L'augmentation de l'autonomie des véhicules électriques, désormais comprise entre 300 et 500 kilomètres en moyenne, et du nombre de modèles proposés par les constructeurs a conduit le Syndicat Intercommunal d'Energie d'Indre-et-Loire (SIEIL), à prévoir pour 2022 un nouveau schéma d'installation de son réseau de bornes électriques. Constitué à partir de 2013, le réseau intitulé Modulo maille l'Indre et Loire, le Loir et Cher, et plus récemment le Cher. Ces départements ont confié au SIEL le soin d'implanter les points de charge sur le domaine public. Près de 800 bornes ont ainsi été installées par les prestataires spécialisés français Nexans et finlandais Ensto. Avantage de ce réseau unifié, les utilisateurs peuvent charger leur véhicule grâce à un badge d'abonnement unique. L'heure de recharge coûte 2 euros.
Ces quatre départements couvrent la moitié de l'offre disponible sur le territoire. Selon le site référent avere-france.org, la région Centre-Val-de-Loire propose 1.627 points de recharge ouverts au public. La région est l'une des premières en nombre de points de recharge par habitants et la deuxième en termes de nombre de véhicules 100% électriques par point de recharge.
Autonomie et performance, le nouveau mantra
Tout l'enjeu pour Modulo, qui annonce moins de 1.000 abonnés, est donc désormais de s'adapter aux nouveaux usages des conducteurs de véhicules électriques. Les nouveaux modèles, qui gagnent en autonomie, permettent une itinérance renforcée tant au plan professionnel que familial. A la clé, la modification de la carte des implantations existantes, sans toutefois de nouvelles implantations prévues.
« Installées tous les 20 kilomètres à une époque où l'autonomie des véhicules ne dépassait pas 100 kilomètres et permettait une utilisation essentiellement locale, certaines bornes doivent être modifiées pour tenir compte du changement, constate Sophie Nicolas, directrice du SIEIL. Nous essayons conjointement d'identifier les trous dans la raquette. »
Améliorer la performance constitue l'autre objectif de l'audit en cours. Les points de charge rapide, au nombre d'une dizaine seulement sur les trois départements, seront multipliés l'année prochaine. Avantage, un temps de chargement réduit entre 15 et 40 minutes pour deux heures actuellement sur les bornes classiques.
A Orléans, "une borne pour 10 véhicules"
Si seulement 2% des véhicules immatriculés en Centre Val de Loire étaient équipés d'un moteur électrique en 2019, ce chiffre croit de plus 50% chaque année. 30 à 35% du parc automobile de la région devrait être alimenté par ce type de véhicule en 2025. Il pourrait même atteindre 50% dans la métropole orléanaise.
Dans ce contexte, la collectivité loirétaine, qui anticipe une demande exponentielle de points de recharge, a échafaudé un plan de déploiement ambitieux. Au total, entre le maillage public et le secteur privé, 9.000 points de recharge sont prévus. Pour son programme public, la métropole est prête à investir entre trois et six millions d'euros pour le mener à bien. Issu des conclusions des Assises de la transition énergétique tenues entre janvier et juin 2021, le futur dispositif comprend notamment l'installation sur trois ans de 4.000 bornes électriques classiques (29 en 2020) et 250 chargeurs rapides. Le déploiement est confié à l'opérateur Freshmile, vainqueur de l'appel d'offres lancé par la collectivité en début d'année face au prestataire sortant, Alizé. La collectivité compte donc également sur le déploiement piloté par le secteur privé (entreprises et particuliers) pour renforcer l'offre, avec 5.000 autres points de recharges attendus par ces acteurs.
« Orléans sera ainsi bien dimensionnée par rapport aux préconisations européennes, une borne pour 10 véhicules, se félicite Romain Roy, vice-président de la métropole en charge de l'Énergie. Nous avons été à cet égard la seule ville française à être récompensée en avril par la KIC-Climat, dépendant de la Commission européenne ».
Unifier les nombreux modèle de chargeur
Dans le Loiret comme dans les autres départements du Centre Val de Loire, l'objectif des acteurs comme la métropole orléanaise et le SIEIL, se joue enfin en termes d'interopérabilité de leurs bornes électriques avec celles des autres régions françaises. Modulo a ainsi signé un accord avec la plupart des autres opérateurs français, publics et privés, qui permet en principe à ses clients de recharger leur véhicule partout en France. Reste qu'au plan de l'Hexagone, le maillage électrique est loin d'être complet et ne permet pas encore des voyages au long cours en toute sérénité.
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