Après une année 2018 très difficile, Snapchat redresse la barre. Le réseau social, qui se démarque par le partage de photos et vidéos éphémères, a publié ses résultats annuels mardi. La maison-mère Snap fait état d'un chiffre d'affaires de 1,72 milliard de dollars (+45% sur un an) pour l'année 2019. Si elle n'est toujours pas rentable, la firme continue de réduire ses pertes, à 1,03 milliard en 2019 - contre 1,25 milliard de dollars en 2018 et 3,44 milliards de dollars en 2017 !
Fait particulièrement marquant : Snapchat a su séduire de nouveaux utilisateurs, après avoir été boudé pendant plusieurs trimestres consécutifs en 2018. Le réseau social revendique désormais 218 millions d'utilisateurs actifs quotidiens (+17% sur un an). Une hausse attribuée en partie à une nouvelle version de l'application sur Android, système d'exploitation mobile de Google.
"Nous avons constaté un nouvel élan en 2019. Nous avons augmenté notre communauté de 31 millions d'utilisateurs actifs quotidiens, accéléré la croissance de nos revenus et progressé vers la rentabilité en améliorant l'EBITDA ajusté de 65% en glissement annuel", s'est félicité dans un communiqué de presse Evan Spiegel, Pdg et fondateur de Snap. "La force de notre cœur de métier nous donne confiance en notre croissance et notre rentabilité à long terme."
Séduire les annonceurs avec une jeune audience
Depuis 2018, Snap s'évertue à déployer une stratégie semblable à Twitter. Puisque son audience ne rivalisera jamais avec le mastodonte Facebook et ses 2,5 milliards d'utilisateurs, le réseau social jaune veut tirer le maximum de revenus d'un faible parc d'utilisateurs. Son ARPU (revenu moyen par utilisateur) a progressé de 23% à 2,58 dollars fin 2019.
Pour séduire les annonceurs, Snapchat continue de faire valoir sa jeune audience, cible privilégiée des marques. Aux Etats-Unis, le réseau social "touche plus de 90% des 13-24 ans et plus de 75% des 13-34 ans", selon les documents publiés mardi. "Notre communauté utilise notre service environ 30 minutes par jour en moyenne."
"Au regard de notre large audience auprès des jeunes, nous pensons que nous avons une forte proposition de valeur pour les marques qui souhaitent atteindre notre public à grande échelle, mais pour qui il est de plus en plus difficile d'y accéder efficacement ser des médias comme la télévision ou d'autres plateformes en ligne", a estimé auprès d'analystes Evan Spiegel.
Diversification des contenus
Dans cette optique-là, Snap a diversifié ses contenus, notamment le sport et les séries TV, qui permettent d'insérer plus facilement des publicités au format vidéo. Pour autant, la part de marché de Snap pour la publicité en ligne serait inférieure à 1% à l'échelle mondiale, selon les estimations du cabinet eMarketer. A titre de comparaison, Google et Facebook s'arrogent à eux seuls la moitié des parts de marché.
"Snap a légèrement dépassé nos attentes en matière de revenus au cours de l'exercice 2019, et la croissance de son activité publicitaire montre que les spécialistes du marketing veulent s'engager auprès de son public jeune", estime Debra Aho Williamson, analyste au sein d'eMarketer.
"Snap a également été un porte-étendard en ce qui concerne les nouveaux formats d'annonces, tels que la publicité en réalité augmentée, et ces fonctionnalités sont intéressantes pour certains annonceurs", poursuit-elle.
Il y a un an, Evan Spiegel annonçait que le vrai décollage du business serait pour 2019. Il réitère désormais cette promesse pour 2020, assurant que l'année dernière était une période "de transformation". Suite à la publication des résultats, l'action chutait de 10% dans les échanges hors séance, en raison du chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes. La maison-mère était valorisée 23,79 milliards de dollars.
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