Santé publique : si loin, si proche

Aujourd'hui, des millions de personnes dans le monde sont privées d'accès aux soins élémentaires, victimes de « la pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », selon les Nations unies. Pour les 8,8 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté, l'accès à la santé est souvent insurmontable. Si nous voulons mobiliser utilement pour améliorer cette situation, il faut agir globalement avec toutes les compétences. Par Xavier Darcos, Président de la Fondation Sanofi Espoir.
(Crédits : Reuters)

La violence du quotidien, dans la proximité, nous blesse mais elle nous aveugle aussi. Tous les jours, au coin de nos rues, nous voyons des personnes en détresse, des jeunes mendiants, des exclus. Il y urgence, évidemment, à les secourir, mais la mobilisation des consciences doit nous faire regarder plus loin et au-delà. Sinon, nous percevrons les symptômes, non les causes. Car, si nous voulons mobiliser utilement, il faut agir globalement, pour mettre un terme au scandale quotidien de ces millions de personnes qui, au 21e siècle encore, meurent ou souffrent, loin du cœur et loin des yeux, faute d'accès aux soins dont elles ont besoin et auxquels elles ont droit.

Pistes thérapeutiques inédites

Ce scandale est d'autant plus intolérable que les progrès de la science et de la médecine ouvrent la voie à des pistes thérapeutiques inédites et laissent entrevoir le moment où l'on pourra prévenir la maladie avant même son apparition. Déjà, les nouvelles technologies contribuent à trouver des réponses opérationnelles innovantes, notamment en matière de formation et d'information des équipes de santé. Mais sait-on qu'un enfant atteint d'un cancer en Europe peut être guéri, mais que ses chances seraient réduites au mieux à 20 % s'il vivait dans un pays pauvre ?

La Journée Mondiale de la Santé samedi dernier, a été l'occasion d'alerter les esprits sur les ravages provoqués en matière de santé publique par ces situations de grande détresse et de choquante disparité. Elle appelle à réunir dans un seul mouvement toutes les énergies.

Les statistiques sanitaires mondiales illustrent l'ampleur du défi. Aujourd'hui encore, des millions de personnes dans le monde sont privées d'accès aux soins élémentaires, victimes de ce que les Nations unies identifient comme « la pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ». Ouvrons les yeux sur les chiffres : chaque année, 1,7 milliard de personnes ont besoin d'un traitement pour des maladies tropicales négligées ; 216 millions de cas de paludisme et 10,4 millions de cas de tuberculose sont recensés ; près de 6 millions d'enfants n'atteignent pas leur cinquième anniversaire.

Ne nous croyons pas à l'abri

Ne nous croyons pas à l'abri, car, tout près de nous, la misère persiste : 8,8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Les démarches d'accès à la santé constituent souvent un obstacle insurmontable pour eux, qui doivent en même temps faire face à tous les problèmes : payer leur loyer, trouver un travail, comprendre leurs droits, s'y retrouver dans le dédale des démarches administratives. Telle est l'évidence : la résolution à long terme de ces drames planétaires, comme ceux de notre environnement immédiat, passera par des actions communes, structurelles, globales et internationales.

Face à l'injustice première et ultime qu'est l'inégalité face au droit de vivre, la première réponse est l'accès à la santé. Il n'y a, en ces matières, ni baguette magique ni action dérisoire. Même modestement, la mobilisation de chacun et de tous peut faire une différence. Sur le terrain, ici comme ailleurs, dispersés mais obstinés, de nombreux acteurs apportent concours, aides, projets. Ne les laissons pas seuls.

Lutter contre les cancers de l'enfant dans les pays en développement

Telle est la volonté, parmi bien d'autres, de la Fondation Sanofi Espoir. Par exemple avec le programme « My child matters » : consacré à la lutte contre les cancers de l'enfant dans les pays en développement, il améliore l'accès aux soins, le diagnostic précoce, la formation des professionnels de l'oncologie pédiatrique, la prise en charge palliative et l'information du grand public. Autre exemple, en France : l'appui donné au projet « Convergence » d'Emmaüs Défi, qui teste un nouveau dispositif d'accompagnement renforcé et global des plus démunis, en s'attaquant aux freins au retour à l'emploi, à la santé, au logement, à la formation, aux questions de handicap et aussi aux addictions.

De telles actions contribuent à améliorer, ici et là, la situation de milliers de personnes. C'est déjà beaucoup. Mais sans la mobilisation unanime, sans le recours à toutes les compétences, sans le partage des avancées technologiques, nous serons loin d'atteindre l'objectif citoyen dont nous prétendons porter les valeurs, celles de l'égalité et de la fraternité.

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Commentaires 2
à écrit le 17/04/2018 à 16:27
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La lutte commence par la prévention et d’abord à «  proximité «  de chez soi. Pas des «  News fake » Pourquoi le cancer est x4 depuis l’an 2000 ? Moi je le sais et vous ?

à écrit le 17/04/2018 à 15:57
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"Par Xavier Darcos, Président de la Fondation Sanofi Espoir" Donnez des sous aux africains afin qu'ils nous les donnent.

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