En quoi la visite du président de la République chez Framatome au Creusot était-elle importante ?
Jean-Bernard Ville : Cette visite a permis de réaffirmer l'importance de notre présence sur les deux marchés du nucléaire. D'une part, pour le site du Creusot - qui forge des pièces ensuite assemblées dans l'autre usine de Saône-et-Loire à Saint-Marcel - avec cet ancrage pour la propulsion nucléaire destinée aux navires militaires. Framatome met son expertise au service de la défense depuis des décennies et a contribué à la réalisation de composants au profit de la marine nationale, notamment pour les programmes de sous-marins et du porte-avions Charles de Gaulle. L'entreprise contribue par son innovation et ses réalisations à de grands programmes en cours comme le Barracuda et le SNLE 3G. Le président de la république a annoncé le 9 décembre dernier que l'usine du Creusot produira plusieurs pièces majeures du futur porte-avions prévu en 2038 en les forgeant et en les usinant ici même. C'est à la fois une grande fierté et un gage de visibilité pour la filière nucléaire en Bourgogne-Franche-Comté. D'autre part, le président de la république a réaffirmé que la filière nucléaire était l'avenir énergétique, écologique, et stratégique de la France. Fin octobre, l'usine Framatome du Creusot franchissait une nouvelle étape dans la montée en puissance de ses productions en lançant la fabrication de pièces de remplacement pour le parc nucléaire français.
Quels sont les projets sur lesquels travaille Framatome ?
Depuis 2016, l'usine s'est engagée dans la définition et la mise en œuvre d'un vaste plan d'amélioration. Mi-2017, ce plan avait permis la montée en puissance des productions pour le projet de construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni, à Hinkley Point C. Ce projet représente 80% de l'activité actuelle de l'usine du Creusot. Il nous permet d'avoir une visibilité jusqu'en 2022. Nous avons ensuite en ligne de mire le projet de Sizewell C au Royaume-Uni, dont le consortium a été constitué avec EDF. Ce projet de deux EPR serait une réplication d'Hinkley Point C. Entre ces deux projets, le relais de la production serait assuré par la production de composants de remplacements pour le parc nucléaire français. Jusque-là, la priorité avait été donné au projet Hinkley Point C afin de montrer notre capacité à répondre à ce type de marché en France et à l'étranger. La production des composants de remplacement pour le parc français a vu son rythme baisser au profit du projet d'Hinkley Point C et des fabrications pour le secteur de la Défense, sachant qu'il faut 36 mois pour fabriquer un composant. Les générateurs de vapeurs des centrales de l'hexagone devant être remplacés, à l'inverse des cuves.
Quel est l'impact économique de Framatome dans la région Bourgogne-Franche Comté ?
Framatome est un acteur important dans la région car il draine un tissu industriel de 540 entreprises. Ce qui représente un engagement de commandes annuelles de 90 millions d'euros et environ 10 000 emplois impactés, dont 2500 salariés pour les usines de Framatome en Saône-et-Loire. Pour accompagner cette croissance, l'usine a maintenu ses recrutements avec plus de quatre cent personnes embauchées en 2020, malgré la crise sanitaire. L'entreprise a connu une baisse de la production durant le premier confinement mais dès l'été l'activité est repartie avec des cadences normales. Notre chiffre d'affaires en 2019 s'élevait à 3,4 milliards d'euros. Pour nos usines, notre ambition est de porter la garantie d'une énergie nucléaire sûre et compétitive. Notre première priorité est de travailler sur des éléments de performance industrielles. Ce qui induit des valeurs de sécurité, de sûreté, de qualité et de compétences. La maitrise de ces enjeux-là sont déterminants pour devenir une référence mondiale dans l'industrie nucléaire et le secteur de la défense.
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