Les accès au dépôt pétrolier de Fos débloqués par la police

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La police degage les acces au depot petrolier de fos-sur-mer[reuters.com]
(Crédits : Jean-Paul Pelissier)

MARSEILLE (Reuters) - Les accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) bloqués par des militants CGT dimanche soir ont été dégagés mardi matin par les forces de l'ordre, apprend-on de source syndicale.

"Les gardes mobiles sont arrivés vers 04h30 et ont fait usage de canon à eau et de gaz lacrymogène pour faire partir les militants", a déclaré à Reuters Olivier Mateu, secrétaire de la CGT des Bouches-du-Rhône. "Les militants se sont repliés sur l'Union locale de Fos-sur-Mer", a-t-il ajouté.

"Il y a eu une charge d'une violence inouïe", a dit Emmanuel Lépine, secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT. "Environ 40 cars de CRS ont délogé le barrage que des militants de la CGT avaient érigé", a-t-il ajouté, déclarant que des militants avaient été blessés.

"Le secrétaire de l'Union locale et celui de l'union départementale ont été séquestrés pendant au moins deux heures à l'Union locale de Fos", a encore indiqué Emmanuel Lépine.

Plusieurs centaines de militants CGT de différentes professions bloquaient depuis dimanche le plus important dépôt pétrolier de France, qui dessert les trois raffineries et le complexe pétrochimique de l'étang de Berre, dans le cadre du mouvement social contre la loi travail.

Les agents du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et de sa filiale spécialisée dans le pétrole Fluxel ont également entamé lundi une grève reconductible à l'appel de la CGT.

"Les dockers de Marseille se sont mis en grève illimitée à partir de maintenant", a déclaré Emmanuel Lépine.

Les deux terminaux portuaires à l'arrêt de Fos-Lavéra desservent les raffineries voisines de l'étang de Berre, mais aussi les oléoducs qui alimentent celles de Feyzin (Rhône), de Cressier en Suisse et de Karlsruhe en Allemagne.

Le blocage du port pétrolier et du dépôt de Fos-sur-Mer a entrainé une pénurie de carburant dans plusieurs centaines de stations du Sud-Est.

Le gouvernement avait indiqué plusieurs fois lundi par la bouche du Premier ministre Manuel Valls et du ministre des Finances, Michel Sapin, que les barrages sur les sites pétroliers seraient levés.

(Marc Leras, avec Emmanuel Jarry à Paris, édité par Jean-Stéphane Brosse)