A bâtons rompus avec Azim Premji (Wipro)

Azim Premji, le président de Wipro, est venu en France. Il a rencontré quelques uns de ses clients et Christian Estrosi, le Ministre de l'Industrie. Au cours de son deuxième trimestre fiscal, Wipro a réalisé un chiffre d'affaires de 1,44 milliard de dollars, en augmentation de 6% par rapport à la même période un an plus tôt. Le chiffre d'affaires des services informatiques s'établit à 1,065 milliards (-4%). Le bénéfice net a augmenté de 21% (243 millions de dollars).

 




Avez-vous réussir à vous entendre avec Christian Estrosi sur New Logic ?

Nous avons joué cartes sur table et je pense que Christian Estrosi nous a compris. Le rendez-vous a été constructif. Il semble très intéressé par notre focalisation sur le marché français et nos capacités de recherche et développement.

Nous comptions une trentaine de personnes en France il ya trois ans ; nous en avons 230 aujourd'hui. Nous croissons sur un rythme de  croissance de 60% l'an et cela va continuer. Nous allons donc poursuivre nos recrutements. Plus de 75% de nos employés en France sont français et ce pourcentage va augmenter.

Pourquoi avez-vous fermé New Logic ?

Nous avions une équipe de 60 personnes en France et de 100 personnes en Inde. Le marché s'est effondré et nous n'avons pas pu profiter de la technologie développée. Nous avons offert nos brevets à nos employés et aux instituts de recherche français. Nous avons proposé à nos employés l'utilisation gratuite de nos bureaux pendant un an. Nous avons aussi proposé d'autres postes mais personne n'a voulu quitter la Cote d'Azur. Nous n'avons pas voulu abuser du crédit impôt-recherche. Nous l'avions perçu avant de décider de la fermeture de New Logic.

Combien comptez-vous de clients en France ?

Nous en avons 25, la plupart sont membres de l'indice CAC 40. Globalement, nous réalisons un chiffre d'affaires d'environ 4 milliards d'euros dont 75% pour les services informatiques. Sur ces services, nous réalisons 15% à 16% de nos ventes en Inde et au Moyen-Orient, 52% aux Etats-Unis et au Canada, 26% à 27% en Europe. Et nous avons une croissance plus rapide en Europe qu'aux Etats-Unis car le marché est moins pénétré  La France est un marché particulièrement important. Au cours des cinq dernières années, je suis venu en France quatre ou cinq fois par an. Nous travaillons de plus en plus avec nos clients. Nous leur fournissons des services à plus forte valeur ajoutée.

Selon vous, quel est votre avantage compétitif par rapport à la concurrence ?

Le premier avantage est notre capacité d'exécuter de travaux de recherche et développement pour compte de tiers. Le second est que nous sommes bien positionnés sur l'infrastructure. Nous possédons cinq centres de données aux Etats-Unis, trois en Inde et nous allons en construire un nouveau en Europe d'ici à 18 mois. Nous le ferons de manière organique à moins de reprendre le centre de données d'un client.

 

Quelles sont les technologies qui seront importantes pour Wipro au cours des cinq prochaines années ?

La mobilité et tout ce qui peut nous aider à fournir des services au forfait. Les solutions qui intègrent le Business Process Outsourcing et le système d'information sont importantes. Les clients nous demandent de plus en plus d'auditer leur process, de leur faire des recommandations de changement, de mettre au point ce changement et de gérer le tout.  De cette manière nous pouvons lier l'externalisation des processus et le travail avec les directions informatiques de nos clients. Et mettre au point des solutions presque sur-mesure pour un prix compétitif.

Quels sont les domaines où vous avez une compétence reconnue ?

Sur l'externalisation de la R&D, nous sommes les meilleurs, que cela soit pour le design des équipements de télécommunication ou des produits électroniques. Nous travaillons beaucoup pour Nokia Siemens ou Cisco. Nous sommes bien positionnés dans l'énergie car nous avons racheté un très bon spécialiste du domaine à Chicago. Nous sommes bien placés dans la distribution, une expertise récupérée avec l'achat d'un spécialiste en Amérique Latine. En finance, nous avons une bonne position en assurance et en banque d'affaires.  Nos clients n'ont pas été affectés par la crise financière. Ils ont donc moins réalisé de fusion et acquisition, ce qui nous a procuré moins de travail que nos concurrents.

Quel est l'état d'esprit vos clients ?

Ils pensent que le pire de la crise est derrière nous. Ils voient de la stabilité et envisagent un peu de croissance l'année prochaine. Personne ne veut embaucher mais tous souhaitent utiliser un modèle de frais de personnel variable. Pour nous, c'est une opportunité. Nous avons maintenant 1300 consultants qui peuvent visiter les grandes entreprises et proposer de nouvelles solutions pour leur process. Pour 1 dollar de consulting facturé, nous pouvons récupérer 3 ou 4 dollars de mise en œuvre.

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