Que cachent les amendements Marini ?

Du projet avorté de réductions d'impôts pour les pertes en Bourse à celui de la suppression de l'avantage fiscal pour les parents séparés, le sénateur de l'Oise vient de se faire des amis.

Philippe marini, le sénateur UMP de l'Oise, est un connaisseur reconnu du domaine des finances publiques et de la fiscalité. Sa précision d'analyse est reconnue par ses pairs. Son sens politique risque de l'être moins. En une semaine et deux projets d'amendement, celui sur les réductions d'impots liées aux pertes en Bourse et celui sur la réduction de la part fiscale pour les parents isolés, il a réussi a cristalliser contre lui nombre de Francais, même au sein de la majorité. Techniquement, ses arguments etaient recevables. Il n'est pas idiot de faire un geste envers les petits porteurs victimes d'une crise boursière causée en partie par les banques et par les grands investisseurs à la recherche de rendements devenus irréalistes avec le ralentissement économique. De même, il peut paraître normal de mettre fin a un avantage fiscal dès lors qu'il n'a plus lieu d'être. Mais est-ce bien adroit en pleine crise économique, quand les Francais craignent plus que jamais pour leur pouvoir d'achat ? Alors, de trois choses l'une. Ou bien Philippe Marini manque de tout sens politique. Ou bien il s'est fait manipulé par l'Elysée et le gouvernement qui lui ont fait miroiter leur soutien avant de le lâcher face au coup de gueule de l'opinion. Troisieme solution : c'est une opération savamment préparée où chacun joue son role : Philippe Marini en ardent défenseur à la fois des boursiers et de l'équilibre recherché des comptes publics, ce qui peut plaire à ses électeurs de droite, et le gouvernement et la Présidence de la République en protecteurs du pouvoir d'achat avec pragmatisme et réactivité. Mais même si cette dernière hypothèse est la bonne, elle risque fort de se transformer en spectaculaire ratage et en politique de gribouille tant les Francais ont mal réagi à ces projets - plus de 250 réactions, negatives pour la plupart, en quelques heures sur votre site latribune.fr - et les ont assimilés à ceux du gouvernement de Nicolas Sarkozy.

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