Assurance tous risques

Nouveau rebondissement hier dans la crise financière américaine. La banque centrale est venue au secours d'AIG, le numéro un américain de l'assurance. L'assureur était menacé de faillite, une faillite qui aurait eu des conséquences catastrophiques?

Oui, AIG, c'est comme

Axa

en France, un géant de l'assureur aux Etats-Unis. Tout le monde, ou presque, a, chez AIG, American international Group, une assurance auto, une couverture habitation ou un contrat d'assurance vie. AIG, c'est 72 millions de clients, ce sont plus de 110.000 salariés travaillant dans une centaine de pays. Bref, AIG, c'est un géant de l'assurance, présent dans chaque foyer américain ou presque. Alors, AIG menacé de faillite, AIG emporté par la crise financière actuelle, ça, jamais on ne l'aurait cru.

Depuis le début de cette crise, il y a un an, on nous expliquait, en France comme aux Etats-Unis d'ailleurs, que jamais les compagnies d'assurance ne seraient concernées. Les assureurs sont des gens sérieux, pas des spéculateurs. Ils travaillent dans le long terme, pas au jour le jour. Bref, ces histoires de prêts pourris, d'immobilier à la dérive, de pénurie de crédits, merci, pas pour elles. Eh bien, hier pourtant, c'était la panique autour d'AIG.

AIG était à la recherche, dit-on, de 75 milliards de dollars ! ! !

Oui, un assureur, ca collecte des primes, ca signe des polices, ca règle des sinistres, c'est vrai, mais dans le même temps, ca place l'argent de ses assurés sur les marchés, dans l'immobilier aussi. Alors, comment imaginer un seul instant que les assureurs pouvaient être épargnés par la crise des marchés, par la crise de l'immobilier, par la crise du crédit.

La crise d'AIG, c'était, hier, une crise de liquidité, comme on dit. L'assureur américain a certes une énorme fortune : 1000 milliards de dollars de placement, dit-on. Le problème, c'est que ce n'est pas le moment de vendre - ni des actions, ni des immeubles. Qu'AIG doit quand même pouvoir payer à ses clients leurs sinistres, les intérêts sur leur épargne. Qu'AIG a besoin, pour cela, de liquide et qu'avec la crise du crédit, la compagnie n'en trouve pas. Voilà ce qui explique la menace de cessation de paiement qui a fait paniquer, hier, les investisseurs du monde entier...

Si l'assureur avait mis la clé sous la porte, ça aurait eu des effets énormes pour tout le monde...

Oui. 72 millions de particuliers auraient été touchés. Des milliers d'entreprises aussi. Des retraités qui vivent sur leur assurance-vie, des assurés qui attendent le remboursement de leurs sinistres, des actionnaires qui auraient vu leur portefeuille disparaître...

Bref, rien à voir avec ce qui s'est passé jusqu'à présent. La faillite d'une banque comme Lehman Brothers, la quatrième banque d'affaires américaine, c'est dur, c'est vrai, ça ne concerne quand même pas le grand public, la population dans son ensemble. Un assureur, AIG surtout, si. Voilà pourquoi, cette fois-ci, la banque centrale américaine a décidé, à nouveau, de manger son chapeau, de venir au secours d'un géant privé, d'accorder à AIG un gigantesque prêt relais, le temps que l'assureur retrouve de l'assurance !

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