« L'ESS fer de lance mondial d'une transition économique et sociale durable » Yves Pellicier (Maif)

OPINION. L'ONU vient de voter, mardi 18 avril, une résolution exceptionnelle. Elle reconnaît les entreprises et organisations de l'économie sociale et solidaire (ESS) comme modèles de développement économique et social durable. Elle encourage les États et les institutions financières à les promouvoir. Par Yves Pellicier, Président du groupe Maif.
(Crédits : Emmanuel Pain - Maif)

Ce texte doit beaucoup à l'action de la France et, en tant que président de la Maif, je suis fier de l'avoir porté aux côtés des représentants français de l'ESS. Je vois dans ce vote une affirmation de la vocation universelle de notre manière d'entreprendre et de nos valeurs.

Avec cette résolution, nous avons témoigné de la façon dont nous pensons le monde en termes de bien commun. Un bien commun qui inscrit la personne humaine en son cœur. Nous avons rappelé également l'ampleur trop souvent oubliée de notre contribution à la vitalité économique et sociale de nos pays, grâce à l'engagement de nos millions de salariés, militants-bénévoles et clients-sociétaires.

Surtout, avec ce texte, nous affirmons que, dans un monde frappé par l'urgence écologique et sociale, l'ESS est une source d'inspiration qui doit prévaloir dans la transformation de nos modes de production et de consommation.

À l'heure à laquelle beaucoup s'interrogent sur la capacité de l'économie à relever les défis du siècle, je crois plus que jamais dans la force du partage de nos idéaux et de nos savoir-faire. La multiplication d'entreprises adoptant une raison d'être, le développement des sociétés à mission, le succès de labels tel que BCorp, la volonté grandissante de concilier efficacité économique et résilience sociale et environnementale, démontrent l'émergence d'une prise de conscience et l'amorce d'un mouvement de fond. Soyons exigeants, mais soyons aussi généreux et encourageons cette transformation à plus large échelle. C'est non seulement possible, mais même souhaitable.

Alors comment ? Il ne s'agit pas de diluer l'économie sociale dans le capitalisme et inversement. Il s'agit, en revanche, d'être à la hauteur de l'Histoire et prendre le monde tel qu'il est. Pour mieux le transformer. Travailler avec l'économie traditionnelle, imaginer de nouvelles formes d'engagement est un défi. Mais un défi surmontable dès lors que nous restons inébranlables sur nos valeurs et nos principes d'action, dès lors que nous restons focalisés sur l'objectif, vital, de réussir ensemble la transition écologique et sociale. Un défi qu'il est surtout urgent de relever et face auquel un momentum inédit nous est offert.

Face à l'urgence, salariés de multinationales, de startups, TPE ou PME, tous sont en quête de sens, interrogent leurs entreprises, ont soif de changement. Tendons-leur la main et notre famille deviendra le fer de lance de la transformation écologique et sociale de l'économie. C'est cela que l'ONU nous invite à faire aujourd'hui.

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Commentaires 2
à écrit le 28/04/2023 à 19:29
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Quand on y réfléchit, ça a l’air simple de se dire que le but de l’activité économique est d’être au service du bien commun, non ?

à écrit le 19/04/2023 à 16:30
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La meilleure transition que l'on puisse avoir, c'est celle que l'on ne verra pas mais s'adaptera localement! Il n'y a pas de programmation à imposer !

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