Natixis

Révélation ce matin dans la Tribune : Natixis, la filiale commune du groupe Banque Populaire et de l'Ecureuil aurait perdu, en octobre, 1 milliard d'euros sur les marchés. Décidément, les marchés font souffrir les banques françaises, Erik Izraelewicz ?

Oui, après le

Crédit Agricole

, la

Société Générale

et les Caisses d'Epargne, au tour donc de

Natixis

.

A chaque fois, l'histoire est un peu différente, les montants en cause aussi. Cette fois-ci, avec

Natixis

, ce n'est pas une banque de dépôts qui se brûle les doigts sur les marchés. C'est une banque d'affaires, une banque qui travaille pour les entreprises. Aucun d'entre nous n'avons de compte chez

Natixis

.

Mais à chaque fois, c'est le même scénario. Des traders qui s'enflamment, qui spéculent, qui pour se refaire, comme on dit, s'emballent et font perdre, en bout de course, des centaines de millions, voire des milliards d'euros à leur banque.

Au total, c'est ainsi presque 7 milliards d'euros que les banques françaises ont déjà perdu dans la spéculation, un quart de ce qu'elles ont perdu à cause de la crise des subprimes...

Nicolas Sarkozy va demander le départ des dirigeants de

Natixis

?

Oui, certainement. Pas sûr pourtant que ça change grand-chose.

En fait, que toutes ces banques perdent de l'argent sur les marchés aujourd'hui, ce n'est pas vraiment surprenant. Les marchés, ce sont en ce moment de véritables patinoires. Les glissades y sont dangereuses. Il faut être un sacré virtuose pour s'y aventurer sans chuter.

Le problème, pour les banques de particuliers, celles où nous avons nos comptes, nos économies, notre argent, c'est d'abord pourquoi elles continuent à s'y risquer quand même. Ce qu'on attend de la Générale ou de l'Ecureuil, c'est d'abord qu'elles collectent des dépôts et qu'elles les prêtent, dans de bonnes conditions, c'est qu'elles financent l'économie.

Avec

Natixis

, c'est une autre histoire. Le marché, ça fait partie de son métier. Dans ce cas là, le problème, c'est celui du contrôle, de la surveillance des traders, des opérateurs qui travaillent avec l'argent de la banque.

Aux dirigeants de bien surveiller ce que font leurs traders...

Oui, bien sûr. Ils ne peuvent pas quand même être derrière chacun de leurs traders.

En fait, ce que révèlent ces pertes à répétition, des pertes que l'on ne retrouve, à cette échelle, nulle part ailleurs en Europe, ce sont en réalité les failles du contrôle bancaire en France. Ce qui est frappant, c'est que la Commission bancaire et la Banque de France, qui sont pourtant chargées de surveiller nos banques, n'ont rien vu venir - ni l'impact des subprimes, ni les traders fous. Dans la recherche des responsabilités, la commission bancaire et la Banque de France, il ne faudrait pas les oublier !

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