Réseaux sociaux : accusé de faire la « promotion » de l'antisémitisme, Elon Musk va rencontrer le président israélien

Le gouvernement d'Israël a annoncé ce lundi que le propriétaire du réseau social X devrait rencontrer le président Isaac Herzog dans l'après-midi pour discuter de la hausse de l'antisémitisme dans le monde. Elon Musk est lui-même accusé d'avoir fait une « promotion abjecte de la haine antisémite et raciste », par Washington.
Le milliardaire avait répondu au propriétaire d'un compte, qui avait écrit que les personnes juives encourageaient la « haine contre les Blancs », par ce message: « Tu as dit l'exacte vérité ».
Le milliardaire avait répondu au propriétaire d'un compte, qui avait écrit que les personnes juives encourageaient la « haine contre les Blancs », par ce message: « Tu as dit l'exacte vérité ». (Crédits : GONZALO FUENTES)

Le milliardaire de la tech Elon Musk essaye d'éteindre l'incendie. Accusé de laisser la plateforme X (ex-Twitter), réseau social dont il est propriétaire, véhiculer des messages antisémites, le milliardaire a prévu de discuter ce lundi à Jérusalem avec le président israélien Isaac Herzog de la lutte en ligne contre l'antisémitisme.

Au cours de cet entretien, prévu dans l'après-midi, le président Herzog sera accompagné de « représentants de familles d'otages détenus par le Hamas » et « mettra l'accent sur le besoin d'agir pour combattre l'antisémitisme croissant en ligne », ont indiqué ses services dans un communiqué.

Lire aussiLe lancement chaotique de X, symbole des ambitions illusoires d'Elon Musk pour Twitter

Au mois de septembre, avant le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou avait rencontré Elon Musk à San Francisco et échangé en direct sur la plateforme de celui qui est aussi le patron des géants Tesla et SpaceX. « J'espère que vous allez trouver la capacité de mettre fin à l'antisémitisme (sur X) ou de le faire reculer autant que possible », dans les limites de la liberté d'expression, avait dit Benjamin Nétanyahou au président de X.

Une visite au dernier jour de la trêve

Cette nouvelle rencontre entre Elon Musk et un responsable israélien, cette fois-ci à Jérusalem, intervient au dernier jour de la trêve, renouvelable, entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a permis ces derniers jours la libération d'otages détenus dans la bande de Gaza et de prisonniers palestiniens écroués en Israël.

Lire aussiLibération des otages : le Hamas maître des horloges

Pour rappel, l'armée israélienne a estimé à 240 le nombre total d'otages emmenés à Gaza le 7 octobre, lors de l'attaque sanglante menée par le Hamas en territoire israélien. Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées dans cette attaque. En représailles, Israël a promis d'« éliminer » le mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007 et est classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël. Les bombardements de l'armée israélienne à Gaza ont fait, de leur côté, près de 15.000 victimes palestiniennes.

Hausse des actes antisémites

Depuis le début de la guerre, des organisations juives ont fait état d'une hausse des actes antisémites dans différents pays depuis le début de cette guerre entre Israël et le Hamas palestinien. La Maison Blanche a accusé la semaine dernière Elon Musk d'avoir fait une « promotion abjecte de la haine antisémite et raciste » dans l'une de ses publications sur son réseau social X, anciennement Twitter. Le milliardaire avait répondu au propriétaire d'un compte, qui avait écrit que les personnes juives encourageaient la « haine contre les Blancs », par ce message: « Tu as dit l'exacte vérité ».

Pour la Maison Blanche, cette publication ne fait que répéter une théorie du complot populaire parmi les nationalistes blancs, selon laquelle les Juifs ont un plan secret pour favoriser l'immigration clandestine dans les pays occidentaux afin d'y saper la majorité blanche.

La réseau social X pointé du doigt

Les accusations contre X et son propriétaire ont même poussé des entreprises à suspendre leurs publicités sur la plateforme. Ce, après que des publicités pour les grandes entreprises de la tech (Apple, Oracle et IBM) soient apparues près de publications favorables à Hitler et aux nazis. Selon un rapport publié jeudi de l'ONG Media Matters, qui lutte contre la désinformation, le géant de l'informatique IBM a aussi annoncé suspendre ses publicités sur le réseau.

« IBM applique une tolérance zéro pour les discours de haine et les discriminations, et nous avons suspendu immédiatement toutes nos publicités sur X pendant que l'on enquête sur cette situation totalement inacceptable », a déclaré l'entreprise à l'AFP. Un responsable de X a dit à l'AFP avoir « passé un coup de balai » sur les comptes cités par Media Matters, qui ne pourront plus monétiser des publicités sur le réseau. Et les publications elles-mêmes seront marquées « contenu sensible » a-t-il ajouté.

Depuis qu'Elon Musk a racheté Twitter fin octobre 2022 avant d'en changer le nom, la plateforme a assoupli ses règles sur la désinformation, réduit ses équipes de modération des contenus et permis le retour de nombreuses personnalités controversées. Plusieurs associations ont constaté une hausse de la désinformation et du harcèlement.

Lire aussiRachat de Twitter : le gendarme boursier américain porte plainte contre Elon Musk et le convoque pour s'expliquer

Une analyse de la plateforme internationale contre la désinformation NewsGuard indique ainsi que les utilisateurs « certifiés » sur X produisent 74% des affirmations fausses ou sans fondement les plus virales liées à la guerre entre Israël et le Hamas. Elon Musk a vivement critiqué l'organisation de lutte contre l'antisémitisme Anti Defamation League, qui avait dénoncé une hausse notable de la désinformation et des insultes homophobes et racistes sur le réseau social depuis que les règles ont changé.

L'exécutif européen a ouvert en octobre une enquête visant ce réseau social pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » et « discours de haine » dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de l'application de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA), imposant des obligations renforcées aux plateformes.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 27/11/2023 à 19:29
Signaler
En fait, on peut tout à fait légalement faire l'apologie du nazisme aux Etats Unis, mais c'est en général très mal vu dans le monde de la tech, celui-ci étant très cosmopolite et n'étant pas lui-même né aux Etats-Unis, Elon Musk a magistralement crac...

à écrit le 27/11/2023 à 16:16
Signaler
Tout à fait d'accord la haine , le Hamas, les groupes terroristes , les extrémistes de tous bords , les pays qui ne respectent pas les droits internationaux, les pays qui s'en mettent plein les poches en vendant les armes et la guerre dans d'autre ...

à écrit le 27/11/2023 à 13:37
Signaler
Soutenir Israël n'implique pas de soutenir aveuglement! Il ne viendrait à personne de sensé de contester la Shoah. Israël n'est pourtant pas exemplaire dans sa façon de traiter les Palestiniens. Le droit d'exister d'Israël se fonde sur le sionisme qu...

à écrit le 27/11/2023 à 10:49
Signaler
Et ils ont bien raison de demander des explications c'est totalement légitime. J'aurais tellement aimé que des voix importantes s'opposent à la dérive médiatique européenne d'extrême droite et cette haine anti étrangers et autres qui a envahi nos méd...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.