Education : trois propositions pour être les premiers de la classe en 2025

En matière d'éducation, beaucoup se joue dès la petite enfance. Trois mesures visant les plus jeunes enfants permettraient de remonter fortement dans le classement Pisa des performances éducatives. Par Daniel Bloch et Karine Metayer, collectif L'Avenir n'attend pas

La crise que nous traversons est une crise de confiance en l'avenir. Paradoxalement, l'opinion publique attend des pouvoirs publics qu'ils prennent des mesures à effet immédiat alors que la solution à une bonne partie de nos difficultés se trouve dans l'investissement à long terme. Il en est ainsi de l'avenir de nos enfants: pour sortir la France de l'ornière, il faut investir en priorité sur les jeunes générations et dès le plus jeune âge, même si les effets ne se feront sentir que dans quelques années.

Plus de 20% des enfants en difficulté à l'école

Aujourd'hui, la France a la particularité de connaître l'un des plus forts taux de souffrance scolaire: plus de 20% des enfants sont en difficulté à l'école. Or,  vivre les premières années de sa vie dans une situation d'échec a des conséquences, au delà du parcours scolaire, sur l'estime de soi et la confiance dans les autres. Les pouvoirs publics peuvent créer les conditions de l'épanouissement des enfants à l'école, ce qui aura des conséquences évidentes sur leur sociabilité et l'harmonie de leur vie sociale et professionnelle: voici les trois mesures qui amélioreront la vie quotidienne des jeunes enfants sans dépense publique supplémentaire ou presque…

 

1° Faire de l'école maternelle un lieu d'éveil et d'épanouissement de l'enfant de 2 à 5 ans

 L'école maternelle actuelle est organisée comme un environnement pré-scolaire pas toujours adapté au rythme du jeune enfant. Les écoles maternelles accueillent, depuis la rentrée scolaire 2012, et dans les zones prioritaires, les enfants de moins de deux ans ce qui est un progrès significatif. Pour parachever la réforme, il faudrait faire évoluer la maternelle et son organisation vers un jardin d'éveil construit spécifiquement pour permettre l'épanouissement de l'enfant jusqu'à son entrée à l'école primaire.

La mesure phare serait ainsi la mise en place, pour les deux et trois ans, d'une structure mixte entre la crèche et l'école avec, par classe, à la fois un EJE (Éducateur de jeunes enfants) et un enseignant. Ce dispositif pourrait être mis en place dans le cadre des nouveaux  « Projets éducatifs territoriaux »  lancé par le gouvernement, à dépense publique inchangée.

 

2° Une priorité pédagogique : le langage

Actuellement, 90% des enfants en difficulté d'apprentissage du langage dès le CP sortent du système scolaire sans qualification ni diplôme à 16 ans, pourtant les difficultés peuvent être repérées et donc surmontées dès le plus jeune âge. Ainsi, pour favoriser la réussite de tous les enfants des solutions existent, comme l'ont prouvé de nombreux travaux de recherche, en France comme à l'étranger. Elles sont de nature essentiellement pédagogique.

  Il s'agit  de  développer dès 2 ans et  jusqu'au cours préparatoire  inclus, une pédagogie spécifiquement dédiée au développement des compétences langagières et cognitives des enfants, avec un apprentissage  prenant appui sur la phonologie et le code alphabétique. Son efficacité implique un suivi régulier des compétences acquises par les enfants, pour pouvoir traiter les difficultés d'apprentissage  de façon individualisée et intensive, sans jamais laisser s'installer ces difficultés.

Les enseignants doivent être spécifiquement  formés à ces méthodes, -  il ne s'agit pas d'une formation lourde - ainsi que l'ensemble du personnel d'animation présent à l'école, en dehors du temps scolaire (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, animateurs de centres de loisirs, Éducateurs de jeunes enfants..). Par ailleurs,  la réforme des rythmes scolaires portera d'autant mieux ses fruits que les animateurs des activités périscolaires, et notamment des activités de jeux,  seront eux aussi formés pour contribuer à développer les capacités d'expression orale des enfants. La priorité donnée au langage aura un impact décisif sur notre classement PISA. 

 

3° Améliorer l'accueil en offrant un petit déjeuner gratuit à tous les enfants des écoles maternelles

Aujourd'hui, de nombreux enfants vont à l'école sans avoir pris de petits déjeuners. Les nutritionnistes et médecins scolaires signalent une perte de concentration du fait de la fatigue encourue en fin de matinée. Les communes pourraient organiser, avec l'aide des entreprises agricoles ou en soutenant des AMAP, un petit déjeuner avec du lait et du pain pour tous les enfants de l'école.

Ce moment d'accueil matinal, qui peut être organisé dans le préau des écoles, peut être aussi l'occasion d'un échange entre parents, enfants et enseignants. Il est de nature à transformer le rapport à l'école et à la vie éducative. Pierre Mendès France avait déjà proposé de distribuer tous les jours un verre de  lait à 10 heures tous les écoliers. Aujourd'hui, de nombreuses  communes pourraient ainsi donner une nouvelle vie à cette belle  idée, qui pourrait être soutenue matériellement par l'Europe.

 Trois mesures qui ne coûtent pas cher

Pour améliorer la performance scolaire française, il faut faire évoluer la maternelle vers un jardin d'éveil organisé pour accueillir les enfants dès 2 ans, concentrer les efforts sur l'apprentissage du langage et améliorer l'accueil en offrant à tous un petit déjeuner gratuit. Ces 3 mesures ne coûtent pas cher et auront un impact décisif sur le bien être de toute une génération… 

Plus d'informations sur le site de L'avenir n'attend pas

 

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Commentaires 13
à écrit le 10/01/2014 à 11:31
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consterné, quand ce limitera t on à des mesures correctement évaluées. Pire le verre de lait n'est probablement pas bon pour la santé, et en tout cas le petit déjeuner de 10h semble favoriser l'obésité.

à écrit le 10/01/2014 à 10:04
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a ben je suis rassuré en voyant les commentaires :) je dirai que c'est bien de vendre du rêve pr faire croire à une amélioration du système éducatif ^^ mais à mon sens c'est pas juste 3 petits changements (qui ici sont ridicules!) mais une refonte ...

à écrit le 09/01/2014 à 15:19
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Un petit déjeuner à l'école, voilà comment encourager les parents à se désinvestir encore plus de l'éducation de leurs enfants. Bientôt, il faudra aussi fournir le dîner, donner le bain, ... L'école n'est pas là pour suppléer aux manquement des fami...

à écrit le 09/01/2014 à 12:51
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issu d'un laboratoire d'idee par deux personnes dont on ne connait pas le pédigré, oui ok je lis l'article tout de meme 1. mise en place d'une structure mixe ?? euh l'ecole c'est pas la créche et un EJE par classe, est une mesure on ne peut plus hon...

à écrit le 08/01/2014 à 11:42
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Les 90% des enfants qui ont des incompétences langagières ont des parents étrangers et ne pratiquent pas le français à la maison, faut pas chercher plus loin les difficultés de ces enfants à s'intégrer ..

le 08/01/2014 à 17:10
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n'importe quoi... prof de français en lep je suis bien placé pour dire que parmi ces 90% il y a une grande majorité qui ont un nom bien français et des parents bien français aussi largués qu'eux pour ce qui est de le parler ou l'écrire!

à écrit le 08/01/2014 à 7:12
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Et on enfonce les portes ouvertes..."Priorité pédagogique : le langage" Que croyez vous qu'on fasse actuellement en maternelle ? Sortez de vos bureaux !

à écrit le 07/01/2014 à 22:11
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Merci de préciser d'où viennent ces chiffres de 20 et 90%?

à écrit le 07/01/2014 à 22:10
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Soit en résumé : les adopter...

le 08/01/2014 à 0:55
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Bien vu. L'intégration de la "diversité" par l'adoption mais alors se pose la question des parents qui n'en sont pas.

à écrit le 07/01/2014 à 18:09
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Donner un petit déj en voilà une idée qui changera tout...merci on est sauvé...

à écrit le 07/01/2014 à 17:24
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Juste déjà commencer par éviter que les enfants se retrouvent à 30 par classe... ça peut être pas mal pour développer les compétences langagières...

le 09/01/2014 à 11:15
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Mais ça coûte plus cher qu'un petit déjeuner gratuit par enfant et par jour... Parait-il ?

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