ADP prudent sur son trafic 2017, cession en vue en Turquie

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Adp vise une hausse de son ebitda en 2017[reuters.com]
(Crédits : © Benoit Tessier / Reuters)

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Groupe ADP s'est montré prudent mercredi sur ses perspectives de trafic en 2017, tablant sur une croissance de 1,7% à 2,2% qui n'intègre pas la reprise constatée fin 2016 au terme d'une année en demi-teinte.

L'exploitant des aéroports de Roissy et d'Orly compte également se désengager de TAV Construction en Turquie cette année et n'envisage pas à ce stade de participer à l'appel d'offres pour la gestion d'un terminal de l'aéroport de Téhéran, a précisé son directeur financier Philippe Pascal.

Pour cette année, ADP prévoit une légère croissance de son excédent brut d'exploitation (Ebitda), hors éléments exceptionnels, après une hausse de 0,4% à 1,195 milliard d'euros, en ligne avec le consensus réalisé par Inquiry Financial pour Reuters, qui prévoit une hausse à 1,25 milliard cette année.

La hausse plus faible que prévu du trafic en 2016 (+1,8% contre une estimation initiale de +2,3%) a contribué à la baisse de 8,0% du chiffre d'affaires par passager des boutiques côté pistes, toutefois compensée par le bond des recettes des boutiques en zone publique et des bars et restaurants.

Au titre de 2017, Groupe ADP s'engage à verser un dividende au moins équivalent à celui de 2,64 euros proposé au titre de 2016, plus élevé que le consensus (2,59 euros).

Le groupe compte de nouveau distribuer cette année au minimum 60% de son résultat net part du groupe, qui a progressé de 1,2% à 435 millions d'euros en 2016, en ligne avec le consensus, grâce notamment à la baisse du taux d'imposition.

ADP profite également de plus-values tirées de la cession de son siège parisien avant son déménagement à Roissy prévu le 13 mars (31 millions d'euros) et de la vente de sa participation dans des aéroports au Mexique (58 millions).

Philippe Pascal s'est félicité de la réalisation de cette transaction avant l'élection à la Maison blanche en novembre de Donald Trump et la chute du peso mexicain qui s'en est suivie sur fond de craintes liées à la dégradation des relations entre les deux pays voisins.

En Turquie, Groupe ADP doit en revanche déprécier de 45 millions d'euros la valeur de sa participation dans TAV Construction, qu'il espère céder d'ici la fin du premier semestre à des acquéreurs qui ont manifesté leur intérêt par écrit, a précisé Philippe Pascal.

Il a souligné que ce désengagement, lié au recentrage de TAV Construction hors des aéroports, n'annonçait pas une vente des 38% détenus par Groupe ADP de TAV Airports, gestionnaire de 13 aéroports au Moyen-Orient dont celui d'Istanbul, où le trafic international a baissé dans un contexte sécuritaire tendu.

En Iran, Groupe ADP ne compte pas participer à l'appel d'offres prévu pour le développement d'un terminal de l'aéroport de Téhéran, Philippe Pascal constatant que les conditions n'étaient pas réunies à l'issue des discussions menées avec le gouvernement iranien.

Groupe ADP, qui avait signé en janvier 2016 un protocole d'accord avec Bouygues à l'occasion de la visite du président iranien Hassan Rohani en France, reste toutefois intéressé par des projets d'ingénierie sur le même aéroport, a-t-il indiqué.

(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)