Joe Biden presse la Russie et appuie l'Ukraine

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(Crédits : Reuters.com)

par Jeff Mason et Darya Korsunskaya

KIEV (Reuters) - Soucieux d'apporter un soutien sans ambiguïté au gouvernement ukrainien, le vice-président américain, Joe Biden, a promis mardi un plan d'aide à Kiev et, jugeant que "le temps presse", exigé de la Russie qu'elle passe des paroles aux actes pour apaiser la situation en Ukraine.

Le plan d'aide américain ne s'élève qu'à 50 millions de dollars, une goutte d'eau en comparaison au milliard de dollars de garanties de prêts déjà promis, mais il donne une idée de la volonté de Washington d'appuyer le gouvernement ukrainien.

Plus haut responsable américain à se rendre à Kiev depuis la chute de l'ancien président pro-russe Viktor Ianoukovitch le 22 février, Joe Biden a demandé à Moscou de "cesser de parler et de commencer à agir" afin de désarmer les séparatistes pro-russes qui, selon les autorités, tentent de saper l'élection présidentielle prévue le 25 mai.

Le vice-président américain voit cette échéance "comme l'élection la plus importante dans l'histoire de l'Ukraine".

Sur les 50 millions de dollars du plan américain, 11,4 sont d'ailleurs destinés à aider au bon déroulement du scrutin, précise la Maison blanche dans un communiqué.

Le soutien apporté par Joe Biden n'est pas pour autant un blanc-seing donné aux nouvelles autorités, qui doivent selon lui régler un problème de corruption endémique, un poison pour l'économie et la confiance des Ukrainiens en leurs institutions.

"Pour être très franc à ce sujet (...), vous devez combattre le cancer de la corruption", a-t-il dit aux parlementaires ukrainiens.

A l'adresse de la Russie, Joe Biden a répété que Washington pourrait prendre de nouvelles sanctions et a demandé à Moscou de retirer ses troupes massées le long de la frontière avec l'Ukraine.

"Nous avons clairement dit que de nouvelles provocations de la part de la Russie auraient un coût supplémentaire et conduiraient à un plus grand isolement", a-t-il souligné. "Nous ne permettrons pas que tout cela devienne un processus sans fin. Le temps presse pour accomplir des progrès."

Moins dépendants du gaz russe que les Européens et donc plus prompts à menacer le Kremlin, les Etats-Unis avaient déjà pris un train de sanction en mars, sous la forme d'interdictions de visas et de gels de comptes, à la suite du rattachement de la Crimée à la Russie.

"POLITIQUE DU XVIIIe SIÈCLE"

Pour la diplomatie américaine, le temps presse d'autant plus qu'elle a annoncé qu'elle déciderait de prendre ou non des mesures de rétorsion dans les "jours" suivant la signature, jeudi dernier, de l'accord de Genève par la Russie, les Etats-Unis, l'Ukraine et l'Union européenne.

S'exprimant après sa rencontre à Kiev avec le vice-président américain, le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a déclaré que les forces spéciales russes étaient actives dans l'est de l'Ukraine afin d'empêcher le bon déroulement de l'élection présidentielle prévue le 25 mai.

Les personnalités qui ont émergé ou sont revenues dans le jeu politique à Kiev critiquent également la position du Kremlin, à l'image de Ioulia Timochenko, candidate à la prochaine présidentielle.

"Ce que fait Poutine, c'est de la folie. Une politique du XVIIIe siècle, alors que les frontières sont devenues transparentes. Et voilà qu'on commence une guerre médiévale", déclare l'ancien Premier ministre dans une interview publiée dans Le Monde daté de mercredi.

A en croire le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, les menaces de Washington n'effraient guère Moscou qui se dit capable d'amortir l'impact d'éventuelles sanctions.

"Je suis sûr que nous pouvons minimiser leur impact", a déclaré l'ancien président devant le Parlement. "Nous ne permettrons pas à nos citoyens de devenir otages de jeux politiques."

La Russie nie jouer un rôle de commanditaire dans les troubles qui continuent de secouer l'est de l'Ukraine.

Si la situation reste tendue sur place, le médiateur de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déclaré avoir eu des discussions "constructives" avec des représentants des séparatistes pro-russes à Donetsk.

"Ils ont expliqué leur position. Nous avons aussi évoqué la nécessité d'un dialogue et d'un apaisement des tensions et, bien sûr, la nécessité de s'abstenir de toute violence", a déclaré Mark Etherington.

(Avec Natalia Zinets, Alastair Macdonald et Richard Balmorth à Kiev, Simon Carraud pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

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