Des groupes qui gèrent leur cagnotte en pères de famille

Apple et Microsoft sont par exemple essentiellement investis en titres obligataires.
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En attendant de mieux rémunérer leurs actionnaires, leurs salariés, et de donner un coup d'accélérateur à leur croissance externe, que font les mastodontes de la high-tech de leurs cagnottes ? D'abord, ils en gardent l'essentiel à l'étranger, pour des raisons fiscales : la trésorerie générée par les entreprises américaines hors des États-Unis est taxée à hauteur de 35 % par le fisc, lorsqu'elle est rapatriée au pays de l'Oncle Sam.

Conséquence, selon une récente étude de l'agence Moody's portant sur onze sociétés américaines du secteur high-tech, dont Apple et Microsoft, près des trois quarts de leur trésorerie, en moyenne, se trouvent à l'étranger. Et cette proportion pourrait grimper à 79 % d'ici à 2014, selon Moody's. Ce qui, au passage, diminue d'autant la capacité de ces groupes à redistribuer leur cash à leurs actionnaires, ces derniers étant en majorité américains. Les groupes de high-tech plaident pour une diminution de la taxe en question, arguant du fait que cela pourrait créer des emplois aux États-Unis mais Moody's ne se fait guère d'illusion, compte tenu de la situation financière tendue du pays.

Sinon, suivant une gestion de bon père de famille, Microsoft, par exemple, est essentiellement investi en obligations peu risquées, notées en catégories d'investissement (entre AAA et BBB- par l'agence Standard & Poor's). Ils s'agit en majorité de titres libellés en dollars, comme des bons du Trésor américain, mais Microsoft détient également des obligations en devises étrangères, « afin de diversifier le risque », lit-on dans le dernier rapport financier de l'éditeur de logiciels. Dans la même optique, Microsoft précise détenir des obligations d'entreprises dans « plusieurs secteurs d'activité ». Gestion de portefeuille classique chez Apple, également : sur les 76 milliards de dollars de cash de la firme californienne, 10,7 milliards sont placés en bons du Trésor américains, 6 milliards en obligations d'État d'autres pays, et 30 milliards en obligations d'entreprises. C. L.

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