![Parmi les communes de plus de 100.000 habitants, c'est Grenoble (Isère) qui remporte la palme de la ville la plus onéreuse pour les propriétaires immobiliers.](https://static.latribune.fr/full_width/2149829/impots.jpg)
À l'automne dernier, la pilule a eu du mal à passer pour les 33 millions de propriétaires immobiliers. En recevant leur avis de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), ils n'ont pu que constater une hausse, a minima, de 7,1% de leur impôt local. Une bien mauvaise nouvelle, fruit d'une revalorisation annuelle des valeurs locatives cadastrales, calculée à partir de l'Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) entre novembre N-2 et novembre N-1.
Et pour certains propriétaires, la facture a même été bien plus lourde... La conséquence directe du vote, en Conseil municipal, d'une augmentation du taux d'imposition appliqué à l'impôt foncier dans leur ville. Car pour rappel, la taxe foncière est déterminée en fonction d'une valeur locative cadastrale et d'un taux d'imposition voté par les municipalités. Et les habitants de la capitale ont gardé un souvenir amer de la hausse brutale de 52% actée par la municipalité parisienne l'année dernière.
Qu'en sera-t-il en cette année 2024 ? Une étude publiée par le cabinet FSL, spécialisé dans les finances locales, vient mettre fin au suspens. Il s'avère que - bonne nouvelle - les édiles des grandes villes ont plutôt joué la carte de la modération fiscale lors du vote de leur budget primitif ce printemps. Dans les communes de plus de 100.000 habitants, « 81% des territoires (34 sur 42) ont maintenu leurs taux en 2024 », précise le cabinet FSL. C'est notamment le cas à Amiens (Somme), à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), ou encore à Strasbourg (Bas-Rhin).
+19,2% à Nice, +15% à Saint-Etienne...
Mais tous les maires des grandes villes n'ont pas fait le même choix. « Les taux de la taxe d'habitation et des taxes foncières évoluent de +1,2% en 2024 », précise l'étude. Un chiffre qui s'établit même à +1,6%, si on retire Paris de la liste. Au total, près de 20% des maires ont pris la décision d'alourdir l'impôt foncier. Et parfois de manière très conséquente ! C'est notamment ce qui se passe dans six grandes villes : +19,2% à Nice (Alpes-Maritimes), +15% à Saint-Etienne (Loire), +14,5% à Nancy (Meurthe-et-Moselle), +14,1% à Annecy (Haute-Savoie), +10% à Villeurbanne (Rhône) et, dans une moindre mesure, +5% à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
À noter qu'à l'inverse, Brest (Finistère) a diminué de 1% son taux de fiscalité. C'est la seule ville de plus de 100.000 habitants à avoir effectué un tel arbitrage.
Grenoble, la grande ville la plus chère pour les propriétaires
Parmi les communes de plus de 100.000 habitants, c'est Grenoble (Isère) qui remporte la palme de la ville la plus onéreuse pour les propriétaires immobiliers. La ville du maire Europe Ecologie Les Verts, Eric Piolle, affiche un taux d'imposition global (ville + groupement) de 67,08% en 2024. Un record. Viennent ensuite : Angers (56,42%) le fief de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amiens (55,87%) la ville d'enfance d'Emmanuel Macron, et Le Havre (54,36%), la cité de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, futur candidat à la prochaine élection présidentielle.
À titre de comparaison, même en incluant la hausse spectaculaire de 52% de l'année dernière, Paris conserve toujours un taux de fiscalité particulièrement faible (20,50%). Seule la commune de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) fait mieux parmi les grandes villes, avec un taux de 15,09%.
Faible hausse dans les villes de plus de 40.000 habitants
Dans les villes qui comptent entre 40.000 et 100.000 habitants, les taux de taxe foncière évoluent, en moyenne, de +0,6% en 2024, d'après le cabinet FSL. « Cette progression est moindre qu'en 2023 (+1,3%) et proche des évolutions enregistrées en 2022 (+0,9), 2021 (+0,8%) et 2020 (+0,4%) », pointe l'étude. Ce qui n'a pas empêché certaines municipalités d'avoir eu, là encore, la main lourde ce printemps... C'est le cas à Saint-Priest (Rhône) où l'impôt local grimpe de +16%. A Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), le maire Jean-Christophe Fromantin a fait voter une hausse de 10%. Une augmentation similaire (+9,6%) a été décidée à Meaux (Seine-et-Marne) dans le fief de l'ancien ministre Jean-François Copé.
Revalorisation des bases locatives de 3,9% en 2024
Malheureusement pour les propriétaires immobiliers, à ces hausses de taux décidées par les municipalités, vient s'ajouter la revalorisation des valeurs locatives cadastrales. Et cela, sur l'ensemble du territoire. Après 3,4% en 2022, 7,1% en 2023, elle s'établit à 3,9% en 2024. Comme le souligne le cabinet FSL, c'est « la contrepartie de l'évolution de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) entre novembre 2022 et 2023 ».
En conséquence, même pour les propriétaires dont la ville n'aurait pas modifié son taux d'imposition en 2024, la taxe foncière va donc augmenter de près de 4% cet automne. Seule consolation, la baisse de l'inflation ces derniers mois devrait nettement diminuer la revalorisation des bases cadastrales en 2025.
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