JERUSALEM (Reuters) - Un Arabe israélien et un policier sont morts mercredi dans un village bédouin du sud d'Israël lors d'une opération de démolition d'habitations considérées comme illégales par la justice.

Selon la version de la police, l'Arabe, un enseignant appartenant au Mouvement islamique en Israël, a délibérément précipité sa voiture sur un groupe de policiers, tuant l'un d'eux, avant d'être abattu.

Un proche de l'assaillant présumé a au contraire déclaré que ce dernier avait été tué de sang-froid.

Une militante israélienne des droits de l'homme, qui dit avoir assisté à l'incident, a déclaré que l'enseignant ne se dirigeait pas vers les policiers quand il a été visé, perdant alors le contrôle du véhicule.

Des violences ont éclaté après le drame, a dit la police.

Le village d'Oumm al Hiran abrite plusieurs centaines de Bédouins dont les habitations doivent être démolies pour laisser place à une nouvelle ville israélienne.

La Cour suprême a estimé en 2015 que le village était construit illégalement sur des terres appartenant à l'Etat et souligné que les habitants avaient reçu des propositions de relogement, qu'ils ont rejetées.

Les dirigeants de la communauté bédouine dans le désert du Néguev se plaignent d'être victimes de discrimination de la part des autorités israéliennes.

Les Arabes israéliens forment environ 20% de la population d'Israël, qui s'élève au total à 8 millions d'habitants. Parmi eux, les Bédouins sont environ 200.000.

La moitié d'entre eux vivent dans des villes et villages reconnus formellement comme des communautés par le gouvernement, les autres vivent dans des tentes ou cabanes dans le désert.

(Maayan Lubell; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)