Kartings : recapitalisé, Sodikart veut doubler son chiffre d’affaires et passer à l'électrique

Leader mondial de la conception et de la fabrication de kartings, le nantais Sodikart vient d’ouvrir son capital au fonds d’investissement Partner Siparex ETI. Objectif : Doubler le chiffre d’affaires au cours des cinq prochaines années, se renforcer Outre-Atlantique et accélérer la transition vers les motorisations électriques pour permettre l’implantation de circuits indoor dans les centres urbains et de loisirs en France et à l'international.
En lançant son logiciel Game of kart, Sodikart, qui s'adresse aux débutants comme aux champions de F1, veut rendre le karting ludique et récréatif pour  toucher une clientèle plus familiale et plus féminine.
En lançant son logiciel Game of kart, Sodikart, qui s'adresse aux débutants comme aux champions de F1, veut rendre le karting ludique et récréatif pour toucher une clientèle plus familiale et plus féminine. (Crédits : Sodikart)

C'est l'un des deux ou trois investissements significatifs réalisés tous les trois ou quatre ans par le fonds d'investissements Siparex ETI. Doté de 500 millions d'euros, celui-ci vient d'investir « 30 à 50 millions » pour prendre une participation majoritaire au capital de Sodikart, devenue en quatre décennies, le leader mondial de la conception et de la fabrication de kartings. « C'est une entreprise que nous suivions », reconnaît Alexandre Tremblin, dirigeant de Partner Siparex ETI, associé dans ce tour de table à Unexo, société de gestion du Crédit Agricole et le fonds Transatlantique, présent Outre-Atlantique.

« Elle a su évoluer sur un marché dynamique. Elle a réalisé des croissances de plus de 8% par an depuis les années 2000 et est aujourd'hui au cœur des enjeux de transition énergétique dans l'industrie du loisir », justifie l'investisseur, qui a saisi l'opportunité du retrait du fonds Evolem, entrée au capital de Sodikart en 2008 avec l'ambition de transformer la PME en ETI. De 30 millions d'euros, le chiffre d'affaires du groupe Sodikart (LVM Holding) atteindrait aujourd'hui 80 millions d'euros dont 70% à l'export.

Quasiment doubler le chiffre d'affaires en cinq ans

Présent dans une centaine de pays sur les cinq continents, le groupe nantais (175 personnes) s'appuie sur des filiales à Dubaï, au Royaume-Uni, en région Rhône-Alpes où est déployée la division « software », et en Slovénie où est implantée une unité de conception et fabrication de pistes. C'est à la poursuite de cette transformation que Partner SIPAREX ETI, et Bertrand Pignolet, PDG du groupe, vont désormais s'atteler. Avec une feuille de route coconstruite voulue pour accélérer l'électrification des kartings, la multiplication des pistes de karts indoor et surtout un renforcement des positions à l'international, notamment en Amérique du Sud et du Nord. L'ambition de Sodikart et de Partner Siparex ETI est de passer de 80 à 150 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à cinq ans.

Le virage de l'électrique et de la réalité augmentée

Lancée il y a quinze ans dans l'électrification des modèles, l'entreprise compte, aujourd'hui, 25% de ses gammes en électrique. Soit sept modèles offrant différentes options et variantes. « Les karts électriques sont, certes, plus chers à produire mais ils durent plus longtemps, souffrent moins d'obsolescence, nécessitent moins de maintenance, sont plus simples à utiliser et offrent un vrai plaisir de conduite », assure Bertrand Pignolet. C'est là que le groupe compte accélérer. « Parce que l'électrique répond aux contraintes environnementales et nous permet de toucher un éventail de clientèle plus large», ajoute-il. Autrement dit, de ne plus seulement toucher la frange historique des mâles de 20 à 35 ans, prompts à titiller le dixième de seconde au tour, mais aussi une clientèle familiale et féminine désireuse de se faire plaisir. « L'électrique permet d'avoir des performances équivalentes ou supérieures à un moteur thermique, mais surtout il permet de programmer les véhicules », souligne-t-il.

Pour cela, Sodikart vient de mettre au point du jeu « Game of Kart », solution logicielle associant la réalité augmentée et permettant de rendre la conduite plus interactive et les tours de circuits plus ludiques et récréatifs, en échappant à la trajectoire d'un missile, en évitant une bombe, en devant toucher une tâche lumineuse au sol, etc. Chaque véhicule peut ainsi être programmé selon différents scénarios pour s'adapter aux débutants, aux conducteurs et conductrices lambda, aux experts ou aux champions. Commercialisé chez une poignée de clients en France, Belgique, en Grande-Bretagne, en Espagne... Game of Kart sera prochainement déployé à Singapour. « Ça démarre ! », précise Bertrand Pignolet qui aimerait inciter les clients ayant des pistes « Indoor » à basculer vers l'électrique. « C'est plus simple à manipuler, C'est moins polluant... ça ne présente que des avantages », argumente-t-il. Notamment celui d'associer karts, pistes et logiciel.

Moins de passionnés, plus d'investisseurs

Les sites de Nantes et de Slovénie sont mis à contribution pour développer des pistes de karting de 900 à 1000 m² (250 à 300 mètres), sur deux ou trois étages, au lieu de circuits étendus sur 2000 à 3000 m² (300 à 400 mètres de pistes), en général, actuellement. « C'est une solution qui va permettre aux villes françaises d'équiper des centres de loisirs tout en répondant aux problématiques du ZAN (Zéro Artificialisation Nette) comme on l'a fait à Lyon ou Cholet dans des centres multisports et qui est recherché par des moles commerciaux aux USA ou en Asie. Aujourd'hui, on a moins à faire à des passionnés de karting qu'à des investisseurs, des foncières, des malls commerciaux qui ont les reins solides et cherchent à accroitre la fréquentation des sites qu'ils exploitent par du divertissement», explique Bertrand Pignolet.

L'Amérique du Nord, du Sud, en Inde... sont des relais de croissance de Sodikart, qui réalise déjà 70% de son chiffre d'affaires à l'export en commercialisant à la fois des kartings, des pistes, des logiciels et des accessoires. Avec ses « mini-circuits », Sodikart veut apporter une réponse à un marché plutôt dynamique, où 70% de la population est situé dans les villes. « Où il y aura de moins en moins de voiture. Alors les gens qui auront envie de conduire pourront retrouver les sensations du pilotage dans des expériences partagées », lorgne le PDG de Sodikart, dont le site nantais va traverser la route pour doubler de surface et s'installer sur 15.000 m².

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