Attractivité : le Grand Paris et Le Havre renforcent leur coopération

L'association Paris Capitale Economique et la communauté d'agglomération du Havre ont signé, le 27 avril 2018, un partenariat de coopération, afin d'attirer davantage d'investisseurs internationaux dans le Grand Paris et d'échanger de bonnes pratiques en termes de mobilité et de logistique.
César Armand
2/3 des 30 millions de tonnes échangées par le fleuve entre les ports viennent des chantiers du Grand Paris, que ce soient les matériaux de construction ou les déblais.
2/3 des 30 millions de tonnes échangées par le fleuve entre les ports viennent des chantiers du Grand Paris, que ce soient les matériaux de construction ou les déblais. (Crédits : Reuters/Benoit Tessier)

La métropole du Grand Paris ira-t-elle jusqu'au port du Havre ? La question mérite d'être posée lorsque le Premier ministre a été, jusqu'à sa nomination à Matignon en mai 2017, député, maire et président de la communauté d'agglomération du Havre (CODAH).

Vendredi 27 avril 2018, Luc Lemonnier, le successeur d'Édouard Philippe, a fait un premier pas en ce sens en signant un partenariat avec Paris Capitale Economique (PCE) :

« Nous devons coordonner ensemble nos politiques d'attractivité, a plaidé l'élu local, capter les flux de cette voie royale. C'est la concrétisation de nos intérêts communs : logistique, économie industrielle et portuaire, environnement et développement durable. Ces facteurs d'attractivité, nous allons les porter ensemble. »

Christian Blanc : "Le Grand Paris et Le Havre sont indissociables !"

Venu avec une délégation d'institutionnels grands-parisiens, dont le préfet Étienne Guyot, DG de la CCI Paris Île-de-France, le directeur général de PCE, Alexandre Missoffe, citant les chiffres de 35 milliards d'euros d'investissement et 225 kilomètres de Grand Paris Express, a souligné « la robustesse, la force et la richesse » du Grand Paris :

« On va travailler ensemble sur la définition des actes et des territoires à cibler afin de fabriquer ensemble ces éléments de communication territoriale. »

Présent parmi les invités à l'École nationale supérieure maritime, Christian Blanc, ancien secrétaire d'État chargé du Développement de la Région capitale, a, lui, retracé l'histoire du Grand Paris depuis son entrée au gouvernement en 2008 :

« Il y a dix ans, personne n'aurait pensé que cette discussion serait possible. Shanghai n'existait pas encore au rang de ville-monde, et nous, avec le président Sarkozy, nous avions décidé de lancer Paris ville-monde, avec l'évidence que la porte d'entrée essentielle du Grand Paris ne pouvait être que Le Havre. Pour les élus d'Ile-de-France, le Grand Paris, ce n'était pas Le Havre. Or, pour moi, les deux sont indissociables. »

Et de « supplier » les grands-parisiens réunis autour de la table à agir de concert :

« Soyez très fermes sur la priorité absolue à apparaître au Havre ne serait-ce que vis-à-vis de la capacité des ports néerlandais. Il en va de votre existence et de celle du Grand Paris. »

S'informer des initiatives prises des deux côtés de la Seine

Aussi le préfet François Philizot, délégué interministériel au Développement de la vallée de la Seine, a-t-il pris la parole pour insister sur ses objectifs depuis le décret fondateur de 2013, à savoir un schéma stratégique de développement ainsi qu'un contrat de plan pour inscrire une programmation coordonnée des investissements.

« L'axe Paris-Le Havre, c'est 50% du trafic fluvial du pays avec des ouvrages qui accusent le poids des ans », a déclaré le représentant de l'État qui doit débloquer 120 millions d'euros pour la régénération des barrages et des écluses comme pour la création de ports nouveaux comme à Achères (92), mais aussi 6 milliards pour trois sections de voies nouvelles sur le réseau ferroviaire, ou encore 500 millions d'investissements pour le port du Havre.

Au carrefour de ces infrastructures, le GIE Haropa, pour Le Havre, Rouen, et Paris, dont l'intégration devrait prochainement être davantage poussée par le Premier ministre, a déjà, selon son directeur général délégué Antoine Berbain, « une connotation internationale » :

« C'est une porte d'entrée et d'échanges avec la métropole parisienne. 2/3 des 30 millions de tonnes échangées par le fleuve entre les ports viennent des chantiers du Grand Paris, que ce soient des matériaux de construction ou des déblais. »

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 01/05/2018 à 17:24
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