Nouvelle coqueluche dans l'IA : Pika Labs, le ChatGPT de la vidéo

En l'espace de six mois, l'équipe de quatre personnes de Pika Labs a levé plus de 55 millions de dollars auprès d'investisseurs reconnus de l'écosystème de l'intelligence artificielle. Cette startup développe un outil qui permet, à l'instar de ChatGPT pour le texte et les images, de créer une vidéo à partir d'une simple commande.
François Manens
A partir d'un simple prompt, Pika peut créer une image entière.
A partir d'un simple prompt, Pika peut créer une image entière. (Crédits : Pika)

La course pour créer le ChatGPT de la vidéo démarre sur les chapeaux de roues. Mardi 28 novembre, la startup Pika Labs a présenté une impressionnante vidéo de promotion de sa plateforme de création et d'édition de vidéos par intelligence artificielle générative.  Comme avec ChatGPT, l'utilisateur n'a qu'à écrire le résultat qu'il souhaite obtenir, et l'intelligence artificielle générative se charge de créer de toutes pièces une vidéo en quelques secondes.

Cette démonstration remarquée fait suite à la levée de fonds de 35 millions de dollars en série A de la startup, dans un tour mené par Lightspeed Venture Partners. Depuis avril, l'équipe de quatre ingénieurs, emmenée par Demi Guo et Chenlin Meng, a levé plus de 55 millions de dollars, ce qui la valorise à plus de 200 millions de dollars. Signe de popularité, elle compte à son capital Nat Friedman (ancien CEO de GitHub, et un des business angel les plus actifs sur l'IA), Adam d'Angelo (CEO de Quora et membre du conseil d'administration d'OpenAI) ou encore Clément Delangue (CEO et cofondateur de la startup star de l'IA Hugging Face).

La génération de vidéo en plein boom

Le premier outil public de la startup, Pika 1.0, n'est accessible qu'en beta : autrement dit, l'entreprise distribue les accès au compte-goutte, afin de ne pas surcharger son infrastructure et obtenir des retours constructifs de la part des premiers utilisateurs. Mais avant ce lancement, plus d'un demi-million d'utilisateurs ont déjà pu tester l'outil, via une chaîne Discord (comme le fait l'outil de génération d'image très populaire Midjourney), qui générait des millions de vidéos par semaine. À l'origine, Pika se cantonnait au style des animés japonais (les dessins animés tirés des mangas), mais il a rapidement ajouté à son arc l'animation 3D, dans un style similaire à celui de Pixar par exemple, ou dans un style plus réaliste.

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Pika accélère alors qu'une autre startup, Runway, semble avoir pris les devants sur son marché, fort de plus d'une série C de 141 millions de dollars signée cet été auprès de gros investisseurs comme Google et Nvidia. Mais ce n'est pas tout : la star de l'intelligence artificielle Stability AI ou encore le géant de l'industrie créative Adobe placent aussi leurs pions sur la génération et l'édition d'image dans les vidéos. Et il n'est pas impossible que d'autres figures du secteur se mêlent à la course.

Départ canon, à confirmer

Mais c'est justement à partir des manquements de Runway que Demi Guo a eu l'idée de cofonder Pika Labs. Comme le rapporte Forbes, la doctorante avait participé l'hiver dernier avec des camarades de Stanford à un « festival du film généré par IA » organisé par Runway. À la clé : un grand prix de 10.000 dollars. Mais malgré ses compétences techniques, l'équipe menée par Demi Guo n'a même pas été classée.

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Après s'être vue frustrée de la faiblesse des fonctionnalités de Runway ou Adobe, la chercheuse a donc décidé de quitter l'université pour créer ses propres outils. Elle s'est associée avec Chenlin Meng, puis a réussi à convaincre Nat Friedman de mettre la main à la poche, grâce à une première démonstration sur un simple processeur GPU, qui exposait l'efficacité de l'outil. Le business angel leur a ensuite ouvert l'accès à son cluster de 2.500 GPU pour mener leurs premiers développements. Puis les levées de fonds leur ont permis d'aller aussi investir dans de la puissance de calcul dans le cloud.

Mais le chantier ne fait que commencer pour Pika. La startup a désormais de quoi recruter une équipe de 20 personnes afin d'améliorer la performance de ses algorithmes de création d'images, mais aussi de travailler sur des algorithmes pour filtrer les images protégées et éviter des procédures judiciaires onéreuses...

François Manens

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Commentaire 1
à écrit le 29/11/2023 à 10:21
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Séries et jeux vidéos ayant le vent en poupe actuellement, particulièrement bien installés même, il est normal que l'on se dirige vers un mélange des deux avec le client créateur et c'est très bien. On se demande bien qui peut encore regarder la télé...

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