"L'Union pour l'instabilité et la stagnation", voici comment Martin Wolf, l'éditorialiste vedette du « Financial Times », voit l'accord européen pour un nouveau traité intergouvernemental à 26. Et pour une fois, ce n'est pas tellement le dépit britannique - il considère l'auto-exclusion de David Cameron comme une grave erreur stratégique - qu'il exprime, mais le sentiment général des économistes qu'une fois de plus l'Europe est passée à côté du sujet. Il y a bien eu un pas en avant vers l'Union fiscale, qualifié d'« irréversible » par Angela Merkel. Mais où est passée la croissance, ce fameux « deuxième pilier » de la construction européenne ? Son absence criante a été masquée par le coup de poker raté du Royaume-Uni, qui a détourné l'attention du vrai problème de la zone euro : la course à l'équilibre budgétaire, trop rapide pour Olivier Blanchard, l'économiste en chef du FMI, conduit tout droit à la déflation sans résoudre le déséquilibre de croissance entre le Nord et le Sud. Et pour y parvenir, il faudra beaucoup de temps, a martelé hier la chancelière allemande. Il n'en a pas fallu plus pour que les marchés fassent craquer la dernière digue encore solide, celle de l'euro lui-même. Jusqu'ici, la monnaie européenne avait remarquablement résisté aux attaques sur les dettes publiques. La perspective d'une longue période de stagnation en Europe, alors que les États-Unis commencent à repartir, a dopé le dollar, redevenu la seule valeur refuge dans un monde où il n'existe plus aucun actif sans risque. La dégradation de la note triple A de la France mais aussi de l'Allemagne, plombée par ses banques, va sans doute accentuer la chute de l'euro. Et à vrai dire, à défaut d'une initiative de croissance que la nouvelle Union européenne se montre incapable de prendre, cette dévaluation apparaît comme la seule vraie bonne nouvelle des derniers jours.
L'euro baisse, enfin une bonne nouvelle
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