Le coq gaulois au G 20

Nicolas Sarkozy n'est pas le seul Français, aujourd'hui, à Londres. Au G 20, il y a aussi autour de la table, DSK, le patron du FMI et Pascal Lamy, celui de l'OMC. La France reste influente dans les grandes affaires du monde...

Oui, la France, c'est à peine 5% de l'économie mondiale, c'est plus de 10% des participants au G 20 aujourd'hui à Londres. Et encore, il s'agit là d'une estimation à minima. Dans le grand jeu actuel, pour redessiner la finance de demain, il y a d'autres Français qui jouent un rôle décisif : Jean Claude Trichet, le patron de la BCE - il n'est pas à Londres mais sa voix pèse dans toutes ces affaires. Il y a Jacques de Larosière, l'ancien patron du FMI. Il a rédigé un vade-mecum de la réforme que tous les chefs d'Etat ont ce matin dans leurs petites mallettes. Bref, le coq gaulois est présent à Londres, plus qu'on ne le croit...

Une présence massive des Français dans ce genre d'enceintes, c'est un peu exceptionnel, non ?

Non, c'est plutôt une tradition. La France, les Français sont toujours très actifs dans les grandes organisations internationales, dans les grands débats sur l'organisation économique, monétaire, financière du monde. Ca vient, au départ, du poids de la France. De sa prétention à l'universalisme aussi. Nous, Français, savons ce qui est bon pour le monde - du moins le croyons nous. De nos usines à fabriquer des hauts fonctionnaires aussi - ces énarques par exemple qui préfèrent, bien souvent, s'engager dans de grandes bureaucraties au service de l'intérêt général plutôt que de faire du business.

Les intérêts de la France sont donc bien défendus ?

Pas sûr. Le patron du FMI, c'est DSK, un Français. Il n'a pas été nommé là pour défendre la France. Il peut même être tenté de se soumettre, pour y conforter sa légitimité, à d'autres intérêts, américains notamment. Le FMI a son siège, on le rappellera à Washington, à quelques centaines de mètres de son principal actionnaire, le Trésor américain. Cette proximité a parfois pesé, dans l'histoire, même récente, sur son action

Cela étant, c'est vrai qu'aujourd'hui, avec la crise du capitalisme financier anglo-saxon, les thèses françaises, celles en faveur d'un système mondial mieux régulé, ont le vent en poupe.

A Londres, le coq gaulois, le pac tricolore a d'ailleurs déjà marqué des points. Exemple : les Français ont obtenu une présence, renforcée, du continent africain, des pays pauvres donc. Ils ont réussi à mettre la question des paradis fiscaux au centre des débats. Ils devraient parvenir aussi à un accroissement du rôle et des moyens du FMI. Ce G 20 ne sera pas, c'est évident, un sommet « made in France ». La France n'a plus ce pouvoir, si tenté qu'elle ne l'ait jamais eu. Il sera quand même fortement marqué d'une « French touch », d'un label « France inside ». C'est encore pas si mal !

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