Automatisation, robotique : Nokia se mobilise pour la 5G industrielle

Le géant finlandais des équipements télécoms lance un appel à manifestation d’intérêt à destination des industriels français qui souhaitent tester, développer, et intégrer la 5G dans leurs processus de production.
Pierre Manière
« Il est essentiel pour la compétitivité de la France sur l’échiquier international d’accélérer l’adoption de la 5G dans l’industrie et les secteurs verticaux », affirme Pierre-Gaël Chantereau, le PDG de Nokia France.
« Il est essentiel pour la compétitivité de la France sur l’échiquier international d’accélérer l’adoption de la 5G dans l’industrie et les secteurs verticaux », affirme Pierre-Gaël Chantereau, le PDG de Nokia France. (Crédits : YVES HERMAN)

Dans l'Hexagone, le secteur des télécoms multiplie les initiatives pour faire éclore la 5G industrielle. Nokia est bien sûr, de la partie. L'équipementier télécoms finlandais a lancé un projet en France, baptisé « 5G Innov Lab ». Son objectif : « Mieux comprendre et anticiper les nouveaux cas d'usages industriels de la 5G, dans une approche aussi bien technologique que services, et structurer un écosystème très diversifié. » L'idée est, en clair, de travailler avec des startups comme des grands groupes pour faire émerger des applications utilisant la 5G, et les intégrer pleinement aux processus de production.

Dans le cadre de ce projet, Nokia a lancé, ce jeudi, un appel à manifestation d'intérêt. L'équipementier espère que les industriels français répondront présent. Pour l'instant, Nokia se concentre en priorité sur trois types de cas d'usage : l'automatisation, la robotique, et les jumeaux numériques, qui permettent de répliquer virtuellement un produit ou un système. « Les expérimentations se feront sur un réseau privé 5G mis en place par Nokia, et constitué de différentes fréquences, précise le géant finlandais des télécoms. Elles s'appuieront également sur sa plateforme logicielle de services robotiques. » L'équipementier télécoms précise, aussi, que les résultats pourront être partagés avec d'autres acteurs de la filière que cela pourrait intéresser.

Une 5G « essentielle pour la compétitivité de la France »

PDG de Nokia France, Pierre-Gaël Chantereau estime qu'il n'y a, en matière de 5G industrielle, plus de temps à perdre, alors que la Chine et les Etats-Unis mettent les bouchées doubles dans ce domaine. « Il est essentiel pour la compétitivité de la France sur l'échiquier international d'accélérer l'adoption de la 5G dans l'industrie et les secteurs verticaux », affirme le dirigeant, qui a évidemment intérêt à voir s'étoffer le marché de la 5G, aujourd'hui au cœur de son business model.

Le gouvernement partage son opinion. La 5G est perçue par Bercy et l'exécutif comme un levier pour doper la productivité et « réindustrialiser » la France. Dans le contexte géopolitique actuel, l'exécutif met un point d'honneur à ce que l'Hexagone retrouve sa souveraineté économique dans les secteurs les plus stratégiques. « Nous avons un nouveau rapport à la mondialisation, chacun a compris qu'il valait mieux produire les choses chez soi », a récemment déclaré Bruno Le Maire dans un entretien à La Tribune.

« Retrouver une souveraineté industrielle »

C'est une des raisons pour lesquelles le gouvernement s'est montré favorable à la création d'un Comité stratégique de filière (CSF) « Infrastructures numériques ». Celui-ci assure la promotion d'une quinzaine de projets liés à la 5G, dont celui de Nokia. Ces initiatives sont, en particulier, soutenues par la Fédération française des télécoms (FFT), le lobby du des opérateurs. « Après une période de crise sanitaire, la 5G se posera d'autant plus comme facilitateur de la numérisation de la société et de l'économie et devra permettre, à la France, de retrouver une partie de sa souveraineté perdue en matière d'usages et de services », affirme-t-elle.

Pour les Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, qui ont déboursé pas moins de 2,8 milliards d'euros pour acquérir des fréquences 5G, et déploient ce nouveau réseau à grands frais, il est crucial que les industriels se convertissent à cette technologie. Et ce le plus vite possible, afin de rentabiliser sans traîner leurs lourds investissements.

Pierre Manière

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