Wall Street en hausse avec les banques, record pour le Nasdaq

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Wall street termine dans le vert[reuters.com]
(Crédits : © Brendan Mcdermid / Reuters)

par Lewis Krauskopf

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini en hausse jeudi, sous l'impulsion du secteur bancaire qui a profité de la révision à la hausse des chiffres de la croissance du quatrième trimestre aux Etats-Unis.

L'indice Dow Jones a gagné 69,17 points, soit 0,33%, à 20.728,49 et le Standard & Poor's-500 a pris 6,93 points ou 0,29% à 2.368,06, enchaînant une troisième séance consécutive de hausse après avoir subi la semaine dernière sa plus forte baisse hebdomadaire de l'année.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 16,80 points (0,28%) à 5.914,34, une dixième hausse en 12 séances qui lui permet d'établir une nouvelle clôture record.

La croissance américaine est ressortie à 2,1% en rythme annualisé sur les trois derniers mois de 2016 contre une estimation précédente de 1,9%, après 3,5% au troisième trimestre, a annoncé le département du Commerce.

"La statistique du PIB vient nous rappeler que l'économie continue d'aller de l'avant", commente Karyn Cavanaugh, stratège marchés chez Voya Investment Management à New York. "Et pas seulement aux Etats-Unis d'ailleurs, c'est quelque chose qui est sensible à travers le monde"

"On continue d'avoir des indicateurs décents ou positifs, surtout pour l'emploi", relève de son côté Tim Ghriskey, responsable des investissements chez Solaris Asset Management à New York. "Cela laisse espérer un bon premier trimestre en termes de résultats, et il y a déjà peut-être des achats d'anticipation sur le marché."

Les bénéfices des sociétés du S&P-500 sont pour l'instant attendus en hausse de 10,1% pour la période janvier-mars, selon les estimations d'analystes collectées par Thomson Reuters I/B/E/S.

LULULEMON PLONGE DE 23%

Huit des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, avec en tête les financières (+1,22%) dopées par la statistique du PIB, la fermeté du dollar et la hausse des taux longs.

Goldman Sachs et JPMorgan ont soutenu le Dow avec des gains respectifs de 1,21% et 0,86%. Bank of America a gagné 2,23% de son côté, et Citigroup 1,89%.

Le secteur de l'énergie a pris 0,53%, une troisième séance de hausse, dans le sillage des cours du pétrole revenus à leur meilleur niveau depuis trois semaines.

ExxonMobil, en hausse de 2,05%, a signé la meilleure performance du Dow Jones et ConocoPhillips a bondi de 8,81%, en tête du S&P-500, après l'annonce de la cession d'actifs dans les sables bitumineux canadiens à Cenovus Energy pour plus de 13 milliards de dollars.

Les investisseurs ont salué l'initiative du groupe de se débarrasser d'activités coûteuses et à la faible rentabilité et ont au contraire sanctionné Cenovus, qui va lourdement s'endetter pour cette acquisition. Le titre coté à New York du producteur de Calgary a chuté de 13,68% à 11,29 dollars.

Les valeurs sidérurgiques ont profité de l'annonce de nouvelles taxes frappant les importations d'acier de pays européens et asiatiques. US Steel a pris 3,33% et AK Steel 2,26%.

Plus forte baisse du Nasdaq, Lululemon Athletica a plongé de 23,44% à 50,76 dollars, une baisse sans précédent depuis 2008 qui le ramène à son plus bas niveau depuis décembre 2015. Le fabricant canadien de tenues de yoga et de gym a douché les investisseurs en disant prévoir un recul de ses ventes à périmètre comparable au premier trimestre, pour la première fois depuis 2009, du fait d'un effet de change négatif et d'une collection de printemps qui n'a pas séduit.

Dans la foulée, Nike a reculé de 1,13%, la plus forte baisse du Dow Jones, et Under Armour a trébuché de 2,57%. "On a vu sur les derniers 12-24 mois que ces valeurs sont lourdement sanctionnées dès que les ventes commencent à ralentir ou que les marges cessent de progresser", note Ike Boruchow, analyste qui suit le secteur de l'habillement pour Wells Fargo.

Quelque six milliards d'actions ont changé de mains sur les différents marchés américains, à comparer à une moyenne de 6,8 milliards sur les 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, le dollar s'est raffermi à la faveur de la révision à la hausse du PIB américain et d'un accès de faiblesse de l'euro, qui a enfoncé le seuil de 1,07 et reculé jusqu'à 1,0681 dollar, un plus bas depuis le 15 mars.

L'indice dollar a atteint dans la foulée un plus haut de deux semaines de 100,51, soutenu également par la remontée des taux longs. Le rendement de l'emprunt à 10 ans du Trésor américain, orienté à la baisse depuis son pic de trois mois du 14 mars, est revenu à 2,42% contre 2,39% mercredi soir.

Avec la fermeté du billet vert, l'or a reflué de 0,7%.

(avec Tanya Agrawal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)