Fermeture de Google+ : Mounir Mahjoubi réclame des explications à Google

Le secrétaire d'État chargé du Numérique Mounir Mahjoubi a affirmé, ce mardi 9 octobre, avoir demandé des informations complémentaires à Google après les révélations concernant une faille informatique sur Google+. Cette dernière a rendu vulnérables les données personnelles d'au moins 500.000 utilisateurs. La plateforme a finalement été fermée lundi 8 octobre.
Mounir Mahjoubi recommande aux Français d'être vigilants à l'endroit de leurs données personnelles.
Mounir Mahjoubi recommande aux Français d'être vigilants à l'endroit de leurs données personnelles. (Crédits : Reuters)

Le secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi a réagi, ce mardi 9 octobre, aux révélations concernant la faille informatique constatée fin mars sur le réseau social Google+. Cette défaillance, qui a exposé les données personnelles d'un demi-million de comptes, a conduit à la fermeture de la plate-forme lundi 8 octobre. De son côté, le secrétaire d'Etat au Numérique a assuré s'être rapproché du géant de l'internet américain pour savoir si des Français avait été touchés par cet incident. "J'ai immédiatement contacté Google France en leur demandant de me dire si des Français étaient concernés", a affirmé Mounir Mahjoubi au micro de France Inter.

La veille déjà, M. Mahjoubi avait invité les Français à se prémunir contre ce type de problème en les enjoignant à examiner leurs propres données personnelles afin de déterminer les risques potentielles qu'elles pouvaient représenter en cas de divulgations involontaires.

500.000 utilisateurs touchés

L'affaire est embarrassante pour Google. Le groupe de Mountain View (Californie) a annoncé, lundi 8 octobre, la fin de son réseau social Google+, qui revendique des millions d'utilisateurs, lancé en 2011 face à l'essor de Facebook. La raison ? Une faille informatique, détectée et corrigée en mars dernier à l'occasion d'un audit de sécurité interne de Google+, qui a rendu vulnérables une partie des données personnelles - adresse électronique, profession, sexe et âge - de 500.000 utilisateurs du service.

Lire aussi : Google : notre vie privée en voie de disparition ?

Certaines des données postées par les détenteurs d'un compte - messages, informations sur le compte Google ou des numéros de téléphone - n'ont pu être vues ni consultées, précise le géant américain. Ce dernier indique également qu'il n'a pu identifier avec certitude les utilisateurs touchés par la faille, ni leur localisation. Autrement, les développeurs d'applications n'étaient pas au courant de la faille, affirme encore l'entreprise et ne se seraient donc pas servis des données exposées pour en faire un usage inapproprié, tente de rassurer les conclusions de l'audit.

Les fantômes du scandale Cambridges Analytica

Jusqu'à 438 applications auraient pu profiter de cette faille informatique qui a existé de 2015 à début mars 2018. Google n'a pas expliqué si cette faille de sécurité était due à un piratage informatique et a tout juste consenti à expliquer les raisons pour lesquelles il a attendu plusieurs mois pour rendre publique cette information : la nature des informations dévoilées, l'absence d'utilisation inappropriée des données exposées et le fait qu'il n'était pas possible de déterminer avec précision quels utilisateurs informer ont motivé cette décision affirme le groupe. "A chaque fois que des données d'un utilisateur sont affectées, nous faisons plus que ce que nous demande la loi et appliquons plusieurs critères pour déterminer si nous devons le notifier", s'est défendu un porte-parole de Google.

Lire aussi : Google, un géant indestructible ?

Mais selon les dires du Wall Street Journal, la société fondée par Larry Page et Sergueï Brin avait choisi dans un premier temps de ne pas divulguer publiquement la découverte car les dirigeants de la société craignaient surtout d'attirer l'attention des régulateurs. Ils redoutaient un traitement identique à celui réservé à Facebook suite au scandale Cambridge Analytica - société britannique accusée d'avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles d'utilisateurs de Facebook à des fins politiques  - avec l'ouverture d'une enquête forcément catastrophique en terme d'image de marque.

Renforcement de la politique de partage de données

Face à cette situation, Google veut tourner très vite cette page embarrassante avec de nouvelles mesures pour permettre aux utilisateurs d'avoir un meilleur contrôle de leurs données. Les développeurs d'applications n'auront plus accès aux données liées aux messages SMS envoyés ou reçus par les téléphones fonctionnant sous le système d'exploitation Android, aux appels entrants, et verront leur accès au carnet d'adresses des utilisateurs limité.

Un utilisateur recevra en outre désormais une requête individuelle pour donner accès aux données des différents services Google auxquels il a recours. Il pourrait par exemple choisir d'autoriser l'accès aux informations contenues dans son calendrier et refuser l'utilisation de celles stockées dans Gmail. Ces mesures sont effectives, selon Google, ce mois-ci pour les nouveaux utilisateurs et début 2019 pour les anciens.

 (Avec AFP et Reuters)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 10/10/2018 à 8:36
Signaler
Google: "Hein !? Mais qui parle ?"

à écrit le 10/10/2018 à 2:42
Signaler
Ce personnage ne comprend pas grand-chose a l'informatique.

à écrit le 09/10/2018 à 14:32
Signaler
« J'ai demandé immédiatement hier à @Google si des Français étaient concernés par leur faille de #securite. Il faut se rendre compte qu'aujourd'hui nos données ne sont pas dans des coffres fort et qu'elles peuvent fuiter ! » Il est bête ou quoi ce mi...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.