MILAN (Reuters) - Telecom Italia va poursuivre son projet de déploiement d'un réseau de très haut débit dans les zones rurales ou isolées d'Italie en dépit de l'opposition du gouvernement, a déclaré dimanche l'administrateur délégué de l'opérateur télécoms.

"Nos investissements ont déjà commencé, nous les avons signalés largement dans les temps et conformément à la loi (...). On continue", explique Flavio Cattaneo dans un entretien accordé à La Repubblica.

Le déploiement du haut débit est une priorité importante du gouvernement italien, qui a fait appel l'an dernier à la compagnie d'électricité nationale Enel après avoir accusé Telecom Italia de traîner les pieds.

Des appels d'offres et déblocages de subventions sont en cours pour installer le haut débit dans des zones considérées comme non économiquement viables pour les opérateurs.

Telecom Italia, dont le principal actionnaire est le groupe de médias français Vivendi, a participé au premier appel d'offres puis s'est retiré en annonçant qu'il travaillerait sur ses propres projets de réseaux.

Le gouvernement entend demander des dédommagements à l'opérateur historique, dont la réticence initiale avait obligé l'Etat à intervenir.

"La démarche du gouvernement est digne d'un Etat dirigiste. Nous sommes un groupe privé et en Italie les entreprises sont libres de faire des affaires", a affirmé Cattaneo.

Vivendi, qui détient 24% de Telecom Italia, a aussi une participation de 28,8% dans Mediaset, le premier groupe privé de télévision en Italie. Le régulateur du secteur de l'audio-visuel l'a enjoint de réduire sa participation dans l'un des deux groupes.

"Il me semble que Vivendi a dit son intention de maintenir son investissement dans Telecom Italia", a déclaré Cattaneo.

Prié de dire si l'opérateur télécoms était intéressé par les droits de diffusion des matches de la Série A, l'élite du championnat de football italien, l'administrateur délégué a dit attendre de voir les conditions de l'appel d'offres.

"Mais dans les prochains jours nous annoncerons d'importants accords pour d'autres sports", a-t-il ajouté.

(Stephen Jewkes, Véronique Tison pour le service français)