Ericsson supprime de nouveau des emplois : 1.200 postes sont sur la sellette en Suède

À peine un an après avoir annoncé la suppression de 8.500 emplois partout dans le monde, Ericsson a fait savoir ce lundi qu'il va de nouveau tailler dans ses effectifs. Cette fois, 8,6% de ses effectifs sont concernés tous en Suède. L'équipementier télécom souffre d'un marché des réseaux mobiles qu'il qualifie de « difficile ».
Ericsson, qui est l'un des trois principaux fournisseurs de réseaux mobiles dans le monde , avec les groupes chinois Huawei et finlandais Nokia, sort d’une année 2023 compliquée.
Ericsson, qui est l'un des trois principaux fournisseurs de réseaux mobiles dans le monde , avec les groupes chinois Huawei et finlandais Nokia, sort d’une année 2023 compliquée. (Crédits : TT NEWS AGENCY)

Ericsson va de nouveau couper drastiquement dans ses effectifs. Ce lundi, l'équipementier suédois de télécommunication a ainsi indiqué la suppression de 1.200 emplois en Suède. Cela représente environ 8,6% du total de ses salariés dans son pays d'origine, où il emploie environ 14.000 personnes, sur un total de 100.000 salariés à travers le monde.

Ces suppressions d'emplois « s'inscrivent dans le cadre d'initiatives mondiales visant à améliorer sa position en matière de coûts », explique Ericsson dans un communiqué publié ce lundi, citant une réduction du recours aux consultants.

Le géant suédois, qui est l'un des trois principaux fournisseurs de réseaux mobiles dans le monde, avec les groupes chinois Huawei et finlandais Nokia, « s'attend à un marché des réseaux mobiles difficile en 2024, avec une nouvelle contraction des volumes, les clients restant prudents », a-t-il justifié.

Une année 2023 compliquée

Il faut dire qu'Ericsson sort d'une année 2023 compliquée. Il a subi l'an dernier une lourde perte nette de 26,1 milliards de couronnes suédoises (2,3 milliards d'euros), alors qu'un an plus tôt, il affichait encore un bénéfice de 19 milliards de couronnes. Cette perte est due à la dépréciation dans ses comptes de sa filiale américaine Vonage, un spécialiste du cloud racheté en 2022, et à des charges de restructurations.

Pour rappel, en février 2023, le géant suédois a déjà annoncé des suppressions de postes bien plus conséquentes. 8.500 emplois sont concernés par cette vague et partout sur le globe.

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Par ailleurs, son chiffre d'affaires a reculé de 3% en 2023, à 263 milliards de couronnes (23 milliards d'euros). Une baisse de l'activité liée à celle de ses principaux clients, à savoir les opérateurs télécoms. Fortement impactés par l'inflation (notamment la hausse des prix de l'énergie), et une concurrence toujours aussi féroce (en particulier en Europe), ces derniers ont, de manière générale, décidé de repousser leurs investissements dans la 5G. Ils achètent, en conséquence, moins d'équipements que prévu à Ericsson, lequel le paye directement dans ses comptes.

Cette situation n'est d'ailleurs pas propre au groupe suédois. Nokia a ainsi subi une baisse de 84% de son bénéfice net en 2023, à 679 millions d'euros, sous l'effet de ce marché en fort ralentissement. Et son chiffre d'affaires a reculé de 11%, à 22,26 milliards d'euros. Le géant finlandais a d'ailleurs lui aussi annoncé tailler dans ses effectifs à l'automne dernier, comptant supprimer jusqu'à 14.000 postes sur ses 86.000 salariés. Certaines de ces suppressions auront d'ailleurs lieu en France, comme annoncé début mars.

Sombre avenir

La tempête n'est en outre pas encore totalement passée. « Nous anticipons en 2024 un nouveau recul du marché en dehors de la Chine avec des incertitudes semblables à celles de 2023 », a prévenu fin janvier le PDG d'Ericsson, Börje Ekholm. Une sombre prévision qu'a partagée son homologue chez Nokia. « Nous nous attendons à ce que l'environnement difficile de 2023 se poursuive au cours du premier semestre 2024, en particulier au premier trimestre », a renchéri Pekka Lundmark, dans un communiqué.

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Les deux entreprises scandinaves ne sont d'ailleurs pas les seules à être impactées. Pour Atte Riikola, analyste de la société d'analyse boursière Inderes, « les perspectives du marché restent mauvaises dans tous les segments au premier semestre. Le marché des réseaux mobiles va rester très difficile, en particulier en Amérique du Nord, et ne va pas se redresser complètement », a-t-il fait savoir auprès de l'AFP, estimant que les investisseurs « vont devoir être patients ».

Les équipementiers télécoms voient toutefois le verre à moitié plein. Le patron de Nokia note ainsi des « signaux positifs » dans les commandes d'infrastructures de réseau. Et pour celui d'Ericsson, « les niveaux d'investissement actuels sont trop bas pour de nombreux opérateurs » ce qui signifie des « investissements supplémentaires dans les réseaux » à venir. « Le calendrier de la reprise du marché dépend en fin de compte de nos clients », a-t-il souligné.

(Avec AFP)

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