La crise du Covid-19 et le confinement n'ont pas entravé la marche en avant d'Iliad. Les résultats semestriels de la maison-mère de Free en témoignent : même si la crise sanitaire lui a coûté environ 40 millions d'euros, le chiffre d'affaires du groupe a progressé, de janvier à juin, de près de 7% à 2,8 milliards d'euros, pour un bénéfice net de 208 millions d'euros. Ces bons résultats, l'opérateur de Xavier Niel les doit à sa solide dynamique commerciale. C'est particulièrement vrai sur le front de la fibre, où il a engrangé, sur le dernier trimestre, 243.000 abonnés dans l'Hexagone. Aujourd'hui, Free totalise 2,2 millions de fidèles sur ce segment hautement stratégique. Une jolie croissance, alors que l'opérateur ambitionnait auparavant de passer la barre des 2 millions d'abonnés fin 2020.
En conférence de presse ce jeudi, Thomas Reynaud, le DG d'Iliad, bombait le torse. « Nous sommes numéro un en recrutement net d'abonnés fibre, s'est-il félicité. Nous avons atteint cet objectif de 2 millions d'abonnés fibre avec sept mois d'avance. Il s'agit d'une accélération sans précédent. » D'après lui, le confinement a dopé l'appétence des Français pour la fibre. « Cette demande a même augmenté en juillet et en août, qui sont généralement des mois plutôt calme », poursuit le dirigeant.
100.000 clients pour la Freebox Pop
Thomas Reynaud compte surfer sur cette vague. D'une part en continuant de déployer son réseau de fibre, un investissement indispensable pour ferrer les clients. Free revendique aujourd'hui 18 millions de prises raccordables sur le territoire. « Cela signifie que plus d'un foyer sur deux a accès à la fibre Free », souligne le bras droit de Xavier Niel. Pour attirer les clients, Iliad mise aussi gros sur sa nouvelle Freebox Pop, lancée début juillet. Selon Thomas Reynaud, celle-ci aurait trouvé son public, et a été adopté par 100.000 clients. In fine, Iliad a revu ses ambitions dans la fibre à la hausse : le groupe table sur 2,8 millions d'abonnés fin 2020, et 5 millions de fidèles à l'horizon 2024. « Quelque part, c'est notre façon de participer au plan de relance », lance, très sûr de lui, Thomas Reynaud.
Si en France, Iliad est désormais un vieux routier du monde de l'Internet fixe, ce n'est pas le cas en Italie. Deux ans après s'y être lancé dans le mobile, où il dispose désormais d'une part de marché de 8%, l'opérateur compte dégainer, prochainement, des offres de fibre. L'antenne italienne de Xavier Niel s'est, d'ailleurs, déjà allié à Open Fiber. Cette filiale de l'électricien Enel déploie un grand réseau de fibre à travers le pays. Open Fiber doit, en outre, bientôt fusionner avec les réseaux des opérateurs Telecom Italia et de Fastweb. Cette manœuvre permettra d'accoucher d'un unique réseau de fibre à l'échelle nationale. L'opération pourrait faire les affaires d'Iliad, en lui permettant d'adresser plus facilement tous les foyers du pays.
Outre la fibre pour le grand public, Iliad compte se lancer, dans les prochains mois, dans le marché français des télécoms pour les entreprises. L'opérateur souhaite se développer sur ce secteur encore ultra-dominé par Orange et SFR, et qui pèse environ 10 milliards d'euros. Thomas Reynaud a réitéré les objectifs du groupe : réaliser, d'ici à 2024, un chiffre d'affaires compris entre 400 et 500 millions d'euros.
- Lire aussi : Télécoms professionnelles : Free vise 5% du marché
Enfin, Iliad se prépare aux enchères pour les fréquences 5G qui auront lieu à la fin du mois. L'opérateur a toujours indiqué qu'il souhaitait lancer cette technologie dès que possible. En conférence de presse, Thomas Reynaud a toutefois déploré avoir essuyé des refus concernant ses demandes d'équipements 5G Huawei. « A la différence de Bouygues et de SFR, nous n'avons pas été autorisés à déployer des équipements Huawei, a-t-il pesté. Nous regrettons cette différence de traitement. Soit certains équipements sont considérés comme dangereux et personne ne peut les utiliser. Soit ils ne sont pas considérés comme dangereux, et ils peuvent être utilisés par les quatre opérateurs. Cette rupture d'égalité pose problème... » Résultat : Free va pour le moment s'appuyer intégralement sur l'équipementier finlandais Nokia, comme il l'a indiqué il y a un an, pour déployer son réseau 5G.
Plan d'urbanisme à Paris : les professionnels dénoncent « une aberration », le premier adjoint d'Hidalgo leur répond
Sujets les + commentés