L'année 2011 débute en fanfare pour les fusions-acquisitions

Alors que les opérations se multiplient, l'activité trimestrielle s'élève à 799 milliards de dollars, selon Thomson Reuters.
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Vivendi, Solvay, Ingenico... En l'espace d'un week-end, l'actualité des fusions-acquisitions a connu un brusque coup d'accélérateur sur la scène hexagonale. Pourquoi une telle accélération alors que les angoisses macro-économiques sont à leur comble ? Selon Thomson Reuters, l'activité M&A (mergers and acquisitions) totalise sur le trimestre écoulé, près de 800 milliards de dollars, faisant apparaître une hausse de 55 % par rapport à la même période observée un an plus tôt. Du jamais vu depuis le deuxième trimestre 2008 !

Plusieurs explications à cela. « Désormais restructurées, les sociétés disposent de trésoreries pléthoriques. Aux États-Unis, la proportion de cash au bilan est au plus haut depuis vingt ans. Par ailleurs, les banques prennent à nouveau part aux opérations et proposent des idées », souligne Frédéric Staub, gérant du fonds Orsay Arbitrages Actions chez Oddo AM. En outre, « l'accélération du mouvement tient au fait que les sociétés ont encore plus confiance dans les perspectives de croissance à venir. Dans ces conditions, comme en 2003 et 2004, les plus opportunistes aujourd'hui seront les premiers à en profiter demain », explique Didier Roman, gérant chez Tocqueville Finance.

Les trésoreries abondantes et l'optimisme croissant des entreprises motivent en ce sens les opérations de plus grandes tailles. Le rachat de T-Mobile par AT&Tmp;T pour 39 milliards de dollars en est un bon exemple. Si ce cas reste encore isolé, ce sont bien les « deals » de plus de 5 milliards de dollars qui animent désormais le marché. Selon Thomson Reuters, ils ont représenté 41,2 % de l'activité du trimestre écoulé, soit « plus du double du niveau constaté sur le premier trimestre 2010 », précise le bureau d'études.

Bientôt les technologies

Et il y a fort à croire que le mouvement va aller crescendo. En effet, le secteur des télécoms et les mastodontes qui le constituent devraient continuer d'animer l'activité des fusions-acquisitions. « Dans le sillage d'AT&Tmp;T, on peut s'attendre à de nouvelles opérations dans le secteur. Sur le marché américain, le régulateur a contraint les opérateurs à casser leur monopole. Dans un contexte de concurrence accru avec l'arrivée de nouveaux entrants, ces groupes utilisent leur liquidité pour capter de la croissance ailleurs ou autrement », détaille Didier Roman. Du coup, les opérateurs télécoms pourraient bientôt prendre la relève de l'énergie et de la finance, les deux secteurs les plus actifs sur le premier trimestre avec respectivement 19,2 % et 18 % des opérations réalisées. « Celui de la chimie est aussi très animé et devrait le rester tant il est disparate en termes de spécialités, estime Frédéric Staub. Celui des techonologies devrait être très dynamique aussi avec beaucoup de liquidités et un véritable vivier de petites entreprises ».

Ces facteurs laissent penser que 2011 devrait marquer un fort rebond des fusions-acquisitions. Néanmoins, les experts ne s'attendent pas à franchir le fameux pic de 1.800 milliards de dollars d'opérations enregistré en 2007 avant trois à quatre ans.

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