
Evanoui le rêve presque insensé d'un numéro trois du mobile devenant leader en absorbant le numéro deux : « on aura fait le maximum et nos équipes ont montré une remarquable capacité de mobilisation » se rassérène-t-on chez Bouygues, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. L'action du groupe de BTP, qui perdait plus de 7% à l'annonce par Vivendi du choix de l'offre rivale de Numericable sur SFR, a finalement terminé vendredi en recul de 2,9%. Voilà Bouygues « revenu à la case départ » observe un analyste, « et toujours en mal de mouvement stratégique. » Mais d'autres croient déjà en de futurs rebondissements, voire en inéluctable rapprochement avec Free.
Iliad justement, la maison-mère de Free, a davantage souffert, en repli de 4% à la clôture vendredi. Fini aussi, le rêve d'un « super Free », gonflé aux stéroïdes en héritant d'un réseau mobile national complet et d'un riche portefeuille de fréquences cédé par Bouygues en cas de fusion de celui-ci avec SFR, pour 1,8 milliard d'euros, une très bonne affaire selon les analystes. Ce devait être « un changement de paradigme pour Free » aux yeux des analystes d'Oddo. De nombreux experts s'étaient emballés, relevant à tout-va leurs objectifs de cours, de 190 à 237 euros par exemple à la Société Générale qui appliquait une probabilité de 75% à la réalisation de la transaction de Bouygues…
Le soutien de Niel aurait desservi l'offre de Bouygues
« La décision n'est pas une surprise. La presse et les analystes débordaient un peu trop d'enthousiasme sur l'offre de Bouygues » temporise-t-on dans le camp de Free. Les sorties répétées de Xavier Niel, qui a éreinté l'offre de Numericable et soutenu haut et fort celle de Bouygues, qui lui était favorable, « ont considérablement desservi l'offre de Bouygues. Que Xavier Niel, Martin Bouygues, Stéphane Richard, tous les concurrents de SFR et Arnaud Montebourg clament tous en chœur que c'est le meilleur projet, c'est apparu comme un avertissement colossal pour le conseil » confie une source proche de Vivendi. « Il va y avoir désormais un consensus tacite pour aller taper sur Numericable » sourit un des déçus. Le câblo-opérateur n'avait déjà pas de relations très cordiales avec les autres opérateurs : en plein processus d'introduction, Free et Bouygues l'avaient assigné en justice à l'automne dernier.
Consensus des rivaux contre Numericable
Dés vendredi, Orange a mis en garde, dans une déclaration à l'AFP, contre le risque de « position concurrentielle déséquilibrée » issu du rapprochement de SFR et de Numericable, né d'une « accumulation d'alliances » (partage de réseau mobile Bouygues-SFR et fusion SFR-Numericable) et qui « ferait naître un acteur disposant d'un réseau mobile et d'une boucle locale très haut débit non régulée, bénéficiant d'un avantage structurel en termes de coûts et d'un accès à des contenus dont les opérateurs ne bénéficient pas. » Free aussi envisage de demander des compensations en matière d'accès aux chaînes thématiques, pour faire tomber les exclusivités de Numericable. Les concurrents de SFR pensent aussi suggérer un encadrement strict du couplage des offres du câblo et de l'opérateur mobile qu'il va racheter : « hors de question que SFR offre l'accès gratuit au câble par exemple, il faudra que cela soit réplicable » explique l'un de ses rivaux. La guérilla juridique promet d'être sans merci.
Free et Bouygues condamnés à se marier ?
Les anciens ennemis jurés, réconciliés dans une alliance opportuniste contre le câblo, ont-ils vocation à prolonger leur « coup de foudre récent » comme l'avait qualifié Xavier Niel ? « Se rapprocher de Free ? On n'en est pas là » écarte-t-on dans l'immédiat chez Bouygues, où l'on entrevoit cependant à terme des « opportunités ». Même vision chez Free : « Nul doute que d'autres opportunités se présenteront dans les prochains mois pour Iliad » aurait déclaré Cyril Poidatz, le président du conseil d'Iliad, dans un message interne, selon le Huffington Post. Free peut se féliciter de son côté d'avoir noué « de meilleures relations » avec le groupe Bouygues et avec Arnaud Montebourg. Et « l'idée d'un retour à trois opérateurs a fait son chemin dans les esprits » relève-t-on chez Free. Le sujet n'est plus tabou et même encouragé par Arnaud Montebourg et Stéphane Richard, le patron d'Orange. Au-delà des noms d'oiseaux échangés entre les deux patrons, Martin Bouygues et Xavier Niel, il resterait le problème de fond de la valorisation qui empêcherait aujourd'hui une fusion à parité : Iliad (Free) pèse 11,6 milliards d'euros en Bourse quand Bouygues Telecom est estimé entre 4 et 6 milliards d'euros…
Autrement dit Free vaut 3 fois Bouygues Telecom. Que le grand achète le petit est concevable, l'inverse me paraitrait douteux.
Iliad dans les faits n'a besoin de personne. Orange non plus ... .
SFR et Bouygues Tel c'est différents, ils ont une masse salariale assez forte, des marges faibles et une innovation assez moyenne, rien de spécial en terme de projets et des actionnaires habitués à une croissance à deux chiffres.
Ils sont donc pris entre le marteau de la baisse des prix imposée par le marché (et les clients) et l'enclume de l'actionnariat qui souhaite un taux de rentabilité impossible à atteindre sans investissements massifs et en restant sur le marché franco-français.
Orange est très diversifiée donc peu largement tenir la distance en terme de marge sans parler du fait qu'en terme de brevets il s'agit de la troisième entreprise nationale. Je ne parle même pas de ses équipements qui sont pour la plupart amortis donc rapportenet sans coûts prohibitif. Iliad est un trublion adoré des geeks et qui fait du low-cost la norme pour le mobile en gardant un service de qualité correct et une innovation régulière dans la technologie. Je ne parle même pas du contrat passé avec Orange qui leur permet d'utiliser le meilleur réseau télécom français. Que reste-t-il à SFR et Bouygues Tel ? Pas grand chose au final ... . Un bon service client et une armée mexicaine en terme de salariat. Certes il y a la 4G mais les besoins ne suivent pas et les prix sont prohibitifs ... . Finalement est ce qu'il n'y aurait pas de la place pour uniquement deux acteurs, Ilad et Orange ? Le modèle a évolué et certains acteurs eux ont fait du sur-place. C'est dommage mais comme les individus les entreprises naissent vivent, réussissent parfois, s'adaptent et parfois disparaissent également. Su toutes les entreprises multinationales créés en 1900 il doit en rester moins d'une dizaine aujourd'hui réellement vivante. Donc ce qui arrive à Bouygues et SFR est NORMAL.
Free n'est pas une entreprise low cost, les services associés à son offre sont au même niveau voir plus important (20go en data en 4G). Et c'est bien parce que l'offre de Free est attractive en terme de services et de prix que le nombre d'abonnés est aussi important !
Reste maintenant les compensations que Free, orange et Bouygues vont demander notamment en terme de commercialisation des chaines de télévisions de canal+ et canalsat.
Un autre paramètre est à prendre en compte c'est le vieillissement du réseau de numéricable construit dans les années 80 avec une technologie aujourd'hui dépassée. Ainsi ne serait-ce qu'à où Paris de nombreux abonnées se plaignent de la mauvaise qualité du service, la terminaison en câble coaxial (type câble d'antenne) arrivant chez l'abonné étant dans un piteux état du au vieillissement.
Dans cette affaire, Vivendi voit avant tout une bonne affaire financière (la fameuse valeur créée pour l'actionnaire) et se moque complétement du développement à la fois des réseaux fixes grâce à la fibre optique et de l'évolution de la téléphonie mobile. En effet comment un ensemble SFR/ numéricable sur-endetté aura-t'il la possibilité d'investir dans les nouvelles technologies de communication dans les années qui viennent.
L'achat de SFR par numéricable, si la vente va au bout, est un gigantesque LBO. Numéricable va essorer SFR au maximum pour rembourser la dette contractée et tentera de le revendre dans quelques années même moins cher. A la place des employés de SFR je commencerai à me faire du soucis.
Quand à moi simple abonné de base, je vais certainement migrer de SFR vers une autre société. En effet, je n'ai pas l'intention de donner un sou à une société luxembourgeoise, dont les actions sont logées à Guernesey paradis fiscal et dont le propriétaire habite en Suisse.
J'adore votre conclusion. Si tout le monde faisait pareil les choses irait certainement mieux chez nous. Regardez le Japon : Un dette record mais comme il consomment exclusivement japonais il tiennent le coup économiquement.
Le patriotisme économique une véritable éducation à inculquer aux patrons comme aux citoyens.
Qui a profité de ces informations pour faire une plue value boursière rapide et sans risque ?
N'y a t-il a pas eu délit d'initié dans le cas présent ?
De plus ce contrat rapporte plus d'un milliard à Orange, d'un strict point de vue économique ils sont largement gagnants ... .
Si cela, c'est vraiment moche parce que j'adore ces séries. J'enchaîne souvent ensuite avec un épisode de Derrick pour bien dormir.
Par contre, j'ai remarqué que SoeurTherese.con avait un effet laxatif. Pas vous ?
Comparez simplement nos series de m.... Avec certaines series aux usa !
Crois-tu vraiment, quels sont les perspectives de Free et celle de Bouygues ?
Et ce n'est pas fini, plus le temps passe plus BT décote et plus Free grossi. Je n'aimerai pas être dans l'entourage de Martin surtout avec la gauche au pouvoir qui n'acceptera pas facilement les licenciements pour que BT change de modèle.
20€ en triplay me semble un bon compromis.
A
lire l'article on se demande si Xavier niel n'a pas surjoué le vrai pour saboter l'offre Bouygue...et Montebourg,lui aussi mais à l'insu de son plein gré !!
Vous portez bien votre pseudonyme car comparer la France (103,8 hab/km2) aux USA (34,2 hab/km2) dans le secteur des télécoms est absurde sur le plan économique. Il est relativement anormal de payer autant qu'un américain considérant que la couverture géographique du réseau français est bien moins étendue qu'aux USA.
Vous voulez nous faire croire qu'il existe 66 millions de ruraux en France? D'après les chiffres de la banque mondiale pour l'année 2012, le taux d'urbanisation de la France (86 %) est comparable voir même inférieur à celui des USA (83 %). C'était bien essayé!
Le taux d'urbanisation de la France (86 %) est bien SUPERIEUR à celui des USA (83 %).