Changement de dirigeants au sommet d'Alibaba. Le géant chinois du commerce en ligne vient d'annoncer ce mardi 20 juin la démission, inattendue, de son PDG, Daniel Zhang, et son remplacement par Eddie Yongming Wu, à la tête des principales applications e-commerce grand public. L'action Alibaba perdait mardi après-midi plus de 1,5% à la Bourse de Hong Kong, où le groupe est coté.
Eddie Yongming Wu prendra ses fonctions le 10 septembre. Daniel Zhang doit néanmoins rester chez Alibaba pour diriger la branche informatique « en nuage ». Il doit également être remplacé au conseil d'administration par Joseph C. Tsai, l'actuel vice-président exécutif d'Alibaba.
Âgé de 51 ans, il avait assuré la succession à la tête de l'empire Alibaba après le départ en 2019 de son fondateur Jack Ma. La nomination d'un nouveau PDG intervient dans un contexte troublé pour le mastodonte. « C'est le bon moment pour moi de faire cette transition », a souligné le responsable.
Alibaba a lancé en mars la plus grande restructuration de son histoire au moment après des mois, voir des années de turbulence. L'entreprise va se découper en six entités distinctes avec l'ambition de pouvoir les coter en Bourse séparément. Un changement majeur pour l'entreprise, qui va réduire de fait sa dimension.
Les changements annoncés mardi « ressemblent à la deuxième partie » de cette vaste réorganisation, indique à l'AFP l'analyste Jeffrey Towson, du cabinet TechMoat qui suit l'évolution du secteur technologique. « C'est une décision intelligente » pour Daniel Zhang, car il devient le responsable de la branche d'Alibaba avec le plus fort potentiel de croissance, fait-il remarquer.
Dans le viseur des autorités chinoises
Après avoir longtemps été un exemple de réussite, l'entreprise technologique s'est retrouvée ces dernières années dans le collimateur des autorités après une reprise en main des géants de la tech par l'Etat central, sur fond de durcissement réglementaire. Celui-ci avait précipité la sortie du turbulent Jack Ma de son propre groupe. Alibaba avait été la première entreprise, du fait de son poids colossal dans l'économie et la société chinoise, à subir ce tour de vis.
En 2020, Pékin avait ainsi forcé Ant Group, la filiale financière d'Alibaba, à renoncer à une gigantesque entrée en Bourse, estimée à 34 milliards de dollars à Hong Kong, la veille de la cotation. Puis l'entreprise a subi une enquête pour entrave à la concurrence. Autant de déboires qui ont affaibli ses performances financières.
Les autorités chinoises semblent avoir quelque peu relâché la pression sur Alibaba et le secteur technologique ces derniers mois. Ant Group a notamment été autorisé à réaliser une levée de fonds de plus d'un milliard d'euros à Hong Kong. Outre le e-commerce, Alibaba est un poids lourd de la tech chinoise, avec des activités dans la logistique, l'informatique en nuage donc (cloud computing), mais aussi les médias, les divertissements et l'intelligence artificielle.
(Avec AFP)
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