A bâtons rompus avec Ahn Sang Soo (maire d’Incheon)

Ahn Sang Soo est le maire d'Incheon, cette ville satellite de Séoul qui, profitant d'un aéroport international, se transforme en cité du XXIème siècle. Une zone économique spéciale va accueillir des multinationales comme IBM et Cisco (IFEZ, Incheon Free Economic Zone), des centres de recherche (technologies de l'information et biotechnologies) et une université multi-cursus de 12.000 étudiants. La ville d'Incheon se répartie sur trois cités/quartiers : Songdo (affaires, recherche, université et habitations) Yeongjong (logistiques et habitations) et Cheongna (tourisme et loisirs). Songdo se voit devenir une référence en matière de ville verte. Elle a planté 2,2 millions d'arbres et la végétation doit recouvrir 30% de sa surface.

De la France, Ahn Sang Soo connaît surtout Alain Delon. Digital Korea, le voyage d'étude organisé par l'Atelier BNPParibas et Netexplorateur, a visité ce projet considérable qui utilise le savoir faire de Veolia pour sa ligne de métro et son traitement des eaux usées.

 

Quels sont vos défis pour Incheon ?

Pendant longtemps, Incheon est resté qu'une simple ville satellite avec un rôle très simple. C'était la porte de Seoul. Aujourd'hui,  avec l'élargissement des économies de l'Asie de l'Est, notamment la Chine, et l'ouverture d'un aéroport international, nous avons pensé qu'Incheon pouvait jouer un rôle primordial et devenir une plate-forme internationale. Nous avons une emprise de 210 Km2. Le gouvernement central de la Corée nous a accordé le statut de zone économique spécifique. Nous avons construit un pont qui nous relie à l'aéroport et mis en place les infrastructures nécessaires.

 

Quelles ont été vos lignes directrices ?

Pour développer cette nouvelle ville, nous avons choisi d'éviter la banalité et de nous différencier. Nous avons lancé le concept de smart city/compact city. Un particulier ou une entreprise peut régler ses affaires quotidiennes en moins de 30 minutes. Cela ressemble un peu à la conception des grandes villes européennes. Avec ces courtes distances, nous pouvons économiser en énergie. Par ailleurs, en couplant nos infrastructures aux technologies numériques, nous pouvons améliorer nos empreintes environnementales.

Qu'est-ce qui va rendre Incheon agréable à vivre ?

Vous n'y verrez pas trop de voitures puisque 90% des véhicules iront dans des parkings souterrains. Cela libère de l'espace pour les habitants. Nous allons également enfouir les câbles électriques et les câbles de télécommunications. Pour la collecte des déchets, nous les expédierons des immeubles vers un centre de traitement et d'incinération par un système de canalisations. Il n'y aura pas de camion poubelle à Incheon. Les eaux usées seront collectées, traitées, assainies et réutilisées pour arroser nos espaces verts ou nettoyer les routes. C'est une technologie de Veolia.

Avez-vous un exemple novateur de l'utilisation des technologies de l'information à Incheon ?

Avec un système expert, vous pourrez faire un check-up médical rapide chaque matin. Vos données personnelles seront envoyées à l'hôpital et si elles ne sont pas conformes votre médecin pourra intervenir rapidement. Nous développons ce système avec Cisco. Aujourd'hui, 50% de la population de la terre habite dans les villes. Ce pourcentage va passer à 60% en 2030. Nous pouvons donner un exemple de ce qu'il faut faire. Par ailleurs, Incheon est une cité internationale qui va attirer une population du monde entier. Cela nous donnera du potentiel de croissance.

 

La crise économique vous a-t-elle affecté ?

Lorsque tout va bien, les investisseurs vont placer leurs fonds dans divers projets. Lorsque les choses vont mal, ils deviennent plus sélectifs. C'est ce qui nous est arrivé. De plus, nous avons pu bénéficier d'une main d'œuvre à bas coûts et d'une baisse des prix des matériaux. L'année dernière, au pic de la crise, en octobre et novembre, deux ou trois projets immobiliers ont connu des difficultés. Deux ou trois entreprises ont fait faillite mais elles ont été remplacées. Et regardez autour de vous, les grues fonctionnent.

Comment financez-vous vos infrastructures ?

Une municipalité ne peut pas financer toute seule un projet de cette taille. Nous avons pris en charge le système de traitement et d'assainissement des eaux. Les autres infrastructures ont été financées par le privé.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.