Quant les patrons des « services » veulent séduire les cerveaux

Les patrons de la DGSE et de la DCRI veulent toujours recruter des jeunes gens bien formés. Sur ce terrain, la DGSE a une longueur d'avance sur la DCRI, malgré une ou deux victoires ponctuelle de cette dernière.

Les agents secrets prennent de plus en plus souvent la parole, signe clair de l'acclimatation du renseignement dans l'univers français, où il était fortement déconsidéré. Cette présence accrue dans la réflexion publique a aussi un objectif plus pragmatique : faire connaître les activités des agences de renseignement, et singulièrement les deux principales, la DGSE et la DCRI, auprès d'un public de jeunes étudiants aux têtes bien faites pour les inciter à déposer leurs candidatures.

Le patron de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux, et celui de la DCRI, Bernard Squarcini, ont répondu, notamment sur ce sujet à la revue Questions internationales (Documentation française) à l'occasion d'un dossier spécial sur le renseignement et les services secrets. Cette belle collaboration ne les empêchent pas de se livrer à une concurrence effrénée pour attirer quelques beaux cerveaux, notamment financiers. La concurrence se soldant par une victoire de la DCRI. Mais plus globalement, il semble que la DGSE soit plus avancée dans ces rapports avec les universités et grandes écoles que la DCRI.

Erard Corbin de Mangoux déclare en effet « En matière d'ouverture aux universités et aux grandes écoles, la DGSE est en contact avec certaines d'entre elles, mais ne rencontre en fait, à proprement parler, pas de difficultés de recrutement. Les concours qu'elle organise chaque année attirent un très grand nombre de candidats de qualité et affichent un taux de sélectivité parmi les plus élevés de la fonction publique. Il est également important de noter qu'au travers d'offres de stage, la DGSE propose désormais à des jeunes ingénieurs et scientifiques disposant de qualifications très pointues l'occasion de participer à la réalisation de projets de haute technologie innovants et très motivants. Des évolutions importantes sont en cours dans ce domaine ».

En revanche, Bernard Squarcini souligne, lui, quelques pistes de développement « À titre personnel, je ne verrais qu'avantage au développement des relations entre la communauté du renseignement et la société civile, qu'il s'agisse des universités ou des grandes écoles. Une piste similaire avait été évoquée dans le rapport Bauer présenté le 20 mars 2008. Sans me prononcer sur sa mise en œuvre, le principe qui sous-tend cette démarche me paraît aussi raisonnable que prometteur ».

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