Revue des marchés par Fisher Investments France : une actualité négative n’est pas forcément mauvaise pour les actions

Selon l’analyse des publications financières de Fisher Investments France, beaucoup affirment que les actions ont besoin de bonnes nouvelles – ou du moins que les mauvaises disparaissent – pour progresser. Nos recherches montrent que les mauvaises nouvelles ne sont pas intrinsèquement négatives pour les actions.
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Sur la base des analyses de Fisher Investments France de l'histoire des marchés, nous ne pensons pas que les actions interprètent l'actualité comme étant objectivement bonne ou mauvaise. Nous avons plutôt constaté que les marchés intègrent efficacement les informations largement connues du public, ce qui signifie qu'ils tiennent compte presque instantanément des actualités, des opinions et des prévisions largement discutées. Ils comparent ensuite ces attentes à la réalité, en mettant l'accent sur la croissance économique et les bénéfices des entreprises. Nos recherches ont démontré que les prix des actions évoluent surtout en fonction de l'écart entre les attentes et la réalité. Dans ce contexte, même les mauvaises nouvelles peuvent surprendre positivement les actions si elles sont moins mauvaises que ce qui était largement anticipé ou si elles sont indépendantes de l'économie et des bénéfices des entreprises.

Selon Fisher Investments France, le marché haussier mondial de 2009-2020 (une période de hausse générale des cours des actions) en est un bon exemple.[i] Cette phase haussière a débuté le 9 mars 2009, toutefois, elle n'a pas ouvert la voie à une série de développements positifs. La zone euro est alors restée en récession (un repli économique prolongé) jusqu'en juin, tout comme les États-Unis.[ii] Le taux de chômage de la zone euro a encore grimpé pendant 12 mois avant de se stabiliser, et les faillites américaines ont explosé.[iii] Pourtant, les actions mondiales ont enregistré une performance de 52,3 % depuis le creux du marché baissier jusqu'à la fin de 2009.[iv]

Selon nous, les marchés n'ont rien manqué. Nous pensons plutôt qu'ils ont tenu compte d'un environnement économique médiocre lors du marché baissier précédent (généralement une baisse prolongée des cours d'au moins -20 % due à des causes fondamentales). Pendant cette période, nous avions noté que de nombreux économistes très suivis prévoyaient une récession beaucoup plus longue et des pertes d'entreprises importantes et durables. La réalité s'est finalement avérée meilleure que ce qu'ils avaient anticipé, ainsi Fisher Investments France pense que cette bonne surprise a permis de doper les actions. Pour s'en convaincre, il suffit de s'intéresser aux bénéfices des entreprises américaines du S&P 500, qui représentent une grande partie du marché boursier des pays développés.[v] Les bénéfices du deuxième et du troisième trimestre 2009 se sont contractés par rapport à 2008 en glissement annuel (-26,9 % et -15,8 %, respectivement).[vi] Pourtant, ces résultats ont été meilleurs que les prévisions consensuelles de la plupart des analystes, qui étaient respectivement de -29,6 % et -22,6 %.[vii] Les contractions à deux chiffres des bénéfices n'ont pas empêché les actions de grimper en 2009.

Parfois, les événements négatifs peuvent avoir un impact immédiat, mais Fisher Investments France pense que les actions intègrent rapidement leurs répercussions et peuvent se redresser rapidement malgré les mauvaises nouvelles. Prenons l'exemple extrême du marché baissier mondial qui a suivi la mise en place des confinements contre le COVID en 2020. Les actions mondiales ont atteint un sommet le 19 février, puis ont fortement chuté, pour atteindre leur plus bas le 23 mars.[viii] Nous pensons que les actions ont intégré l'impact économique de l'arrêt soudain de l'économie mondiale - qui a paralysé l'activité mondiale - et qu'elles ont progressé malgré la surenchère de mauvaises nouvelles. Les actions sont entrées dans un nouveau marché haussier tandis que la pandémie se poursuivait et que, dans de nombreux pays, les systèmes de santé étaient sous pression en raison des variants successifs du COVID. Les restrictions du COVID ont mis à mal de nombreuses entreprises, et les données économiques se sont fortement dégradées.[ix] Mais ces évolutions négatives n'ont pas empêché les marchés mondiaux de progresser de 49,5 % entre 23 mars et la fin 2020.[x]

Autre exemple récent : la crise de la dette de la zone euro, il y a plus de dix ans. Les marchés de la zone euro ont connu un marché baissier de février à septembre 2011[xi], lors de la crise de la dette souveraine de la zone euro. À l'époque, de nombreuses publications financières que nous suivons affirmaient que le bloc monétaire commun était sur le point d'éclater, la Grèce en tête. Pourtant, après avoir atteint un plancher le 22 septembre, les actions de la zone euro, en EUR, sont entrées dans un marché haussier malgré la persistance de mauvaises nouvelles.[xii] La Grèce a bénéficié d'un plan de sauvetage en février 2012 puis en août 2015 sur fonds de rebondissements incessants liés à la politique grecque qui faisait craindre une sortie du pays de la zone euro.[xiii] La Grèce a effectivement fait défaut à deux reprises à ses créanciers privés en 2012, puis au Fonds monétaire international (FMI) en juin 2015.[xiv] La Grèce a failli quitter l'euro après le rejet par les électeurs d'un plan de sauvetage que le gouvernement de gauche dirigée par Syriza avait conclu avec l'UE, la Banque centrale européenne et le FMI ce mois-là. Rien de tout cela n'a fait dérailler les actions de la zone euro - selon Fisher Investments France, les marchés ont compris que le drame de l'euro en Grèce, bien que mauvais pour le pays, n'allait pas faire plonger l'économie de la zone euro au sens large et que les mesures de protection financière en place empêcheraient la propagation de la crise vers les institutions financières des autres pays de la zone euro.

Selon l'analyse des marchés de Fisher Investments France, les mauvaises nouvelles à elles seules ne sont pas synonymes de difficultés pour les actions, car, pour elles, le contexte est le plus important. Nous pensons que les investisseurs peuvent tirer des leçons utiles de l'histoire des marchés. Par exemple, nous pensons qu'il est sage de s'abstenir de projeter un résultat prédéterminé, qu'il soit bon ou mauvais, sur un événement donné. Il est important, selon nous, d'évaluer l'environnement économique et politique plus large tout en tenant compte du sentiment général. Nous pensons que les investisseurs ont tout intérêt à identifier si une actualité est largement discutée, car le cas échéant, elle est probablement déjà intégrée par les marchés. Il faut également se demander si les mauvaises nouvelles en question relèvent de la sociologie ou sont directement liées à l'économie et aux futurs bénéfices des entreprises.

Cela ne signifie pas que les actions ignorent les développements négatifs. Et il y aura des moments où les mauvaises nouvelles auront des répercussions négatives sur les actions, comme le montrent, selon nous, les événements récents en 2022.[xv] Mais ce n'est pas toujours le cas. Aussi difficile que cela puisse être, nous pensons que les investisseurs gagnent à appréhender l'évolution des marchés comme des phénomènes complexes et nuancés. Selon Fisher Investments France, cette approche sera probablement bénéfique aux investisseurs sur le long terme.

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Fisher Investments France est le nom commercial utilisé par Fisher Investments Luxembourg, Sàrl en France (« Fisher Investments France »). Fisher Investments Luxembourg, Sàrl est une société à responsabilité limitée constituée au Luxembourg sous le numéro B228486 opérant également sous le nom Fisher Investments France (« Fisher Investments France »). Son siège social est sis à l'adresse suivante : K2 Building, Forte 1, 2a rue Albert Borschette, Troisième étage, L-1246 Luxembourg. Fisher Investments France est agréée en tant que société d'investissement par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (« CSSF ») et en tant qu'intermédiaire en assurance auprès du Commissariat aux Assurances (« CAA ») et de l'ORIAS (sous le numéro 2020CM004). La succursale française de Fisher Investments France est immatriculée au Registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 853 467 207. S'agissant de ses services de gestion de portefeuille discrétionnaire, Fisher Investments France externalise à ses sociétés apparentées une partie des fonctions quotidiennes de gestion de portefeuille, de conseil en investissement et de trading.

Ce document reflète les opinions générales de Fisher Investments France et ne doit pas être considéré comme une recommandation personnalisée ou comme un reflet de la performance obtenue par ses clients. Rien ne garantit que Fisher Investments France maintiendra ces opinions, qui sont susceptibles de changer à tout moment si de nouvelles informations ou analyses lui sont communiquées ou en cas de réévaluation de celles-ci. Les informations contenues dans le présent document ne constituent en aucun cas une recommandation ou une prévision quant à l'évolution des conditions de marché. Elles sont fournies à titre purement indicatif. La situation actuelle ou future des marchés peut différer considérablement de celle présentée ici. De plus, aucune garantie n'est donnée quant à l'exactitude des hypothèses formulées à des fins d'illustration dans le présent document.

[i] Source : FactSet, au 16/12/2022. Affirmation basée sur la performance de l'indice MSCI World, dividendes nets réinvestis (en EUR), 09/03/2009 - 31/12/2009.

[ii] « Chronology of Euro Area Business Cycles », Staff, Euro Area Business Cycle Network, consulté le 16/12/2022, et National Bureau of Economic Research, consulté le 16/12/2022.

[iii] Source : FactSet, au 16/12/2022. Taux de chômage de la zone euro, données mensuelles, mars 2009 - mars 2010, et « Bankruptcies Spike 33% », Hibah Yousuf, CNNMoney, 25/11/2009.

[iv] Ibid. Rendements de l'indice MSCI World avec dividendes nets (en EUR), 09/03/2009 - 31/12/2009.

[v] « Why Is the S&P 500 Relevant Globally? » Jodie Gunzberg et Tim Edwards, S&P Global, 20/06/2018.

[vi] Source : FactSet, au 16/12/2022. Earnings Scorecard de l'indice S&P 500 pour le deuxième et troisième trimestre 2009.

[vii] Ibid.

[viii] Ibid. Affirmation basée sur la performance de l'indice MSCI World avec dividendes nets (en EUR), 19/02/2020 - 23/03/2020.

[ix] « Business activity collapses across Europe as coronavirus lockdowns spread », Jonathan Cable, Reuters, 03/04/2020. Consulté via Nasdaq.com.

[x] Source : FactSet, au 16/12/2022. Performance de l'indice MSCI World avec dividendes nets (en EUR), 23/03/2020 - 31/12/2020.

[xi] Ibid. Rendements de l'indice MSCI EMU avec dividendes nets (en EUR), 18/02/2011 - 22/09/2011.

[xii] Ibid. Rendements de l'indice MSCI EMU avec dividendes nets (en EUR), 22/09/2011 - 22/09/2015.

[xiii] « Greece's Debt Crisis, 1974 - 2018 », Council on Foreign Relations. Consulté le 19/12/2022.

[xiv] Ibid.

[xv] Source : FactSet, au 19/12/2022. Rendement de l'indice MSCI World avec dividendes nets (en EUR,) 31/12/2021 - 19/12/2022.

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