
C'est le brillant économiste Irving Fisher qui fut le premier - dès les années 1930 - à formuler cette proposition dont le point culminant consistait à imposer aux banques 100% de réserves en échange des dépôts de leurs clients. Les épisodes mélodramatiques de paniques bancaires et de ruées des épargnants pour retirer leurs avoirs seraient dès lors relégués aux manuels d'Histoire, car les banques ne seraient plus en mesure de prêter que leurs fonds propres. Les cycles d'activité seraient considérablement lissés et apaisés car les bulles spéculatives seraient comme neutralisées en amont.
Du coup, les déficits publics en seraient progressivement réduits car, d'une part, les États n'auraient plus à dépenser les deniers du contribuable pour renflouer un système financier aussi inconscient qu'ingrat. La stabilisation au long cours de l'activité économique - et donc la pérennisation des recettes fiscales - contribuant d'autre part à redresser les comptes publics.
Les banques ne seraient plus que des intermédiaires financiers
C'est donc l'État qui serait aux sources et au cœur de toutes les transactions monétaires. Les citoyens, consommateurs, et autres usagers conserveraient leurs avoirs au sein de leurs établissements bancaires qu'ils paieraient, en revanche, pour ce service rendu. C'est uniquement les sommes volontairement dédiées par certains clients - privés ou entreprises - à des fins d'investissement qui pourraient être affectées au circuit du financement. En d'autres termes, les banques ne seraient plus que des intermédiaires financiers qui mettraient en relation une somme de créanciers et de débiteurs, moyennant rétribution évidemment. En tout état de cause, les banques ne seraient définitivement plus en capacité de créer de l'argent à partir du néant. Le corollaire étant que les pertes potentielles n'affecteraient que les titulaires de ces comptes d'investissement ayant sciemment pris la décision de financer une entreprise, un ménage ou de spéculer en bourse...
L'Etat pourrait créer de la monnaie pour financer ses propres dépenses
La tâche de création monétaire de l'Etat serait ainsi entièrement mise au service de l'économie et de la promotion de la croissance. Il serait dès lors en mesure de financer ses propres dépenses, au lieu de taxer et d'emprunter. Il aurait la capacité de transférer des liquidités directement en faveur de certains citoyens, voire de rembourser certaines dettes du secteur privé. La soustraction du pouvoir de création monétaire au système de l'intermédiation financière autoriserait donc l'augmentation de la masse monétaire en cas de besoin, mais sans encourager les consommateurs, investisseurs et entrepreneurs de se charger de dettes, et permettrait donc de maîtriser le risque de bulle spéculative. Ce transfert de pouvoir vers l'Etat - et donc vers les citoyens - annihilerait donc de facto les « Too bigs to fail », et stabiliserait immédiatement l'ensemble du système financier qui serait contraint de revoir ses prétentions considérablement en baisse, car il serait privé de ce pouvoir et de ce levier formidables lui ayant été originellement conféré par les Etats.
La création monétaire, un véritable "prérogative thaumaturgique"
N'est-il pas invraisemblable d'avoir - par le biais de la création monétaire - remis nos destinées aux mains d'un secteur privé seul préoccupé (de manière compréhensible) par ses profits, alors que c'est les pouvoirs publics qui devraient être dotés de cette prérogative thaumaturgique ? Stabilisons nos économies et rassérénons ses acteurs en remettant à sa juste place le système bancaire, en le cantonnant au rôle de simple intermédiaire financier. Et ôtons lui ce pouvoir, qui s'est révélé au fil des années et des décennies écoulées, comme un authentique facteur de nuisance pour la croissance. Voire comme un trou noir, où se sont engouffrés les fonds publics soucieux de sauver une infrastructure financière dont on n'a pas arrêté de nous convaincre que son renflouement était le préalable à notre survie économique. Alors que, dans nos pays occidentaux, seuls 10% environ de la totalité des prêts bancaires sont canalisés vers les entreprises et vers la vraie économie, le reste étant destiné aux spéculateurs et investisseurs, bref à cette caste déconnectée des réalités qui génère le gros des bénéfices de la finance.
Bénéfices engrangés précisément grâce à cette faculté de création monétaire, qui doit donc aujourd'hui être du seul ressort de l'Etat. Outre la mise hors d'état de nuire du système financier, un tel changement de paradigme nous contraindrait du coup à considérer les déficits publics et même les impôts sous un autre angle. Pour le plus grand bénéfice de la collectivité.
Michel Santi est directeur financier et directeur des marchés financiers chez Cristal Capital S.A. à Genève. Il a conseillé plusieurs banques centrales, après avoir été trader sur les marchés financiers. Il est l'auteur de : "Splendeurs et misères du libéralisme", "Capitalism without conscience" et "L'Europe, chroniques d'un fiasco économique et politique".
A la fin du remboursement de l'emprunt, la création monétaire nominale devient nulle.
Seule l'inflation n'est pas retirée et relève de la création monétaire.
Les banques sont donc pratiquement neutres à la fin de cycle de l'emprunt.
Il n'y a pas eu création monétaire sur la durée.
Renforcer les contrôles, c'est tout l'objet de ce G20...
Et je ne voit pas ce que la "Thaumaturgie " (le fait de faire un miracle) vient faire là dedans....Autrefois celui qui avait la confiance du seigneur local pour battre la monnaie s'appelait " l'Alchimiste ", celui qui transformait les métaux, dont l'argent et l'or en monnaie...et l'histoire est pleine de guerres générées par des seigneurs qui réduisaient la teneur en or de leur monnaie...qui ""diluaient la monnaie" ....depuis on a appris, on a crée des Banques Centrales, puis des banques supranationales comme la BCE qui contrôle la masse financière et délègue aux Banques Nationales, sous contrôle, la prérogative de créer la monnaie....
Maintenant les Banques Centrales ne peuvent pas créer de la monnaie librement, faire tourner la planche à billet, faire de la "Thaumaturgie " impunément sans sanctions des marchés et des autres Banques Centrales ...dévaluation..hyperinflation...etc...les pays ou régimes qui ont joué avec ça l'ont tous payé très cher...
Bizarre qu'un "Économiste" mentionne cela....Il doit s'expliquer.
Les Banques centrale créent la monnaie centrale et de ce fait la base monétaire. Les banques commerciale créent la monnaie de second range, autrement dit le crédit.
Si vous observez la composition de notre masse monétaire, c'est bel et bien la monnaie issue du crédit qui compose à plus de 90% cette dernière.
Ainsi, vous qui parlez des mécanismes monétaire n'avait en réalité rien compris, ne serait ce que des notions de base.
Je passe sur les autres âneries qui ont été dites dans la suite de ce commentaire pitoyable.
Les banques centrales ont toujours le contrôle de la création de monnaie fiduciaire ; de nos jours l'essentiel de la masse monétaire est crée de façon scripturale sous contrôle et autorisation des Banques Centrales et des Organismes de Régulation. C'est comme ça et heureusement !
Or cet article ne mentionne aucune différence et mélange allégrement les deux : retirer aux banques commerciales le droit de faire du crédit assécherait celui ci et serait préjudiciable à l'économie...Que les Banques centrales fassent de la "Thaumaturgie" miraculeuse et vous verrez les résultats, relisez l'Histoire...
Votre commentaire est agressif et plutôt arrogant !
Non, l'opération de crédit n'est pas nulle, les intérêts qui en résultent font et feront (demain) au travers des intérêts composés, toute la différence.
La "création-destruction" de monnaie a laquelle vous faites référence est un mythe pour masquer une cavalerie du crédit bien réelle.
Les dépôts ? Annulé par les retraits ?
mais de quoi parlez-vous ? des "fuites" de monnaie centrales ??
On nage dans le fantasme. Vous confondez tout.
De votre argumentation, vous oubliez de parler de l'effet multiplicateur du crédit. L’internationalisation des bases monétaires, mécanisme qui démultiplient ce même effet multiplicateur de façon qu'il est aujourd'hui impossible de calculer quoique ce soit ou de connaitre véritablement la taille de nos masses monétaires.
Les banques centrales maîtrisent le crédit ?
Dites-nous concrètement au travers de quels outils/dispositifs ? Les réserves obligatoires ? Les taux d’intérêts ? Les OPR conventionnelles et non conventionnelles? Dites-nous bon, sang ! Arrosez-nous de votre connaissance !
Les Autorités monétaires contrôlent le crédit ? Comité de Bâle ? EBA ?
Si vous commencer à nous parler de BALE 3 et du calcul des RWA et des quelques pitoyables tentative de régulation que les gouvernements Allemands et Francais ont vidés de leur substances, je pense que l'on va bien rigoler.
Vous parlez d'assèchement du crédit, c'est jouissif.
Après 40 ans de règne des banques privés et du crédit, voyez dans quel état est notre marché interbancaire. Il est mort.
Etes-vous commandité par une banque commerciale pour venir dégurgités quelques banalités en commentaires sur ce site ?
Dans ce cas là, vous faites honte à cette profession qui mérite mieux.
Je ne répondrai pas sur le fond, renseignez vous pour savoir comment les banques commerciales sont contrôlées...et calmez vous.
Que dire du reste ? Beaucoup de raccourcis. Il y aurait toujours de graves crises, puisque ce serait toujours l'État (ou un organisme supranational) qui fixerait arbitrairement le taux d'intérêt.
Le financement de l'État par la monétisation (c-à-d par l'inflation, qui est un impôt subtil, masqué) est difficilement compréhensible pour les incultes économiques, ce qui déjà en soi antidémocratique.
Il y a aussi le risque d'une moindre vigilance des contribuables envers l'État et une moindre responsabilisation des hommes politiques envers leurs concitoyens, car le lien de l'impôt direct visible serait rompu, il y aurait illusion fiscale permanente, (les effets de déresponsabilisation seraient probablement comparables à ceux d'une maladie hollandaise, avec sa corruption spécifique)
"Il aurait la capacité de transférer des liquidités directement en faveur de certains citoyens" C'est justement le risque, qu'une petite oligarchie publique se serve au passage.
Laisser un tel pouvoir exorbitant dans les mains de l'État est irresponsable, de plus l'auteur ment quand il dit que ce sont les banques qui ont le monopole de la création monétaire, c'est en premier lieu la banque centrale qui gère ce monopole.
Nous ne vivons plus cette époque has-been du centralisme étatique, décentralisons la création monétaire, permettons à tous de créer et des banques libres et des monnaies concurrentes (par émulsion les meilleures subsisteraient et il n'y aurait plus lieu de parler de ZMO), pour ce qui est du ratio des banques il serait en effet mieux d'imposer à 100% afin d'éviter les escroqueries, et les instabilités.
autant interdire les banques, vu que les gens acheteraient de l'or et feraient du business en dollars ( meme avec cours legal et force, comme on dit)
Si quelqu’un peut m’éclairer, je l’en remercie d’avance.
Prenons un cas concret :
Monsieur (ou Madame) X emprunte sur 10 ans 100.000 euros à sa banque, pour payer l’entreprise qui construit sa future maison, sur un terrain dont il (ou elle) a hérité.
1. La banque crée tout ou partie de cet argent qu’elle n’a pas (mais qu’elle garantit avec 7% de capitaux propres).
2. La banque inscrit sur son bilan un passif de 100.000 euros
3. L’entreprise perçoit 100.000 euros
4. Pendant 10 ans, l’emprunteur rembourse sa banque (prêt + intérêts)
Au bout de dix ans :
1. L’emprunteur a crée 100.000 euros de valeur, par son travail (sa valeur ajoutée), qui ont servi à payer l’entreprise, plus environ 15.000 euros qui ont rémunéré la banque.
2. Il y a une maison de plus (valant 100.000 euros) sur la planète.
Question : au bout de ces 10 ans, la banque s’est normalement enrichie de 15.000 euros, mais si les 100.000 euros créés initialement ont seulement fait un aller/retour comptable, la création de monnaie (virtuelle)par la banque n’a été que temporaire ?
Or, puisque le monde s’enrichit du travail des hommes et des femmes, qui crée durablement la monnaie ? et qui fait que la masse monétaire ne cesse d’augmenter ?
En fait, la banque qui avait par exemple 1 milliards d’euros au début, combien a-t-elle au bout de 10 ans :
a. 1 milliard + 15.000 euros ? (hypothèse que j’ai développée ci-dessus)
b. 1 milliard + 115.000 euros ? (cela expliquerait l’augmentation de la masse monétaire)
Voilà, je suis totalement ignare en matière de finances et de monnaies, mais j’aimerais savoir comment la monnaie est créée durablement et par qui, depuis qu’elle n’est plus convertible en or.
De plus, user de la planche à billets comme vous dites reviens à appliquer une taxe à tous (augmenter la quantité de monnaie en circulation réduit la valeur de chaque euro pré-existant.)
C'est une solution de facilité qui a souvent été utilisé dans le passé. Cela ne crée que de l'hyperinflation, peu favorable à un environnement économique stable..
Tout est donc Public, et accuser " les banques" de " creation monetaire" ( qui leur est interdit) du n'importe quoi..
"...La stabilisation au long cours de l'activité économique - et donc la pérennisation des recettes fiscales - contribuant d'autre part à redresser les comptes publics..." Coup de grâce !!! Monsieur SANTI, vous n'avez plus qu'à remplacer monsieur MACRON.
A propos de Weimar, lisez "when money dies" d'Adam Ferguson, on y voit les conséquences des rèves de notre futur prix Nobel.
On peut parier que si la monnaie revient intégralement dans la main des états ceux ci ne pourront jamais résister a la tentation de créer de la "fraîche" pour acheter les électeurs. OK c'est déjà ce qu'ils font aujourd'hui mais ce sera encore beaucoup plus confortable
les états ne changent
Certains pays en grosse difficulté dans la zone euro comme la Grèce feraient mieux de jeter d’œil un coup d’œil à ce rapport, plutôt que s’entêter à rester dans le cadre institutionnel de l’euro qui ne permet pas le changement radical du 100% monnaie.
dans les faits ... est-il bien raisonnable de laisser les clefs de la planche à billets aux branquignoles qui nous gouvernent actuellement ?
De plus, user de la planche à billets comme vous dites reviens à appliquer une taxe à tous (augmenter la quantité de monnaie en circulation réduit la valeur de chaque euro pré-existant.)
C'est une solution de facilité qui a souvent été utilisé dans le passé. Cela ne crée que de l'hyperinflation, peu favorable à un environnement économique stable..