Valdelia, l’éco-organisme qui optimise la collecte, le réemploi et le recyclage de mobilier professionnel

Treize ans après la loi « Grenelle II » qui a structuré la filière du réemploi et du recyclage des déchets d’éléments d’ameublement, plus d’un million de tonnes de mobiliers professionnels - selon le gouvernement - sont valorisées chaque année en France par des éco-organismes agréés. Parmi eux, Valdelia se donne les moyens de convaincre de plus en plus d’entreprises d’acquérir le réflexe de l’économie circulaire en leur proposant des services innovants et gratuits, mais aussi des certificats de traçabilité à intégrer à leur bilan RSE…
(Crédits : DR)

À l'heure de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation de la biodiversité, peut-on encore se permettre d'enfouir ou d'incinérer en déchetterie des fauteuils de bureau, des tables de réunion, des armoires, des présentoirs commerciaux ou des casiers de vestiaires usagés ? Pour le législateur, la question a été tranchée en 2013 avec l'apparition du principe de « Responsabilité élargie du producteur » qui impose aux fabricants et aux importateurs de mobilier de prendre en charge la collecte, le tri et la valorisation des articles qui, une fois usagés, finissent à la benne. Pour relever le défi, ces producteurs - rebaptisés pour l'occasion « metteurs en marché » - font appel à des éco-organismes agréés par les pouvoirs publics qui s'occupent non seulement de récupérer les mobiliers usagés mais aussi de les donner, de les remettre dans les circuits de vente, de les transformer en matières premières pour l'industrie ou, dans le pire des cas, de les valoriser énergétiquement pour générer de la chaleur ou de l'électricité.

Financés par les éco-contributions, ces éco-organismes peinent pourtant trop souvent à collecter les déchets dont ils ont la charge, même si la loi impose leur recyclage aux entreprises de plus de 20 salariés... « Notre rôle consiste à éviter l'enfouissement et l'incinération de tous les types de mobilier professionnel, mais aussi à limiter l'extraction de matières premières naturelles en allant puiser les matériaux directement dans la mine urbaine, explique Arnaud Humbert-droz, président de l'éco-organisme Valdelia. Si notre modèle est vertueux, il repose entièrement sur la démarche volontaire des entreprises qui nous confient leurs mobiliers usagés au lieu de les envoyer directement en déchetterie.»

De la collecte au pied d'immeuble au certificat de traçabilité

Afin de convaincre les entreprises et les collectivités de leur confier leurs mobiliers en fin de vie (mobilier de bureaux, équipements professionnels, accessoires d'écoles, d'Ephad ou de gymnases...) ,  ainsi que leurs décorations textiles usagées (rideaux, voilages, toiles cirées, moquettes amovibles...), les équipes de Valdelia ont imaginé un processus simple, gratuit et résolument écologique. Une fois la demande de collecte effectuée en ligne, elles envoient un contenant en pied d'immeuble ou proposent un service de collecte de proximité. Elles coordonnent ensuite les dons aux associations et identifient les produits en bon état. Si certains sont rénovés et revendus en seconde main ou lors de reventes solidaires, d'autres sont transformés par des artisans en nouveaux objets innovants, fonctionnels ou esthétiques dans le cadre d'une démarche d'upcycling.

Sur près de 70 000 tonnes de mobiliers collectés chaque année, 3214 tonnes sont ainsi réemployées et réutilisées par les entreprises de l'économie sociale et solidaire. Pour tous les autres, un tri est effectué afin d'isoler les gisements de matières premières valorisables comme le bois, la ferraille ou les plastiques. Après broyage, criblage et affinage, de nouvelles matières premières secondaires sont alors créées avant d'être réintégrées dans la fabrication de nouveaux produits... « Le plateau en bois d'une table de réunion est par exemple transformé en particules de bois qui entrent dans la composition de meubles en aggloméré, poursuit Arnaud Humbert-Droz. Ce principe de renouvellement de la matière évite le gaspillage des ressources naturelles selon le principe de l'économie circulaire. C'est pourquoi nous tenons à remettre aux entreprises et aux collectivités des certificats de traçabilité qu'ils peuvent mettre en avant dans le cadre de leurs efforts en matière de RSE. »

Pas peu fier de recycler près de 82% des déchets collectés, le président de Valdelia veut désormais aller plus loin, en optimisant les procédures de collecte et de réemploi sur tout le territoire et en investissant en R&D sur les techniques de recyclage, notamment des plastiques. Reste à savoir si les entreprises et les collectivités joueront le jeu afin que plus aucune chaise de bureau, aucun présentoir de pharmacie ni aucun tableau noir ne finisse plus jamais en décharge...



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