Re-Relance

François Fillon présente ce midi à Lyon les mille chantiers de la relance, mille chantiers partout en France qui doivent soutenir l'activité. Le tout pour 26 milliards d'euros...

Non, pas de 26 milliards. Attention. On parle depuis deux mois d'un plan de relance de 26 milliards d'euros. C'est vrai mais on le sait, une grande part de cet argent ira d'abord alléger la trésorerie des entreprises - plus de 10 milliards. Pour éviter que les faillites ne se multiplient. Il y a ensuite les primes en tout genre - primes à la casse auto, primes aux plus modestes, prime à l'embauche, etc...Au total, c'est en réalité 10 milliards d'investissements que l'Etat compte engager dans ce plan. L'Etat et les entreprises publiques. Dans ces 10 milliards, il y avait d'ailleurs des chantiers déjà prévus, des projets qui seront simplement accélérés.

Quand même, on rentre dans le concret : la rénovation du tunnel de Fréjus, du port de Marseille, de Notre-Dame de Paris, de milliers de logements...

Oui, une liste à la Prévert, ces mille chantiers. Cela étant, cette liste, ce que l'on en sait déjà, soulève trois questions.

Un. Sur l'utilité de tous ces chantiers. Construire des logements. Pas de problème. L'utilité sociale est là. Cela étant, plus généralement, il ne faudrait pas que le plan de relance, ce soit uniquement une nouvelle occasion de bétonner la France. On a déjà mis partout des ronds points. On va construire maintenant des super rond points ! Pas sûr que les Français en soient plus heureux. Pendant les années 90, le Japon par exemple a construit des ponts par dizaines, des ponts qui n'aboutissent nulle part. A éviter. Dans la ferveur des mille chantiers, pas sûr qu'on y échappera.

Deux. Ces chantiers, il faut qu'ils aient un effet sur l'activité. C'est l'objectif. C'est vrai que le BTP, ça crée de l'emploi, direct et indirect. C'est bon pour la croissance. Mais il ne faudra pas tout miser seulement sur le BTP. Une fois qu'on aura tout bétonné, il faudra trouver des relais de croissance. Autant les préparer tout de suite.

Ces chantiers, ça va créer tout de suite de l'emploi ?

C'est le troisième point. La rapidité de mise en œuvre de ces chantiers. C'est le problème numéro un de tous ces projets. Rénover les autoroutes, ok, une bonne idée, c'est bien. Mais si on en décide le principe aujourd'hui, les sociétés d'autoroutes soumettront leurs projets en septembre, les travaux ne commenceront pas avant janvier. Un an presque. C'est long. C'est toujours le grand problème des infrastructures. On ne se met pas à construire une voie de contournement comme cela du jour au lendemain. Ca met du temps.

Un plan de relance, le grand risque, c'est, selon l'image de l'économiste Keynes, toujours de creuser un trou, de le remplir avec le sable du trou précédent et de continuer ainsi éternellement. C'est absolument ce qu'il faut éviter. Il faut que ces chantiers soient faciles et rapides à mettre en oeuvre, efficaces sur l'emploi et l'activité et utiles pour la société. Trois critères à l'aune desquels il faudra juger des projets retenus cet après midi.

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