Certains voudraient "interdire" les prévisions pessimistes ?

"Il faut ramener la confiance!"

C'est la phrase commune à tous les "éléments de langage" des dirigeants européens (les anti-sèches préparées par leurs conseillers avant chaque intervention publique ou interview).

Des entreprises qui n'ont plus confiance, ce sont des entreprises qui n'investissent ou ne produisent plus. Des ménages qui n'ont plus confiance, ce sont des ménages qui ne consomment plus.

Et pour ramener la confiance, mieux vaut éviter les mauvaises nouvelles. Aussi,

"un dirigeant des Vingt-Sept a récemment proposé d'interdire temporairement la publication des prévisions de croissance, car chaque prévision est pire que la précédente"

, confie un haut responsable européen.

Les prévisions "pessimistes" agacent au sommet de l'Europe, car elles sapent les efforts et moyens déployés. L'auteur de la confidence n'est pas allé jusqu'à donner le nom du leader européen qui a émis l'idée de les suspendre, mais Nicolas Sarkozy n'a pas dû être choqué outre-mesure par cette suggestion. Lors de la conférence de presse du dernier Conseil européen, le 20 mars à Bruxelles, le chef de l'Etat a fait remarquer qu'alors que la majorité des économistes n'avaient pas vu venir la crise, à présent :

"les plus crédibles sont ceux qui annoncent la plus mauvaise nouvelle".

Pour Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne :

"ce n'est pas en cassant le thermomètre que l'on réduit la fièvre".

Alors que l'un des objectifs du G20 est précisément d'établir la transparence, suspendre la publication des prévisions serait du plus mauvais effet. Mais heureusement :

"C'était une blague, bien sûr!"

assure Christine Lagarde.

Y.-A.N.

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