Île-de-France Business: Bâtiment: reprise compliquée en Île-de-France - 5 avril
En Île-de-France, le bâtiment forme 10.200 apprentis par an, compte 360.000 travailleurs répartis dans 140.000 entreprises et représente près de 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuels.
Invité le 5 avril de BFM Île-de-France et de La Tribune dans la séquence "Île-de-France Business" de l'émission "Bonsoir Île-de-France", le nouveau président de la fédération Française du bâtiment Grand Paris Ile-de-France Philippe Servalli s'alarme pourtant d'un contexte "compliqué".
"Nous sortons de cette phase Covid en étant complètement impactés par la guerre en Ukraine et ses conséquences comme la pénurie de matériaux", déclare le porte-parole du bâtiment francilien.
Rationnement sur les matériaux de construction
Ainsi, le tarif des aciers, utilisés dans les constructions métalliques, a presque doublé. Les délais d'approvisionnement se rallongent et les fournisseurs se retrouvent obligés de répartir les matériaux de construction entre les différentes entreprises.
"Nous n'avons pas de chantier à l'arrêt, mais il y a un certain rationnement sur les aciers, le bois et les isolants", relève Philippe Servalli.
A cela, s'ajoute la faible intégration des (très) petites et moyennes entreprises sur les chantiers du Grand Paris Express et des Jeux olympiques de Paris 2024.
"Je vais vous faire une confidence: nous sommes assez déçus sur le ruissellement de ces marchés vis-à-vis des PME-TPE", lâche ainsi le président de la fédération française du bâtiment Grand Paris Île-de-France.
La même "inquiétude" domine dans les travaux publics
Du côté des travaux publics, la même "inquiétude" domine. Le dernier trimestre a été marquée par une faiblesse de l'activité et des appels d'offres. "Sans parler de la hausse du prix des matières premières" ou du recrutement. "Nous avons du mal à avoir des candidats à l'embauche", abonde José Ramos, président de la fédération régionale des TP Île-de-France, interrogé par La Tribune.
"La guerre en Ukraine va installer de manière durable l'inflation dans l'agriculture, les énergies et les matières premières, et sans doute dans les matériels. Le prix de ces derniers est censé augmenter de 5 à 10% en octobre. Pourra-t-on encore investir ?" s'interroge encore le porte-parole des travaux publics franciliens.
Un "rabais systématique" sur les marchés privés et publics
Tant est si bien qu'il n'existe pas un marché sans négociation de prix. "Il y a un rabais systématique sur les marchés privés et - c'est nouveau - publics", pointe José Ramos. Si les travaux de génie civil (routes, ponts, tunnels) et de canalisations sont en croissance, cela reste difficile pour les chantiers de terrassement (tranchées, enlèvement de la terre, retrait des déchets).
"L'enjeu politique à court-terme, c'est la formation. Les publics du RSA pourraient être fléchés vers des métiers comme le nôtre", estime José Ramos.
"Bref, c'est un moment de turbulences entre taux de croissance faibles et des surcoûts. Ce qui s'est arrêté n'a jamais été compensé par un démarrage", conclut le président de la fédération régionale des TP en Île-de-France.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !