Forte moins-value pour l'Etat britannique avec les titres RBS

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LONDRES (Reuters) - L'Etat britannique a réalisé une moins-value d'1,1 milliard de livres (1,57 milliard d'euros) sur la vente d'un premier bloc d'actions de Royal Bank of Scotland, s'attirant mardi des critiques de la part de l'opposition sur sa précipitation à céder sa participation.

Le gouvernement a mis sur le marché lundi une participation de 5,4% dans la banque à 330 pence par action, soit un tiers de moins que le prix qu'il avait payé les titres lorsqu'il avait injecté 45,8 milliards de livres pour sauver la banque de la faillite en 2008, au plus fort de la crise financière mondiale.

L'Etat a vendu pour 2,1 milliards de livres d'actions auprès d'investisseurs institutionnels à un prix représentant une décote de 2,3% par rapport au cours de clôture de lundi de 337,6 pence.

Le gouvernement savait qu'il allait être perdant sur ce premier lot puisqu'il avait acheté les actions 502 pence pièce en moyenne.

Si l'on retient le prix de 502 pence pièce, la vente de la totalité de sa participation dans RBS se traduirait pour l'Etat, au cours actuel, par une perte de 15 milliards de livres.

A l'issue de la cession du premier lot, la part de l'Etat dans RBS baisse de 78,3 à 72,9%.

Après avoir rebondi de plus de 95% entre 2012 et 2014, le titre RBS accuse une perte de près de 14,5% depuis le début de l'année contre un gain de près de 18% pour l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes sur les sept premiers mois de l'année.

Le ministre des Finances, George Osborne, a salué le début du processus permettant à la banque de retourner dans le secteur privé.

"Le plus facile aurait été d'éviter les décisions difficiles et de laisser RBS entre les mains de l'Etat mais la bonne chose à faire pour l'économie et pour le contribuable est de commencer à céder notre participation", a-t-il dit.

Le membre du Parti travailliste Chris Leslie n'est pas de cet avis : "RBS devait être sauvée en urgence mais elle ne doit pas être vendue à la même vitesse", a-t-il dit.

Cette cession de titres RBS était largement attendue depuis que George Osborne avait déclaré le mois dernier vouloir entamer rapidement le désengagement de l'Etat et vendre au moins les trois quarts de sa participation sur cinq ans.

L'Etat britannique avait également volé au secours de secours de Lloyds lors de la crise financière, avec une aide de 20,5 milliards d'euros ensuite convertie en une participation de 43%.

Londres a commencé il y a deux ans le processus de désengagement de la plus grande banque de détail du pays, précisant lundi que sa participation était passée sous les 14%.

Normalement, l'Etat devrait complètement sortir du capital de Lloyds l'année prochaine, avec, à la clef, une plus-value d'au moins deux milliards de livres.

(Steve Slater, Patrick Vignal pourt le service français)