Le concours i-Lab, ou comment mettre la recherche à profit

Depuis 20 ans, le concours phare du Ministère en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche vise à donner les moyens aux chercheurs, du public comme du privé, de créer leur entreprise - pour que la société profite pleinement de leurs innovations. Les success stories se multiplient. Ecrivez la vôtre dès maintenant en déposant votre dossier avant le 26 février.
(Crédits : DR)

Cellectis, le champion des immunothérapies pour combattre le cancer ; Critéo, le spécialiste du ciblage publicitaire ; Sigfox, l'opérateur télécom de l'Internet des objets... Ces trois entreprises - et bien d'autres - ont toutes un point commun : non seulement elles sont devenues des géants de leur secteur, mais en plus, elles ont toutes été fondées par des lauréats du concours i-Lab. D'autres sont moins connues du grand public, mais tout aussi innovantes. C'est le cas de Traxens. Lauréat 2012 du concours i-Lab, son fondateur a développé un système de suivi numérique pour les milliers de conteneurs qui circulent sur toutes les mers du globe. Quant à ThrustMe, une start-up fondée par une polytechnicienne, lauréate en 2017, elle s'apprête à révolutionner le monde du spatial.

Chercheurs, ingénieurs, informaticiens, tous ont en effet décidé un jour de se lancer dans l'entreprenariat. Et si le succès a été au rendez-vous, c'est bien sûr parce que tous avaient su donner naissance à une innovation de nature à opérer une véritable rupture d'usages, mais aussi parce que le concours i-Lab les a aidé. Né dans le sillage de la loi Allègre de 1999 sur l'innovation et la recherche, le dispositif, rebaptisé i-Lab en 2014, vise à permettre aux universitaires et aux chercheurs, du secteur public comme privé, de créer leur entreprise, en partenariat avec bpifrance. Cette année, le dépôt des candidatures sera clôt le 26 février.

Une enveloppe de 20 millions d'euros

Doté cette année d'une enveloppe de quelque 20 millions d'euros - un record et un signal fort des priorités gouvernementales en matière d'innovation et de création d'entreprises - le concours, le plus grand dans ce domaine en France, est assorti de prix pouvant dépasser le demi-million d'euros par lauréat. Un sérieux coup de pouce pour lancer sa start-up ! Et nécessaire dans bien des cas, puisque dans la deep tech, prototypes et tests ont un coût élevé. Nécessaire également parce que l'idée de passer de la recherche au business, du laboratoire à la société civile, n'est pas - ou pas encore - un réflexe tel qu'il existe sur d'autres continents - en Amérique du Nord, par exemple. Il s'agit donc, avec ce concours, de créer des passerelles entre deux mondes et de faire pleinement profiter la société de ces innovations.

Quelque 600 candidatures attendues

Et ces passerelles se créent ! D'ailleurs, le nombre de dossiers déposés par des chercheurs/entrepreneurs en herbe ne cesse de croître. L'an dernier, près de 400 candidatures ont été examinées. Cette année, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation a pour objectif 600 dossiers. Un chiffre qui pourrait même exploser en 2020, lorsque l'article 41 de la Loi Pacte, simplifiant les règles qui encadrent l'implication de chercheurs dans la création et le développement d'entreprises, sera entré en vigueur avec l'application de la loi. Enfin, si, avant la crise de 2008, les technologies numériques et industrielles avaient le vent en poupe, les évolutions technologiques ont marqué le type de dossiers reçus par i-Lab, ouvert à tout type de créations d'entreprises de la deep tech. Ce sont aujourd'hui l'intelligence artificielle, les technologies médicales et la biotech, spécialités françaises, qui tiennent le haut du pavé. Reste encore à développer la green tech, ne serait-ce que pour mieux positionner la France dans la course contre le réchauffement climatique, et à attirer des serial entrepreneurs et des femmes, encore trop peu nombreuses, sans oublier de séduire des chercheurs étrangers ou des Français partis exercer leurs talents dans d'autres institutions qu'hexagonales.

Pour l'heure, sur 20 ans, un total de 430 millions d'euros a été mobilisé, plus de 20 000 candidatures ont été étudiées et près de 3 500 ont été récompensées. Quant au nombre d'entreprises créées, il frôle les 2 000. Mieux encore, leur taux de survie - et l'on sait que cinq ans après leur lancement, près de la moitié des start-up ont disparu - s'élève, au bout de 9 ans, à 70%, avec à la clé des milliers d'emplois créés. Avec elles, c'est donc tout un écosystème d'innovation qui prend forme, pour dynamiser l'économie et faire rayonner la France en tant que terre d'accueil de l'innovation sous toutes ses formes.

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