but si l'on en juge par leur cours de Bourse.

Pourtant, la restructuration est en marche, comme le confirme un haut responsable du secteur : « la banque de financement et d'investissement sortira largement réduite » de la crise. Face aux accusations d'abus de « l'effet de levier » de la part des banques françaises, qui selon certains critères provenant notamment des États-Unis, prêteraient trop par rapport à leur volume de dépôts, « nous devons prêter moins », reconnaît ce même professionnel.

Conséquence : moins de crédits aux entreprises, par exemple dans des secteurs comme l'aéronautique, et des crédits plus chers. Cette évolution aurait cependant moins à voir avec la situation actuelle qu'avec les normes prudentielles de Bâle III « très structurante en termes d'allocation des fonds propres », comme le précise Éric Delannoy.

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