La crise, enfin la fin ?

Pour la première fois depuis deux ans, le gouvernement révise à la hausse ses prévisions de croissance. Une petite révision, une révision quand même. L'an prochain, ce sera 0, 75% au lieu des 0,5% prévus. La crise, serait-ce enfin la fin...

Allez, ne boudons pas notre plaisir ! « La crise n'est pas finie », a dit hier François Fillon quand il a annoncé cette révision des hypothèses du gouvernement. Il a raison. C'est quand même désormais moins pire qu'avant. Les bourgeons tant annoncés, eh bien, on les voit. Les exportations sont reparties à la hausse ; la consommation résiste bien ; les usines tournent, pour reconstituer les stocks au moins. Bref, on a le sentiment qu'en France, comme ailleurs d'ailleurs, on a touché le fond, qu'on commence à rebondir. Ce n'est pas encore glorieux, c'est sûr. On va finir l'année avec un recul de l'activité de 2,2% - au lieu des 3% annoncés. C'est quand même aussi moins pire que dans les autres pays européens - l'Allemagne, l'Italie et les Pays Bas par exemple, c'est -5% !

« La crise n'est pas finie », dit Fillon. Un éternel Cassandre, notre premier ministre ?

Non, un grand réaliste.

D'abord, une croissance de 0,75%, c'est quand même pas beaucoup. L'épaisseur du trait. Avec les marges d'erreur de la statistique, c'est pratiquement rien !        Ensuite, le début de reprise observé reste fragile, très fragile. Les exportations repartent, c'est vrai mais l'envolée de l'euro pourrait leur être fatale. La consommation résiste : le rebond des prix, de l'essence par exemple, pourrait la contrarier. Les usines tournent : les entreprises ont quand même du mal à trouver de l'argent pour investir.

Surtout, le chômage continue à augmenter. Il va continuer à augmenter. Ca pourrait plomber le moral des ménages. Et casser ce début de reprise.

Une rechute n'est pas exclue ?

Oui, on croyait avoir touché le fond de la piscine. On croyait qu'on en était sorti. Il y a quand même un risque de dérapage, de rechute. C'est le scénario d'une reprise en « W », comme disent les économistes.

Le plongeon, le rebond, la rechute... avant le grand redémarrage ! Alors, si ce scénario pas très heureux peut être contesté, c'est qu'en économie, la psychologie joue un rôle, important parfois.

La crise, les discours sur la crise l'ont sûrement alimentée ces derniers mois. Eh bien, de même, la reprise, les discours sur la reprise pourraient la favoriser. C'est pourquoi on peut être sûr que la semaine prochaine, lors de la grande messe de Pittsburgh, les chefs d'Etat du G20 ne vont pas manquer de chanter la gloire de la reprise, dans l'espoir de la favoriser, de la soutenir, de l'entretenir. C'est un peu de la méthode Coué. Mais la méthode Coué, on le sait, ça peut parfois marcher !

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