Lifting

Face à la crise, Nicolas Sarkozy ne changera pas changer de politique économique. Il l'a redit hier. Il va poursuivre ses réformes. Dans son intervention, vous avez quand même entendu, une inflexion ...

Oui, une inflexion légère, un correctif, un petit lifting, on dira ! Pas question de remettre en cause le plan de relance de 26 milliards qu'il avait présenté il y a deux mois, ce plan qui vient tout juste d'être adopté par le Parlement. Pas question d'en renier la logique. Nicolas Sarkozy accepte quand même un début de rééquilibrage de son plan de relance.

La priorité reste à l'investissement. L'investissement public, c'est donner du travail aux entreprises, une manière d'en donner aux Français, de lutter pour l'emploi donc, de préparer l'avenir aussi. Pour confirmer cette priorité, il annonce même la suppression, en 2010, de la taxe professionnelle. Ca fait vingt ans qu'on nous l'annonce, cette suppression. C'est vrai que c'est un « impôt imbécile » - un impôt qui pèse sur la production en France, qui favorise donc les délocalisations. Si sa suppression est si difficile, c'est que cet impôt rapporte beaucoup, qu'il finance les collectivités locales, l'investissement public donc. Si on le supprime, il faut trouver d'autres sources de financement pour les régions. La suppression de la taxe pro, c'est une promesse, on attend de voir...

La taxe professionnelle, c'est pour les entreprises. Il y a aussi des engagements en faveur des particuliers ?

Oui. On avait dit qu'avec son plan de relance, Nicolas Sarkozy n'en faisait pas assez pour les ménages, pour la consommation, pour le pouvoir d'achat. Eh bien, là, il répond : il va y en avoir, aussi, pour le pouvoir d'achat. Pour celui des plus fragiles, des plus modestes, des classes moyennes. Ce sont toutes ces idées qu'il a lancées pour la négociation du 18 février avec les syndicats : la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, l'augmentation des allocations familiales ou les chèques emploi services pour les personnes âgées, l'indemnisation du chômage des jeunes, des fins de CDD aussi. Tout cela, c'est de la politique sociale. C'est aussi une manière de réinjecter du pouvoir d'achat dans la machine, de rééquilibrer le plan de relance...

Pour financer ces mesures, les banques paieront ?

Oui, alors, là, pour ne pas être accusé de « dépenser plus sans gagner plus », Nicolas Sarkozy a inversé hier soir le sens de son propos. Dès le début de l'émission, il a expliqué que l'Etat avait une nouvelle cagnotte - celle alimentée par les intérêts payés par les banques sur l'argent que l'Etat leur prête.

Alors, la semaine dernière, Christine Lagarde nous avait dit que ces intérêts, ça allait rapporter à l'Etat cette année 800 millions d'euros. Aujourd'hui, avec Nicolas Sarkozy, c'est 1,4 milliard. Tant mieux. C'est néanmoins encore insuffisant pour financer toutes les mesures évoquées - si elles étaient toutes mises en oeuvre. Il va falloir choisir, maintenant ! C'est l'objet de la négociation, bien sûr. Cela étant, maintenant qu'on a annoncé qu'on allait donner plus aux chômeurs, aux jeunes, aux classes moyennes, aux personnes âgées, on voit mal comment le président pourrait revenir en arrière. Voilà, c'est en cela que l'on peut dire qu'hier, Nicolas Sarkozy a sensiblement infléchi sa politique économique.

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